Fronde contre les retraits de badge à Roissy

Publié le par Adriana EVANGELIZT

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Plaintes, menaces de grève: fronde contre les retraits

de badges à Roissy

Référés, plaintes, menaces de grève : employés, syndicats et mouvements associatifs se mobilisent contre la décision de la préfecture de Seine-Saint-Denis de retirer les badges de 72 employés de Roissy liés, selon elle, à des "mouvances fondamentalistes".

Nicolas Sarkozy a justifié vendredi cette mesure par le "devoir de précaution". "Chaque fois qu'on retire un badge c'est parce qu'on a des éléments qui nous (le) permettent. Moi, j'ai un devoir qui est un devoir de précaution, sur la zone de Roissy, on s'approche d'avions, il y a des millions de passagers", a-t-il expliqué.

Le sous-préfet de Roissy, Jacques Lebrot, a annoncé jeudi que "72 employés ont fait l'objet d'un retrait de badge" parce qu'"ils sont liés à des mouvances fondamentalistes à visée potentiellement terroriste". Selon lui, une "grande majorité" d'entre eux sont liés à une "mouvance islamiste".

Une procédure de référé a été introduite par dix des employés ciblés devant le tribunal administratif de Cergy pour suspendre la décision de la préfecture de Seine-Saint-Denis. Neuf de ces requêtes seront examinées le 10 novembre et la dixième le 20 novembre, a-t-on appris vendredi auprès du tribunal.

"Le sous-préfet parle d'employés +potentiellement terroristes+ mais n'apporte aucune preuve de ce qu'il avance. Si ces employés sont des terroristes, le sous-préfet devrait saisir le procureur de la République plutôt que de leur demander d'aller travailler ailleurs que sur l'aéroport", a réagi Daniel Saadat, l'un des avocats des employés qui ont engagé la procédure de référé.

La CGT a dénoncé des "accusations sans preuve" et précisé que les syndicats n'attendraient pas le jugement du tribunal administratif "pour agir", selon Didier Frassin secrétaire de la CGT Roissy.

Une réunion intersyndicale avec la CGT, FO, CFDT, CFTC, CGC, Unsa et Sud aérien est prévue mardi à Roissy. La CGT a annoncé qu'elle proposerait de lancer un appel à la grève, et à un rassemblement devant la sous-préfecture de Roissy, fin novembre, pour dénoncer les conditions d'attribution des badges par la préfecture.

Une centaine d'employés de pistes se sont déjà mis en grève le 20 octobre à l'appel de la CFTC Air France et une soixantaine d'entre eux ont manifesté afin de dénoncer le "durcissement" dans l'attribution des badges aéroportuaires.

La CFDT a déposé le 19 octobre une plainte contre X pour discrimination auprès du procureur de la République de Bobigny, qui a ouvert une enquête le jour même.

Le Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples) a réuni les syndicats de Roissy fin octobre pour rassembler des témoignages en vue de déposer une requête en citation directe pour discrimination contre le préfet de Seine-Saint-Denis devant le tribunal correctionnel de Bobigny, ont annoncé à l'AFP Mouloud Aounit, président du mouvement et Pierre Mérat, l'avocat de l'association. La citation devait être déposée vendredi.

De son côté, le député de Seine-Saint-Denis Patrick Braouzec (PCF) a annoncé vendredi à l'AFP qu'il allait déposer une "proposition de résolution tendant à la création d'une commission d'enquête relative aux critères d'attribution et de renouvellement des agréments et des habilitations en zones réservées".

La Haute autorité de lutte contre les discriminations (Halde) s'est autosaisie du dossier pour vérifier s'il y a eu discrimination.

Sources AFP

Posté par Adriana Evangelizt

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