La presse européenne partagée entre succès ou déconvenue pour l'UMP
Législatives: la presse européenne partagée
entre succès ou déconvenue pour l'UMP
"Mandat clair" ou "rappel à l'ordre", "triomphe" ou "mise en sourdine": la presse européennee était partagée lundi dans son analyse des législatives françaises qui ont certes donné au nouveau président de droite une majorité absolue mais aussi plus de sièges aux socialistes que prévu.
"Sarkozy parachève son triomphe", titre le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung (centre-gauche), de concert avec le quotidien économique Handelsblatt pour lequel "Sarkozy remporte une deuxième victoire électorale".
"C'est le début de cinq années Sarkozy. Les clichés sur l'homme au Kärcher peuvent être rangés au placard", estime encore le Süddeutsche Zeitung. "Pour la droite française, ces élections sont comme un changement de marée tel que l'avait connu la gauche en 1981".
Une opinion que partage le quotidien britannique Times (droite). "Sur le plan intérieur, cela lui offre une formidable opportunité. Son programme peut devenir encore plus radical (...)", précise le quotidien dans son éditorial.
"Sarkozy s'assure un mandat pour la réforme", considère aussi le Financial Times.
Mais de nombreux journaux voyaient plutôt un verre à moitié vide qu'à moitié plein pour Nicolas Sarkozy.
"La France endigue le raz de marée bleu" titre en une Le Soir. "A droite oui, mais pas totalement", poursuit ce journal, qui estime que "les Français ont donné une majorité absolue aux troupes du président Nicolas Sarkozy et du Premier ministre François Fillon mais ils ne leur ont pas donné les clés d'un pouvoir sans opposition digne de ce nom".
Le journal populaire La Dernière Heure évoque "un premier rappel à l'ordre". "Les résultats du second tour sont loin d'être un chèque en blanc au nouveau président de la République et à la majorité de droite: ils sont en effet loin d'être à la hauteur des espérances de la droite, qui semblait pouvoir décrocher plus de 400 députés au sein de l'Assemblée nationale".
En Allemagne, le très respecté Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ, conservateur) titre en Une "Mise en sourdine pour le président Sarkozy", tandis que le Tagesspiegel (centre-gauche) indique que "Les Français freinent Sarkozy".
"D'une certaine manière, les Français ont mis en garde le nouveau président, qui a entamé son mandat avec beaucoup d'élan, contre les risques de turbulence et de démesure liés au pouvoir", écrit la "FAZ".
Notant que le gouvernement semble avoir été sanctionné pour son projet de "TVA sociale", le quotidien britannique Independent (gauche) y voit un avertissement. "Ce pourrait bien être le premier signe d'une opposition croissante aux détails du programme de réforme économique et fiscale radicale de M. Sarkozy".
"Le président doit avancer avec plus de précaution qu'il ne l'attendait. La semaine passée, après le premier tour des élections législatives, la gauche a réussi pour la première fois à faire naître des doutes sur la justice de ses réformes", ajoute le journal.
Le Times considère également que "l'épisode de la +TVA sociale+ est le premier signe montrant que l'extraordinaire lune de miel entre le président et le public arrive à sa fin".
En Espagne également, la presse relève la victoire de la droite plus courte que prévue, attribuée à une plus grande mobilisation de l'électorat de gauche.
"Le tsunami conservateur que pronostiquaient les enquêtes ne s'est pas produit" souligne le journal conservateur ABC mais le mandat politique donné par les électeurs à Nicolas Sarkozy reste "clair" avec une majorité absolue.
La raison de cette victoire plus courte que prévue "tient précisément dans ces enquêtes" sur les intentions de vote, analyse pour sa part le quotidien libéral El Mundo.
Les socialistes ont certes obtenu "un bon résultat" juge pour sa part le journal de centre-gauche El Pais, mais cela n'enlève pas la nécessité d'une "rénovation" pour un parti qui a perdu les trois dernières élections présidentielles.
Pour le journal belge néerlandophone De Standaard également, si le "troisième homme" François Bayrou est le "plus grand perdant", le PS doit faire lui aussi face à une crise, en raison du fossé "entre la gauche caviar et les banlieues" et de la faiblesse des autres partis de gauche, rendant une reconquête de l'Elysée des plus improbable.
Sources AFP
Posté par Adriana Evangelizt