Le secret lyonnais de Sarkozy
Le secret lyonnais de Sarkozy
Un livre sur la famille de Nicolas Sarkozy vient de révéler que son grand-père qui était d’origine juive s’est converti à Lyon pour se marier avec une bourgeoise lyonnaise.
Nicolas Sarkozy évoque rarement sa jeunesse. Ses origines hongroises, le divorce de ses parents, les moqueries à l’école sur sa taille... Deux journalistes, Pascale Nivelle de Libération et Elise Karlin de L’Express, viennent de publier “Les Sarkozy, une famille française”, qui raconte les origines du candidat UMP à la présidentielle. Avec, au cœur de ce livre, une révélation : Nicolas Sarkozy a une grand-mère lyonnaise !
Le grand-père de l’actuel ministre de l’Intérieur, Benedict Mallah, qui était un immigré juif originaire de Salonique en Grèce, débarque au début du XXe siècle en France, où il devient médecin. Mais en 1917, il rencontre à Lyon une jeune veuve de guerre dont il tombe amoureux : Adèle, qui en plus vient de perdre un enfant. “Fille d’un grainetier en gros, elle a appris le dévouement qui sied à une jeune femme de bonne famille”, racontent les deux journalistes. Mais il est hors de question que cette catholique épouse un juif. Du coup, Benedict va se convertir par amour pour elle. Et un prêtre bénit leur mariage à Lyon. Avant que ce couple s’installe à Paris où le Dr Mallah ouvre alors un cabinet de généraliste tout en exerçant dans une clinique. Difficile d’en savoir plus sur cette fameuse grand-mère lyonnaise de Nicolas Sarkozy, qui est morte d’un cancer en 1956, soit un an après la naissance de son petit-fils. On apprend simplement qu’elle “déteste son prénom, ne souhaite pas travailler et s’en remet docilement à son mari pour les décisions importantes”. De plus, “ils ne se disputent jamais, c’est une question de convenances”. Adèle donnera naissance à deux filles : Suzanne et Andrée, la future mère de Nicolas Sarkozy.
Lyon Mag a interrogé sa fille Suzanne, qui confirmera ce mariage en précisant qu’il s’est déroulé à Sainte-Foy-lès-Lyon en 1917, que sa mère s’appelait Adèle Bouvier et qu’elle était née le 5 mars 1891 à la Croix-Rousse. Et qu’elle-même est née à Lyon, où elle passera les premières années de sa vie. Quant à sa sœur, Andrée Mallah, la mère de Sarkozy, le livre des deux journalistes précise qu’elle commencera des études de droit à Paris avant de tomber amoureuse d’un aristocrate hongrois fauché, Pal Sarkozy, qui a fui son pays quand les communistes ont pris le pouvoir. Un séducteur et un flambeur, souvent absent de chez lui et qui a tendance à enjoliver son passé en racontant que sa famille vivait dans un superbe château en Hongrie, ce qui est faux. Les parents de Sarkozy finiront d’ailleurs par divorcer en 1959 et sa mère, Andrée, reprendra ses études pour devenir avocate tout en élevant seule ses trois enfants : Guillaume qui épousera la fille d’une grande famille du Nord avant de prendre en main l’entreprise textile de son beau-père. François, médecin qui va émigrer à New York où il fera fortune et Nicolas qui deviendra avocat avant de s’engager en politique pour se faire élire à 28 ans maire de Neuilly.
Les trois garçons et leur mère seront toujours très proches du Dr Mallah d’autant plus qu’ils passeront l’essentiel de leur jeunesse à Paris dans son hôtel particulier. Du coup Nicolas va toujours être très intime de son grand-père, avec qui il passe tous ses week-ends dans sa maison d’Orgerus, près de Paris, où il emmène toute la tribu dans sa traction. En fait, cet homme assez austère et même rigide va jouer le rôle de père. Admirateur de Gaulle, ce médecin républicain dont le cœur penche plutôt à gauche évoque rarement son passé et notamment ses origines juives, d’autant plus qu’il fait partie de la “bonne société” depuis qu’il a épousé une bourgeoise lyonnaise.
“Dans la famille Mallah, on ne pose pas de questions”, affirment Elise Karlin et Pascale Nivelle dans leur livre. “Chez nous, c’était l’omerta sur nos origines juives”, expliquera aux auteurs du livre Guillaume Sarkozy, le frère de Nicolas. Des origines juives et une conversion au catholicisme qui sont même devenues “taboues”. Mais la Seconde Guerre mondiale rappellera cette filiation à la famille Mallah, l’obligeant à se cacher en Corrèze pour échapper aux rafles antijuives.
Aujourd’hui encore, Nicolas Sarkozy ne met jamais en avant ses origines. Même s’il ne les renie pas. Mais la conversion “lyonnaise” de son grand-père permet de mieux comprendre aujourd’hui le président de l’UMP. Et notamment ses positions par rapport à l’immigration, les banlieues, la religion... Et l’intégration. Convaincu au fond qu’un immigré qui veut être français doit avoir une démarche très volontariste.
Sources Lyonmag
Posté par Adriana Evangelizt