Alain Juppé entendu comme témoin dans une affaire

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Alain Juppé entendu comme témoin dans une affaire


Alain Juppé a été entendu mardi à Nanterre comme simple témoin par des policiers dans l'affaire des chargés de mission de la ville de Paris, un dossier ancien qui pourrait voir la justice s'intéresser à l'avenir à Jacques Chirac qui quitte l'Elysée mercredi.

L'ancien Premier ministre a été convoqué à 18H30 à Nanterre pour y être entendu par des policiers de la Division nationale des investigations financières (DNIF), a indiqué le parquet de Paris. L'audition n'était pas terminée à 21H00.

Le nom du maire de Bordeaux est l'un des plus cités pour entrer dans le prochain gouvernement, où il serait même le seul à porter le titre de ministre d'Etat pour un portefeuille regroupant environnement, développement durable, énergie et transports. Le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault, a estimé mardi soir que cette audition compromettait l'entrée de M. Juppé au gouvernement.

Après son départ de l'Elysée mercredi, M. Chirac pourrait aussi être auditionné dans le cadre de ce dossier, en tant qu'ancien maire de Paris, au terme de son immunité présidentielle: celle-ci cessera un mois après son départ de l'Elysée, comme le prévoit l'article 67 de la Constitution, selon des sources proches du dossier.

L'affaire des chargés de mission de la ville de Paris est instruite par la juge du pôle financier de Paris Xavière Simeoni. Vingt personnes y sont poursuivies, soupçonnées d'avoir attribué des emplois de complaisance ou d'en avoir bénéficié dans les années 1980-90, lorsque M. Chirac puis Jean Tiberi étaient maires.

Cinq anciens directeurs de cabinet de la mairie de Paris sont mis en examen pour "détournement de fonds publics": Robert Pandraud (1983-1986), Daniel Naftalski (1986-1989), Michel Roussin (1989-1993), Rémy Chardon (1993-1995) et Bernard Bled (1995-1998).

M. Juppé a rejoint le cabinet de M. Chirac lorsque ce dernier a été élu maire de Paris en 1977. Chargé de mission à ses côtés, puis directeur général de la commune de Paris (1980-1982), il est devenu deuxième adjoint au maire, chargé des Finances (1983-1989), puis troisième adjoint (1989-1995).

M. Juppé, chef du gouvernement de 1995 à 1997, a été condamné en 2004 par la cour d'appel de Versailles à un an d'inéligibilité et à 14 mois de prison avec sursis dans l'affaire des emplois fictifs du RPR.

Il a reconquis la mairie de Bordeaux en octobre après avoir passé une année d'enseignement à l'Ecole nationale d'administration publique (ENAP) du Québec.

L'affaire des chargés de mission a débuté avec la plainte d'un contribuable parisien. En janvier 1999, une information judiciaire était ouverte pour "faux en écriture publique, prise illégale d'intérêts, détournements de fonds publics et recel". La municipalité de Bertrand Delanoë s'est portée partie civile en 2001.

Depuis 2003, le dossier s'est enlisé en raison de multiples recours émanant de personnes poursuivies. Le 16 février, la cour d'appel de Paris a validé plusieurs mises en examen dont celles de MM. Roussin, Pandraud et Naftalski. Les deux premiers se sont pourvus en cassation.

L'audition de M. Juppé, proche de M. Chirac, confirme la volonté des juges de mener à terme leurs investigations dans des dossiers sensibles.

Elle intervient après des perquisitions au Quai d'Orsay et à la Chancellerie et une tentative à l'Elysée opérées au moment de l'élection présidentielle dans une affaire de pression sur la justice dans le dossier Borrel, un magistrat retrouvé mort en 1995 à Djibouti.

Le cabinet de l'avocat du nouveau président Nicolas Sarkozy a également été perquisitionné vendredi en marge de l'affaire Clearstream.

Sources AFP

Posté par Adriana Evangelizt

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