Paris et la Finul

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Paris estime que les "règles d'engagement" de la nouvelle Finul

vont "dans le bon sens"

par Laurent Zecchini

La France ne souhaite pas prendre officiellement position sur les "documents de travail" détaillant le "concept d'opération" et les "règles d'engagement" qui s'appliqueront à la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), mais elle estime que ces textes - révélés par Le Monde du 23 août -, qui ont intégré bon nombre des "garanties" demandées par Paris, vont "dans le bon sens". "On arrive à des règles d'engagement de soldat", commente une haute source militaire.

Ce jugement signifie que Paris devrait annoncer prochainement sa contribution militaire à la "Finul renforcée". L'occasion pourrait se présenter à la faveur du conseil restreint qui pourrait se tenir, jeudi 24 août, à l'Elysée. Il n'a jamais été question, assure cette source militaire, de limiter la participation française au seul envoi de 200 soldats supplémentaires, même si, pour des raisons diplomatiques, c'est cette position qui a été provisoirement avancée par les représentants français à New York.

Paris veut désormais minorer les réticences françaises à envoyer un fort contingent français au Liban. Selon cette source militaire, un consensus se dessine en faveur des exigences formulées par la France s'agissant à la fois de la "libre circulation" des hommes de la Finul au Liban sud, de l'autorisation d'ouvrir le feu, et de la "chaîne de commandement".

Ce dernier point est cependant celui qui présente le plus de difficultés. "Les soldats français, résume ce général, ne veulent pas voir se renouveler le "cirque" qui s'est déroulé entre Akashi (Yasushi Akashi, ancien représentant du secrétaire général de l'ONU en ex-Yougoslavie) et Janvier (le général français Bernard Janvier, qui commandait les forces des Nations unies), et qui a largement conduit au massacre de Srebrenica (en juillet 1995, en Bosnie)." "Il faut une chaîne de commandement claire, précise et bien identifiée", ajoute-t-il.

"PRENDRE UN RISQUE MAÎTRISÉ"

Pour conjurer un tel risque, les autorités françaises souhaitent que la "boucle soit aussi courte que possible" entre le commandement militaire des opérations sur le terrain et le département des opérations de maintien de la paix (DOMP) de l'ONU, à New York. L'une des possibilités envisagées consisterait à créer une "structure ad hoc" au sein du DOMP, consacrée au Liban.

Si Rome confirme ses intentions d'assumer le commandement de la force, l'une des solutions envisagées consisterait à confier la direction de cette structure à un Italien, alors que la France conserverait le commandement de la Finul sur le terrain, du moins jusqu'au terme du mandat de son actuel "patron", le général français Alain Pellegrini, en février 2007.

Si un tel partage des rôles ne peut être agréé, Paris n'envisagerait pas de se lancer dans une surenchère avec l'Italie pour savoir qui assumera le commandement de la "Finul renforcée".

L'Italie, souligne un responsable militaire, tout comme l'Allemagne, l'Espagne ou le Portugal, qui ont fait des offres de contribution militaire à la Finul, demande, comme la France, des "garanties" s'agissant des "règles d'engagement" et du "concept d'opération".

On assure aujourd'hui, de source française, qu'à aucun moment la France n'a avancé le chiffre de 3 000 hommes ou plus s'agissant de sa participation à la Finul. "Une chose est d'étudier des hypothèses d'état-major, une autre est la décision du président de la République. Il n'y a donc pas eu de "revirement" français à ce sujet", affirme un général, qui rappelle que la résolution 1701 de l'ONU parle de "15 000 soldats au maximum" et que cela ne signifie pas que ce total doit être atteint.

"Une "Finul +" à 6 000 hommes serait suffisante et crédible", assure ce même responsable militaire, qui explique que la situation de la France, compte tenu de ses positions diplomatiques, en particulier vis-à-vis de la Syrie, n'est pas comparable à celle d'autres pays, comme l'Italie.

"Envoyer 5 000 soldats français au Liban, c'est risquer d'en faire une cible politique pour des actions terroristes. En envoyant 400 soldats, comme actuellement, nous prenons un risque maîtrisé. Ensuite, si les moyens donnés à la Finul changent, la nature des risques change également."

La contribution militaire de la France, comme celles de ses partenaires européens, pourrait se clarifier dans les prochains jours.

Si la réunion des ambassadeurs du Comité politique et de sécurité (COPS) de l'Union européenne, mercredi 23 août à Bruxelles, ne devrait pas permettre d'avancer beaucoup dans ce domaine, celle des ministres européens des affaires étrangères, vendredi dans la capitale belge, en présence de Kofi Annan, le secrétaire général de l'ONU, pourrait être plus féconde.

Sources : LE MONDE

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans LIBAN

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R
C'est moche de depenser autant d'energie
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