Villepin lance un plan pour les seniors
M. de Villepin lance mardi un plan pour développer l'emploi des seniors
Dominique de Villepin présente, mardi 6 juin, un plan national d'action destiné à développer fortement l'emploi des seniors d'ici à 2010, notamment à travers la création d'un "CDD senior". Le premier ministre, accompagné de trois de ses ministres – Jean-Louis Borloo, Gérard Larcher et Philippe Bas –, doit se rendre dans la matinée au Conseil économique et social, à l'occasion de la conférence nationale pour l'emploi des seniors, afin de dévoiler un "plan national d'action concertée" couvrant la période 2006-2010.
Le plan, doté d'un budget de 10 millions d'euros pour sa mise en route en 2006, doit permettre à la France d'atteindre l'objectif européen d'un taux d'emploi des 55-64 ans de 50 % en 2010, contre 37 % en 2004."Il s'agit de faire bouger les mentalités, chez les employeurs bien sûr, mais aussi du côté des salariés : il faut que les gens trouvent un intérêt à continuer dans l'emploi", a expliqué le ministre délégué à l'emploi, Gérard Larcher. Le plan s'appuie sur l'accord interprofessionnel du 13 octobre 2005, ratifié le 9 mars dernier par le patronat et trois syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC).
CDD SPÉCIFIQUE
Sa mesure phare, qui reprend une des dispositions de l'accord du 13 octobre, est la création d'un contrat à durée déterminée (CDD) spécifique aux chômeurs de plus de 57 ans, d'une durée maximum de 18 mois et renouvelable une fois (soit 36 mois au total, le double d'un CDD normal).
Pour les syndicats signataires de l'accord, le but est de permettre aux chômeurs âgés de retrouver plus facilement du travail afin de compléter leurs droits à la retraite. Mais la CGT dénonce la création d'un nouveau contrat précaire. D'autres dispositions suscitent de vives réserves des syndicats.
Le plan prévoit notamment la suppression progressive d'ici à 2010 de la contribution Delalande, une taxe que doivent payer les entreprises qui licencient des salariés de plus de 50 ans. Le gouvernement et le patronat jugent qu'il s'agit d'un frein à l'embauche, ce que contestent les syndicats, qui soulignent que la contribution rapporte 500 millions d'euros par an à l'Unedic et à l'Etat.
ACTIVITÉ AU-DELÀ DE LA RETRAITE
Le plan accroît en outre les possibilités offertes aux salariés de poursuivre leur activité au-delà de leur retraite : retraite progressive, cumul emploi-retraite, surcote... Là aussi, les syndicats se montrent réticents, jugeant inutile, voire dangereux d'encourager les salariés à travailler après 60 ans, alors que les quinquagénaires ont déjà du mal à trouver du travail.
Parmi les dispositions plus consensuelles, figurent le lancement d'une campagne de communication dotée de 5 millions d'euros pour changer l'image des seniors dans l'entreprise et la société, ainsi qu'un encouragement à la formation professionnelle et à la gestion de la "deuxième partie de carrière" dans les entreprises.
Le plan prévoit aussi de réserver 20 000 contrats initiative-emploi (CIE, contrat aidés), sur les 50 000 budgétés en 2006, aux chômeurs de plus de 50 ans, et la création à l'ANPE de prestations spécifiques aux seniors.
Gérard Larcher a déjà fait part de son intention d'aller plus loin, en annonçant vouloir "mettre sur la table" la dispense de recherche d'emploi accordée aux chômeurs de plus de 57 ans et demi. L'invitation ne devrait pas manquer de provoquer de vives réactions syndicales mardi.
Sources : Le Monde
Posté par Adriana Evangelizt