La Finul impuissante face aux survols aériens du Liban
La provocation continue au-dessus des têtes de nos soldats. L'armée des sionistes ne respecte rien mais cela fait plus d'un demi-siècle que ça dure, il ne fallait donc pas s'attendre à autre chose en envoyant la Finul protéger le Liban et vu le zozo russe d'extrême droite qui vient de rejoindre le gouvernement Olmert, les choses ne vont certainement pas s'arranger.
La Finul impuissante face aux survols israéliens du Liban
Par Isabelle DELLERBA, Jean-Dominique MERCHET
Sous le regard impuissant des 5 700 Casques bleus de la Finul II déployés dans le sud du Liban, l'aviation israélienne viole régulièrement la résolution 1701. Adoptée le 11 août pour mettre fin à trente-quatre jours de conflit entre Israël et le Hezbollah, elle appelle «au strict respect par les deux parties de la ligne bleue», la frontière entre les deux pays, définie par l'ONU.
Lundi, des appareils israéliens ont mené neuf incursions dans l'espace aérien libanais, un record depuis la fin des hostilités. Mardi, ils ont effectué deux vols en piqué sur un groupe de militaires dans le village frontalier de Kfar Kila. «Ces derniers jours, les survols ont été particulièrement nombreux, nous sommes très inquiets», affirmait hier Ryszard Monrczynski, porte-parole de la force des Nations unies.
En début de semaine, un incident sérieux a même opposé l'aviation israélienne à la marine allemande, qui patrouille le long des côtes du Liban. Selon le quotidien berlinois Tagesspiegel, citant un haut responsable du ministère de la Défense, deux F-16 auraient effectué un tir de semonce au canon au-dessus d'un bateau allemand. Sans fournir de détails, Berlin reconnaît que cet incident était «connu». Israël dément.
Règles. La Finul, qui a pour mission de surveiller la ligne bleue, a dénoncé à plusieurs reprises ces violations mais n'a aucun moyen d'y mettre fin. «Nous réagissons à travers les canaux diplomatiques, explique un officier. Nous ne pouvons rien faire de plus.» Les règles d'engagement de la force de l'ONU, ne l'autorisent à employer la force que dans des circonstances précises : protéger ses soldats, la population et les ONG en cas de menace imminente, faire cesser des activités hostiles ou empêcher la circulation d'armes appartenant à des milices.
La semaine dernière, le général français Alain Pellegrini, commandant des Casques bleus au Liban, avait évoqué la possibilité de modifier ces règles d'engagement pour que la force puisse être utilisée contre les survols israéliens. Une initiative personnelle de cet officier, très marqué par l'attaque par l'aviation israélienne d'un poste de la Finul durant l'été, au cours de laquelle plusieurs de ses hommes ont été tués.
Missiles. «Le discours de la France n'a jamais changé, indique-t-on de source militaire à Paris . La Finul a des moyens robustes d'autodéfense de ses troupes.» Le contingent français a ainsi déployé une batterie de missiles sol-air Mistral. Ces armes de courte portée (3 à 5 km) ne permettent pas d'interdire l'espace aérien libanais à l'aviation israélien.
Dimanche, le ministre israélien de la Défense, Amir Peretz, a affirmé qu'Israël poursuivrait ses survols afin, selon lui, d'empêcher la contrebande d'armes à destination du Hezbollah. «Nos renseignements font état d'efforts accrus pour faire passer des armes au Liban, a-t-il souligné. L'accroissement de ces tentatives renforce la légitimité de nos survols.»
Beyrouth dément ces informations. «Les voies maritimes sont surveillées par les Casques bleus. Nous avons déployé 8 000 hommes le long de la frontière syrienne pour surveiller tous les anciens points de passage illégaux et les routes où transitent les véhicules en provenance de Syrie. Aujourd'hui, il est devenu extrêmement difficile de faire pénétrer des armes dans notre pays», affirme un proche du ministre de la Défense libanais.
De son côté, le Hezbollah n'a de cesse de répéter qu'il se conforme aux décisions de la communauté internationale. «Nous avons accepté la résolution 1701 et la venue des Casques bleus, martèle Nawar el-Safadi, député du Parti de Dieu. Aujourd'hui, malgré les violations de l'espace aérien libanais, nous faisons toujours confiance à la Finul mais il faut qu'elle fasse son travail, qu'elle nous montre qu'elle n'est pas seulement là pour protéger Israël.»
Renforts. Dans ces conditions, la France ne se presse pas d'envoyer des renforts dans le sud du Liban. En août, Chirac avait promis 2 000 hommes. Seuls 1 000 sont à pied d'oeuvre dans le secteur assigné aux Français (Deir Kifa, Tibnine, Bint Jbeil), si l'on exclut les militaires présents à Beyrouth et ceux qui étaient déjà sur place à Naqoura. «Il n'y a toujours pas de date pour l'envoi d'un deuxième groupement tactique», reconnaît-on à l'état-major des armées.
Sources : Libération
Posté par Adriana Evangelizt