Lahoud dit avoir rencontré Sarkozy "à deux reprises"
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Clearstream: Lahoud dit avoir rencontré
"à deux reprises" Sarkozy
Alors que les juges sont sur le point d'entendre Dominique de Villepin, l'avocat d'Imad Lahoud, falsificateur présumé des listings bancaires Clearstream, renvoie la balle dans le camp de Nicolas Sarkozy en affirmant que son client l'a rencontré à deux reprises en 2004, ce que le ministre dément.
M. Sarkozy a de nouveau affirmé vendredi qu'il n'avait "jamais" rencontré Imad Lahoud. "Quand je vois son pedigree judiciaire, ça ne me donne pas envie de le fréquenter, ce monsieur", a-t-il notamment déclaré.
M. Sarkozy qui se dit victime d'une "manipulation" dans cette affaire politico-financière s'est constitué partie civile fin janvier 2006, 18 mois après l'ouverture d'une enquête judiciaire. Dans son livre "Témoignage", il écrit avoir "appris l'affaire" par la DST (contre-espionnage français) en juillet 2004 et "choisi de traiter cette affaire avec le plus souverain mépris".
Me Olivier Pardo a déclaré vendredi à l'AFP que son client, M. Lahoud, qui a nié jusque là tout contact avec le ministre, lui avait récemment assuré avoir "rencontré" Nicolas Sarkozy, "à deux reprises" en 2004 pour "évoquer" ce dossier, sans en préciser les dates.
Selon une source proche du dossier, les entrevues ont eu lieu en septembre et décembre 2004, la première à l'initiative et par l'intermédiaire de François Pérol, directeur adjoint de cabinet de Nicolas Sarkozy lorsque ce dernier était ministre de l'Economie (mars 2004-mai 2005), la seconde par l'intermédiaire d'un député et à l'initiative du ministre.
Imad Lahoud a également assuré à son avocat "avoir été ensuite sollicité courant 2005 par des intermédiaires soi-disant missionnés par Nicolas Sarkozy" sans y "donner suite".
Sur la raison de ces révélations tardives, Me Pardo met en cause les juges d'instruction Jean-Marie d'Huy et Henri Pons, leurs interrogations ne portant selon lui que "sur de soi-disant rencontres avec M. Dominique de Villepin".
Le nom de M. Sarkozy figurait parmi d'autres personnalités industrielles et politiques, sur des listings comptables de Clearstream. Ces documents avaient été envoyés anonymement au juge financier Renaud van Ruymbeke entre mai et octobre 2004, le patronyme complet de M. Sarkozy (Sarkozy de Nagy Bocsa) apparaissant le 14 juin.
Ces listings étaient accompagnés de courriers laissant entendre que les personnalités citées, dont Nicolas Sarkozy, avaient touché des pots de vin dans le cadre de la vente de frégates à Taïwan en 1991, un dossier instruit par M. van Ruymbeke.
Le magistrat a établi que ces listings avaient été truqués.
Jean-Louis Gergorin, ancien vice-président d'EADS et proche de Dominique de Villepin, a reconnu être "le corbeau". Il a été mis en examen en juin 2006 tout comme Imad Lahoud pour "dénonciation calomnieuse" et "faux et usage de faux".
Par ailleurs, Eric Decouty, journaliste au Figaro, révèle dans un livre à paraître le 16 novembre l'originale d'une note du 7 septembre 2004 du général Philippe Rondot, témoin clef dans cette affaire et dans laquelle le militaire mentionne: "contact Madhi (Lahoud, ndlr)-Sarko, Instrumentalisation?".
Selon le journaliste, dans la version des juges d'Huy et Pons, la mention "contact Madhi-Sarko" a été remplacée par "illisible".
Interrogé vendredi matin, l'avocat du général Rondot, Me Eric Morain, n'a pas souhaité s'exprimer.
Le haut-gradé, chargé le 9 janvier 2004 d'une enquête sur les fameux listings par Dominique de Villepin alors au quai d'Orsay, a affirmé dans une lettre aux magistrats qu'Imad Lahoud lui "a confié" avoir "rencontré" Nicolas Sarkozy. Le général Rondot n'était toutefois pas certain de la date de "juin 2004".
Matignon, interrogé vendredi par l'AFP sur ces nouveaux développements, n'a souhaité faire "aucun commentaire".
Sources AFP
Posté par Adriana Evangelizt