François Bayrou veut donner un coup de pied au cul du système
Etonnant François Bayrou. Etonnant. Et c'est dit du fond du coeur. Mieux, il est audacieux mais dans le bon sens. Voilà un homme qui a compris enfin que le clivage gauche-droite est une grosse connerie. Excusez nous du mot. Et voilà un homme aussi qui ferait un bon président de la République. C'est encore dit du fond du coeur. Et nous pensons qu'il le sera un jour...
François Bayrou veut "donner un coup de pied au cul du système"
Citant en modèle le général de Gaulle et Henri IV, François Bayrou a mené une charge une charge haute en verbe, inhabituelle, samedi 10 juin, lors du conseil national de l'UDF, à Issy-les-Moulineaux. Le président du parti a vanté les vertus des "projets rassembleurs, réconciliateurs", comme celui qu'il voudrait porter pour la présidentielle de 2007, enfonçant le clou contre Gilles de Robien, partisan d'une alliance avec l'UMP.
François Bayrou veut "donner un coup de pied au cul du système", renvoyant dos à dos les partis gestionnaires de droite comme de gauche. "La première des choses à conduire, la plus urgente, c'est la décolonisation de l'Etat", qu'il s'agisse de "L'Etat PS" ou de "l'Etat UMP", a-t-il tonné devant 1 500 partisans ravis, qui l'ont ovationné debout à plusieurs reprises.
"Il y a vingt-cinq ans qu'on nous fait le coup de l'apartheid et il y a vingt-cinq ans qu'on échoue misérablement. Eh bien, nous allons proposer à la France de se débarrasser d'un coup de la connerie de l'apartheid", s'est-il exclamé. "Je prends l'engagement, si je suis élu président de la République, de former un gouvernement avec les personnalités de qualité, d'où qu'elles viennent", et "cela va assez loin à droite et assez loin à gauche."
NI ROYAL, NI SARKOZY
Gilles de Robien, seul ministre centriste et qui défend toujours une stratégie d'alliance avec la majorité de droite, a été particulièrement chahuté par l'assistance, où quelques partisans étaient venus l'applaudir. Pourtant, Gilles de Robien a affirmé clairement qu'il soutiendrait François Bayrou en 2007, le disant "légitime pour porter les couleurs de l'UDF".
Devant ses partisans, François Bayrou a présenté ce qu'il appelle une "révolution civique". Le projet centriste prévoit l'instauration du vote obligatoire, et en contrepartie la reconnaissance du vote blanc. Le président de l'UDF a aussi proposé un service civique de six mois pour garçons et filles, qui serait soumis à référendum. Ce service concernerait également les jeunes immigrés, et son accomplissement serait "une clé de l'attribution de la nationalité".
Pour achever de convaincre de sa différence, François Bayrou a chargé les poids lourds de la gauche et de la droite. "Je ne suis pas royaliste", a-t-il dit, à l'adresse de Ségolène Royal. "Je n'ai aucune envie de voir l'Etat Chirac remplacé par l'Etat Sarkozy", a-t-il ajouté, pour faire bonne mesure.
Sources : Le Monde
Posté par Adriana Evangelizt