Suez/GDF : un revers pour DDV, une épée de Damoclès pour Sarko
Suez/GDF: un revers pour Villepin,
une épée de Damoclès pour Sarkozy
La décision de justice reportant de fait la fusion GDF-Suez constitue un camouflet pour le gouvernement et risque d'empoisonner l'UMP et son très probable candidat, Nicolas Sarkozy, dans le débat de la présidentielle.
La cour d'appel de Paris a confirmé dans la nuit de mardi à mercredi la décision prise par le juge des référés de reporter le conseil d'administration de GDF, rendant impossible l'aboutissement du processus de fusion avec Suez en 2006.
Une mauvaise nouvelle pour le gouvernement qui intervient au lendemain de la confirmation par l'Insee de la panne de la croissance française au troisième trimestre.
Cette victoire des syndicats du gazier constitue d'abord un revers personnel pour Dominique de Villepin, qui avait dû batailler ferme ces derniers mois pour imposer le principe de cette fusion à des députés UMP pour le moins réticents.
A la surprise générale, c'est le Premier ministre qui s'était emparé du dossier, en annonçant lui-même le 25 février depuis Matignon, en plein week-end, ce projet industriel.
Il revenait ainsi sur une promesse de 2004 de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Economie, de ne pas faire descendre l'Etat sous les 70% du capital de GDF.
Hostile au principe de la fusion, M. Sarkozy, devenu entre-temps président de l'UMP, avait finalement décidé pendant l'été d'apporter son soutien au projet au nom du "rassemblement" de son camp.
Mais, face à la fronde des élus de la majorité, M. de Villepin avait dû laisser son ministre de l'Economie, Thierry Breton, piloter le dossier auprès des élus.
Le porte-parole du gouvernement Jean-François Copé a dû admettre mercredi que l'arrêt de la cour d'appel entraînait un "report" de la fusion mais il a affirmé que la "pertinence" du projet n'était "pas remise en cause". "L'étape politique est terminée, c'est un projet industriel (...) GDF doit soumettre sans délai son calendrier", a-t-il ajouté.
"C'est aux entreprises de mener leur projet, à personne d'autre", a renchéri M. Breton.
Reste qu'avec ce retard, la fusion entre GDF et Suez, si elle va bel et bien jusqu'à son terme, risque de se télescoper avec la campagne présidentielle.
Déjà accusé d'avoir manqué à sa parole sur le capital de GDF, Nicolas Sarkozy pourrait être de nouveau la cible des attaques de l'UDF et de la gauche, qui ne manquera pas de faire de cette fusion un thème de sa campagne.
"L'avenir de GDF n'est pas encore joué", s'est aussitôt réjoui Jean-Marc Ayrault (PS).
Ce dossier risque aussi de raviver la tension entre sarkozystes et villepinistes, repartie de plus belle ces derniers jours autour de la désignation du candidat de l'UMP pour 2007.
"C'est une épine dans le pied du candidat UMP et ça risque d'être tout bénéfice pour la gauche", déplore le député sarkozyste Dominique Paillé, qui avait voté contre le projet de loi préalable à la fusion.
"Mais il n'y aura pas de fusion", pronostique-t-il en mettant en avant les "trop nombreux obstacles" qui perdurent.
Sources AFP
Posté par Adriana Evangelizt