Les ouvriers, un électorat important

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Alors quand on entend Sarkozy se faire le chantre de l'anti-chômeur et que 500 000 emplois ont disparu en 5 ans, on comprend très bien qu'il ne possède pas de remède miracle mais par contre il criminalise ceux qui perdent leur travail au lieu de compatir à leur malchance. Il y a en Sarkozy un manque d'humanisme évident. Il préfère les riches au pauvres.

Les ouvriers, un électorat important en attente

de réponses sociales



Les ouvriers constituent, avec près d'un quart de la population active, un électorat important pour les candidats à la présidentielle, qui attend des réponses sociales à la persistance du chômage et à la dégradation de ses conditions de travail.

Malgré la disparition de près de 500.000 emplois industriels en France entre 2001 et 2006, les ouvriers représentent encore 6 millions de travailleurs et 24% de la population active, selon l'Insee.

Au premier tour de la présidentielle de 2002, 31% des ouvriers inscrits sur les listes électorales se sont abstenus ou ont voté blanc ou nul, 29% ont voté pour un candidat de gauche ou d'extrême gauche, 22% pour un candidat de droite et 18% pour un candidat d'extrême droite, selon le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof).

Jusque la fin des années 70, les ouvriers votaient pourtant massivement à gauche: quelque 70% des votes exprimés aux législatives de 1978.

"A l'époque, se sentir ouvrier, voter à gauche et notamment pour le PCF allait de soi pour un ouvrier +qui se respecte+", explique Guy Michelat, directeur de recherche au CNRS et auteur avec Michel Simon de l'ouvrage "Les ouvriers et la politique".

"Dans les années 80, la disparition de +bases ouvrières+ comme la sidérurgie, les mines et les chantiers navals, ainsi que la montée du chômage de masse, ont fait s'effondrer le sentiment des ouvriers qu'ils appartenaient à un groupe commun", ajoute M. Michelat.

S'ensuit un repli sur la sphère privée et une réduction des anciennes solidarités - manifestée aussi par la chute du taux de syndicalisation. Une tendance de fond qui, combinée à l'échec des gouvernements socialistes face au chômage et à la précarité, entraîne un effondrement du vote ouvrier pour la gauche.

Le désintérêt pour la politique a augmenté: seuls 39% des ouvriers s'y intéressent, selon le Cevipof. Une tendance plus forte chez les ouvriers agricoles et peu qualifiés que chez les ouvriers qualifiés, davantage politisés.

Sensibles au discours anti-immigration de Jean-Marie Le Pen, une proportion croissante d'ouvriers vote pour l'extrême droite à partir de la fin des années 80.

Dans leur ouvrage "Retour sur la condition ouvrière", les sociologues Stéphane Beaud et Michel Pialoux perçoivent dans ce vote "une manière viscérale de dire la haine sociale qui habite de plus en plus d'ouvriers; une façon amère (...) de prendre une revanche contre la manière dont ils ont eu le sentiment d'être (mal) traités ces dernières années".

Les ouvriers sont à la recherche d'une "respectabilité" perdue, d'autant que la fin des années 90 a vu la dégradation de leurs conditions d'emploi s'ajouter à la menace persistante du chômage.

Plus d'un ouvrier sur quatre voit désormais son rythme de travail imposé par une cadence automatique, 11% d'entre eux travaillent à la chaîne et plus de la moitié subissent quatre types conjugués de pénibilités au travail (postures pénibles, charges lourdes, mouvements douloureux, secousses ou vibrations), selon le ministère de l'Emploi.

Le travail de nuit chez les ouvrières qualifiées est passé de 6% en 1998 à 10% en 2005.

Quatre emplois intérimaires sur cinq sont des emplois ouvriers.

"Les candidats sont cette fois obligés de se positionner sur les questions sociales, escamotées en 2002, avec le résultat qu'on connaît", souligne le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault.

De quoi susciter peut-être un nouvel intérêt chez les ouvriers, dont 34% placent l'emploi en tête des problèmes à résoudre.

Sources AFP

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans CHÔMAGE

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