La croix (de Lorraine) et la bannière (gaulliste)...
Excellent article... in mémorian à Charles de Gaulle...
Majorité: La croix (de Lorraine) et la bannière (gaulliste)…
par Patrice Biancone
Ils étaient venus. Ils étaient tous là, ou presque, pour saluer la mémoire du combattant, du visionnaire. La mémoire de celui qui, «par deux fois», a dit Jacques Chirac, «aura sauvé la France et la République». C'était le dernier déplacement de ce genre pour l'actuel président. L'année prochaine et les suivantes, s'il retourne à Colombey-les-Deux-Eglises, là même où repose Charles de Gaulle, se sera en tant que simple citoyen, à moins qu'il décide de tenter un troisième mandat comme on tente le super banco, ce qui a peu de chances de se produire sauf à vouloir barrer définitivement la route de Nicolas Sarkozy dont il ne voudrait toujours pas comme successeur pour une multitude de raisons, à commencer par les libertés qu'il prend avec l'héritage gaulliste, justement.
On a récemment pu le constater avec le voyage du ministre de l'Intérieur à Washington et sa promotion d'un certain atlantisme qui sans nul doute, aurait fait bondir le fondateur de la Ve République et promoteur de l'indépendance de la France. Une façon pour Nicolas Sarkozy, pourrait-on penser, de se libérer des mânes du grand homme auxquels il pense ne devoir aucun sacrifice. Ainsi le veut l'idée de rupture qu'il proclame. Ainsi le veut le combat qui l'oppose à ceux que ses partisans appellent avec un peu de condescendance, «la chiraquie»…
Alors bien sûr, Jacques Chirac lui-même n'est qu'un héritier lointain, voire très lointain du Général dont il n'a pas adopté la rigueur morale et un peu raide que l'on sait, mais il a l'avantage de la position pour parler du premier président de la Ve République qu'il a connu et approché alors qu'il était un jeune homme pressé et actif dans les cabinets ministériels. Hier donc, à l'occasion de l'anniversaire de la disparition du Général, Jacques Chirac a mis le paquet pour exalter l'héritage institutionnel de 1958 et tout particulièrement la Constitution qui a permis, a-t-il précisé, de surmonter toutes les crises. Celle de la décolonisation. Celle de la cohabitation. Et d'autres, provoquées par les mouvements de l'histoire et des hommes qui la font.
La France serait donc forte quand elle reste fidèle à son identité, identité forgée par de Gaulle et que Jacques Chirac a résumée en une véritable cohésion nationale, une solidarité au service des Français et un refus des modèles poussés à l'extrême, qu'ils soient communiste ou libéral. Le chef de l'Etat a même prévenu et presque menacé ceux qui, par ignorance ou par calcul, voudraient ébranler cet édifice: ils feraient preuve d'irresponsabilité en voulant brader ce qu'il y a de plus solide dans nos institutions...
Michèle Alliot-Marie, Dominique de Villepin et Jean-Louis Debré, présents à Colombey-les-Deux-Églises et ennemis déclarés de Nicolas Sarkozy, buvaient du petit lait en écoutant le président, alors que pendant ce temps, le même Nicolas Sarkozy évoquait la mondialisation et son mode d'emploi à Saint-Etienne et signalait que c'est Jacques Chirac lui-même qui avait renoncé à la croix de Lorraine au moment de la création du RPR.
Source RFI
Posté par Adriana Evangelizt