DDV promet une gestion rigoureuse malgré 2007
Là ou Mister de Villepin nous fait beaucoup sourire, c'est lorsqu'il dit : "Les socialistes, s'ils arrivaient au pouvoir en 2007, auraient l'immense satisfaction de trouver (...) une gestion financière extrêmement rigoureuse"... serait-il voyant ?
Dominique de Villepin promet une gestion rigoureuse malgré 2007
par Emmanuel Jarry
PARIS (Reuters) - Dominique de Villepin a promis jeudi une "gestion extrêmement rigoureuse" des finances de l'Etat au cours des prochains mois, malgré la perspective des élections présidentielle et législatives du printemps 2007.
"Les socialistes, s'ils arrivaient au pouvoir en 2007, auraient l'immense satisfaction de trouver (...) une gestion financière extrêmement rigoureuse", a dit Dominique de Villepin lors d'une conférence de presse à Chartres (Eure-et-Loir).
"Nous laisserons une situation financière responsable (...) Certains pourront vouloir, à partir de là, jeter à nouveau l'argent par les fenêtres", a-t-il ajouté. Mais "il y a des règles financières (...) et ces règles s'imposent à tous."
La préparation du budget d'une année d'élections est traditionnellement propice à tous les soupçons de manipulation et de dépenses non budgétées, proportionnels à l'incertitude pesant sur le scrutin et souvent vérifiés dans les faits.
La préparation du budget 2007 n'échappe pas à cette règle, dans l'opposition comme dans la majorité.
"On s'attend à un budget virtuel avec beaucoup d'affichages pour tenir jusqu'aux élections", a déclaré à Reuters le député socialiste Didier Migaud, ancien rapporteur du budget.
"C'est un budget dont chacun sait qu'il a assez peu de chances d'être exécuté", renchérit le sénateur UMP Alain Lambert, lui-même ancien ministre du Budget.
Pour lui, la prochaine loi de finances risque fort de n'être qu'un "budget de communication" destiné à "masquer la dérive des dépenses" entraînée par la multiplication de mesures nouvelles.
Pour le sénateur UMP Philippe Marini, la loi de finances 2007 devrait être "irréprochable", précisément parce qu'elle concerne une année électorale. "C'est possible", a déclaré à Reuters le rapporteur du Budget au Sénat. "Ceux qui ne l'ont pas fait n'ont pas pour autant été récompensés par les électeurs."
Dans une interview publiée mardi par Le Figaro, il n'en exhorte pas moins le gouvernement à ne pas "compromettre l'avenir" par des promesses inconsidérées ou en lançant de nouvelles réformes. "Il doit se borner à mettre en oeuvre tout ce qui a été décidé depuis 2002", souligne-t-il.
L'élaboration du volet dépenses du budget, sur lequel les arbitrages sont encore en cours, est d'autant plus délicate que le gouvernement en a resserré les contraintes pour le faire entrer dans son plan de désendettement - ramener en 2010 les finances publiques à l'équilibre et la dette sous 60% du PIB.
MARGE DE MANOEUVRE REDUITE
Le Premier ministre a confirmé que la progression des dépenses devrait être inférieure d'un point à l'inflation, ce qui revient à une baisse d'un point en volume.
Or, selon les calculs du député UMP Gilles Carrez, rapporteur du budget à l'Assemblée, sur 12 milliards d'euros de recettes "spontanées" supplémentaires avec une croissance du PIB de 2% à 2,5%, six seront absorbés par les réformes fiscales, dont 3,5 pour la seule réforme de l'impôt sur le revenu.
La moitié des six milliards restant sera absorbée par les prélèvements sur recettes au profit de l'Union européenne et des collectivités locales. L'augmentation des pensions et de la charge de la dette en absorbera deux autres. "Il ne reste qu'un milliard d'euros pour tout le reste", conclut Gilles Carrez.
Une des rares variables d'ajustement réside dans les effectifs de la fonction publique. C'est aussi l'une des plus délicates à arbitrer en période pré-électorale.
Dominique de Villepin a réaffirmé jeudi qu'il n'entendait pas user du "rabot" pour "tailler" dans ces effectifs.
Le gouvernement mise sur la centaine d'audits lancés par Bercy dans l'ensemble des ministères pour débusquer gains de productivité et économies.
"Ce travail (...) va nous permettre de prévoir des effectifs pour la fonction publique sur des bases qui soient enfin des bases légitimes, crédibles, acceptables par tous", a déclaré le Premier ministre sans s'engager sur un chiffre.
Les lettres plafonds fixant le montant des dépenses de chaque ministère doivent être envoyées par Matignon avant la présentation à la commission des finances de l'Assemblée, le 13 juin, du document d'orientation budgétaire par les ministres de l'Economie et du Budget, Thierry Breton et Jean-François Copé.
Dominique de Villepin a reçu mardi dernier les bureaux des commissions des finances et des affaires sociales de l'Assemblée et du Sénat pour préparer le débat d'orientation budgétaire.
Selon le président de la commission des finances de l'Assemblée, Pierre Méhaignerie, l'objectif affiché par Thierry Breton d'une réduction de deux points du ratio dette publique sur PIB dès 2006 a alors été réaffirmé. Mais pour Alain Lambert, soit cet objectif relève de "l'incantation", soit il annonce des "cessions massives d'actifs".
Sources : Boursier com
Posté par Adriana Evangelizt