Début du processus de libération de rebelles FARC emprisonnés
Début du processus de libération
de rebelles FARC emprisonnés
Le gouvernement colombien a entamé vendredi le processus de libération de rebelles des FARC, tandis qu'un haut responsable a promis l'envoi prochain d'une preuve de vie d'Ingrid Betancourt, l'otage franco-colombienne aux mains de la guérilla marxiste.
Le bureau du Haut commissaire pour la paix a annoncé que les guérilleros détenus dans une cinquantaine de prisons du pays seront regroupés vendredi et samedi vers le "centre de détention temporaire" de Chiquinquira (à 140 km au nord de Bogota).
Un responsable de la présidence, qui a requis l'anonymat, a affirmé à l'AFP que le dirigeant emprisonné des FARC Rodrigo Granda, considéré comme le "ministre des Affaires étrangères" de la guérilla, serait libéré pour apporter en France au président Nicolas Sarkozy des "preuves de vie" de Mme Betancourt.
"Autorisé par le secrétariat des FARC (organe dirigeant de la guérilla), M. Granda s'est engagé auprès du gouvernement à jouer le rôle d'intermédiaire de paix et à livrer des preuves de vie concernant Mme Betancourt et d'autres personnes séquestrées", a-t-il déclaré.
Le président Uribe, selon la même source, annoncera publiquement cette nouvelle samedi quand il révèlera les "raisons d'Etat" qui l'ont conduit à libérer unilatéralement près de 200 guérilleros.
"Après plusieurs semaines des négociations et de consultations avec le secrétariat des FARC, Granda a accepté de sortir de prison, mais sans les conditions (nrdl: démobilisation et fin de participation à la lutte armée) imposées par le gouvernement d'Alvaro Uribe", indique cette même source. L'avocat du guérillero a confirmé à la presse que ce dernier avait refusé la démobilisation.
Le gouvernement colombien a, dans un communiqué de la présidence, annoncé "que l'information sur M. Rodrigo Granda est fausse". Toutefois, l'AFP maintient sa version et souligne que sa source est totalement digne de foi.
Granda, ancien chef des FARC au Venezuela et membre le plus important de ce groupe à être emprisonné en Colombie, avait été capturé le 13 décembre 2004 à Caracas.
Quelque 120 rebelles dont 13 femmes et un enfant ont été transférés en autocar vendredi vers le centre de détention temporaire où seront regroupés samedi 200 guérilleros, a déclaré vendredi soir à la chaine de télévision Caracol un responsable de la direction des prisons (Inpec), Eduardo Morales.
Vêtus en civil, les guérilleros transférés de la prison "La Modelo" de Bogota à Bogota, dont trois femmes avec un enfant de trois ans, sont montés dans les autobus le visage recouvert d'une serviette de bain afin de ne pas être reconnus de peur de représailles, a rapporté un journaliste de l'AFP.
Selon le ministre de l'Intérieur et de la Justice Carlos Holguin, il s'agit de personnes "soit condamnées pour des délits politiques, soit accusées de délits politiques".
Les rebelles libérés dderont s'engager à ne pas rejoindre les rangs des FARC, et à intégrer le programme officiel de démobilisation.
De nombreux guérilleros emprisonnés ont rejeté ce processus affirmant, comme la direction des FARC, que la seule issue réaliste est une négociation entre les deux parties dans une zone démilitarisée.
Raul Reyes, le numéro deux et porte-parole des FARC, a récemment qualifié de "farce" cette initiative et accuse le président "de dresser un nouvel écran de fumée" pour ne pas entamer de "vraies négociations" sur la libération des otages.
En prenant cette décision unilatérale de sortir de prison 200 prisonniers des FARC, le président Alvaro Uribe a déclaré lors d'une cérémonie militaire qu'il voulait obtenir un geste réciproque des rebelles, qualifiés pour l'occasion de "nazis".
Les FARC, principale guérilla colombienne avec 17.000 hommes, réclament la libération de 500 de leurs hommes emprisonnés en échange de 56 otages, dont trois Américains et la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, ex-candidate écologiste à la présidentielle colombienne, enlevée en 2002.
Sources AFP
Posté par Adriana Evangelizt