Sarkozy ne veut pas entendre parler de l'anniversaire des émeutes
Ce n'est pas la première fois que Sarko se montre méprisant et insultant envers des personnes, un préfet y a déjà eu droit et là c'est Azouz Bégag. On voit là le colérique qui a du mal à se maîtriser quand les choses ne vont pas dans son sens...
M. Sarkozy ne veut pas entendre parler
de l'"anniversaire" des émeutes
par Philippe Ridet
"Celui-là, il faudrait qu'il apprenne à fermer sa gueule !" En pleine réunion de la commission exécutive de l'UMP, mardi 17 octobre, cette réflexion de Nicolas Sarkozy à propos d'Azouz Begag a fait sursauter même les intimes du ministre de l'intérieur. Parce qu'il avait cru déceler dans les propos du ministre délégué à l'intégration un appel masqué à "commémorer" les violences dans les banlieues en octobre et novembre 2005, M. Sarkozy s'est emporté.
Le même jour, dans la matinée, le futur candidat s'était laissé aller à un autre accès de mépris devant les députés de l'UMP. A propos cette fois du film Indigènes, tant apprécié par Jacques Chirac, il avait jugé qu'il s'agit là d'un "film pour bobos parisiens" qui n'avait "aucun succès". Il avait ajouté cette précision : "En mettant Jamel Debbouze en couverture, Le Nouvel Observateur a fait sa plus mauvaise vente de l'année."
Nerveux, Nicolas Sarkozy ? En fait, le ministre ne veut pas entendre parler de cet "anniversaire" qui est aussi un peu le sien. Un an après la mort de deux adolescents poursuivis par la police dans un transformateur EDF de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), il redoute tout autant une recrudescence des violences qu'une remise en question de son action et une nouvelle offensive de ses opposants.
Depuis deux semaines, les icônes de la génération "black-blanc-beur" se sont relayées pour attaquer le ministre. Tour à tour, l'ancien tennisman Yannick Noah, le rappeur Joey Starr, et les footballeurs Lilian Thuram et Vikash Dhorasso y sont allés de leurs critiques.
Mercredi 25 octobre, devant la direction de l'UMP, M. Sarkozy a promis de répondre. "Ce n'est pas parce qu'on est blanc qu'on est raciste et parce qu'on est noir qu'on a raison sur tout", a-t-il lancé. "L'anti-sarkozysme est une mode", relativise-t-on Place Beauvau.
Les proches du ministre préfèrent s'abriter derrière les sondages, qui restent bons. "Depuis un an et demi, il n'y a pas eu de réelle altération de sa popularité", note Brice Teinturier (TNS-Sofres). "Mais il reste scotché à son image de ministre", relativise Stéphane Rozès (CSA).
Refusant d'envisager son départ, le ministre de l'intérieur déserte néanmoins le terrain qu'il a si souvent occupé. Un seul déplacement en banlieue, la semaine dernière, contre une vingtaine au moment des émeutes. Quand Dominique de Villepin choisit Cergy (Val-d'Oise) pour tenir, jeudi, sa conférence de presse mensuelle, M. Sarkozy se souvient qu'il est aussi responsable de l'aménagement du territoire pour filer en province. "Cela lui permet de diversifier son image au-delà de la sphère de la sécurité", admet Claude Guéant, directeur de cabinet et futur responsable de sa campagne présidentielle.
Après le Finistère, le Limousin, il sera, vendredi 27, en Lozère. A son programme, l'inauguration d'un plateau technique hospitalier, la visite d'un bureau de poste et la promotion du lait de montagne de Margeride.
Une manière de donner raison aux élus, qui, récemment, se sont relayés pour lui conseiller de "rassurer" les Français. "Il faut que tu les écoutes, lui a glissé l'un d'eux. Que tu ailles à leur rencontre, mais sans sirènes de police et quinze gardes du corps." Un autre rêve de l'entendre adresser "un message d'espérance même aux racailles" : "Il faudrait même qu'un jour il puisse inaugurer une crèche..."
Sources : Le Monde
Posté par Adriana Evangelizt