Les RG jugent la situation très tendue dans les banlieues
Les RG jugent la situation très tendue dans les banlieues
Les Renseignements généraux (RG) jugent la situation très tendue dans les banlieues, particulièrement en région parisienne, un an après les émeutes de 2005, confirmant les inquiétudes des élus, associations et syndicats de police.
"La plupart des conditions qui ont amené, il y a un an, un déclenchement de la violence collective sur une grande partie du territoire métropolitain sont toujours réunies", estime un rapport des RG, daté du 11 octobre, cité par Le Figaro dans son édition de lundi dont la teneur a été confirmée de source policière.
C'est à propos de l'Ile-de-France que le rapport intitulé "Etat des lieux des quartiers sensibles" est le plus pessimiste.
Il estime que "la gestion de la commune de Clichy-sous-Bois, dans les prochains jours, sera un élément déterminant pour anticiper la survenance de troubles et une éventuelle contagion à d'autres secteurs".
C'est dans cette localité de Seine-Saint-Denis que deux jeunes ont été électrocutés, le 27 octobre 2005, en tentant d'échapper à la police.
Leur mort avait déclenché des violences urbaines dans les banlieues.
Les Yvelines, un département de la région parisienne, figure aussi parmi les zones les plus explosives, notent encore les RG.
"On note une amorce de reprise des violences urbaines après l'accalmie estivale", ajoute le rapport, qui évoque la possibilité de débordements "non plus spontanés, mais structurés, conduisant à s'en prendre (...) à l'un des derniers représentants institutionnels encore présents dans certains secteurs: la police".
Selon une source policière, le rapport a été constitué "à partir de synthèses et de notes" des RG issues de tous les départements mais qui "ne sont pas, de manière globale, particulièrement alarmistes".
"La tension sera plus aiguë", précisent les RG, "dans les secteurs où un regain de tension a été perceptible ces dernières semaines" citant les agressions de policiers survenues le 25 septembre aux Tarterets à Corbeil-Essonnes (Essonne) et le 4 octobre aux Mureaux (Yvelines).
Depuis la rédaction de ce rapport, d'autres incidents de ce type ont eu lieu en région parisienne.
A Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) un policier a été blessé, le 13 octobre, dans un "guet-apens" et quatre jeunes ont été mis en examen samedi pour "tentative de meurtre aggravé sur un fonctionnaire de police avec préméditation" et écroués.
Un véhicule de la BAC (brigade anti criminalité) a été pris à partie vendredi soir par des jeunes dans le quartier dit sensible de la Source à Orléans (Loiret), où des incidents ont eu lieu à plusieurs reprises depuis mardi, a indiqué samedi la police.
Cela confirme un regain de tension observé par les syndicats de policiers, les élus et associations de terrain.
De nombreux responsables politiques ont raillé "la fébrilité de l'anniversaire" des émeutes de 2005, à l'instar, lundi, de Jean-Christophe Lagarde, maire (UDF) de Drancy (Seine-Saint-Denis).
Certains mettent en cause les médias accusés d'en faire trop ainsi que l'a estimé la semaine dernière le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, est les RG eux-mêmes.
Le ministre de l'Intérieur a été accusé lundi par Jean-Pierre Chevènement (MRC), ancien ministre de l'Intérieur, de "faire monter la pression" dans les banlieues.
Sources 20 mn
Posté par Adriana Evangelizt