L'ETAT AU BORD DE L'ASPHYXIE
Second article de Daniel Martin que nous trouvons en corrélation avec le premier du même auteur pour bien comprendre la situation... qui ne nous semble pas brillante pour l'avenir. Même s'il date de 2004, il nous semble d'actualité...
Comment 30 ans de déficit ont mené
l'Etat au bord de l'asphyxie
par Daniel Martin
Commentaires sur l'article publié dans Le Figaro économie du 16/04/2004
Les gouvernements achètent la paix sociale à crédit.
Voici les conclusions que l'on peut tirer de cet excellent article.
§ Depuis 1975 (il y a près de 30 ans!) l'Etat a dépensé plus d'argent qu'il n'en recevait (voir graphique ci-dessous).
De ce fait, la dette publique augmente chaque année (voir graphique ci-dessous).
Noter que ces deux graphiques sont en % du PIB, qui augmente un peu chaque année: en données brutes, la croissance du déficit et de la dette paraîtraient encore plus rapides.
§ En 2004, la dette publique dépassera 1000 milliards d'euros (64,4% de la richesse produite par la France cette année-là), c'est-à-dire plus de 16.000 € par Français. Son remboursement sera à la charge des générations futures, qui devront payer une "super-CRDS" (Contribution au Remboursement de la Dette Sociale).
§ En 2004, la charge des intérêts de cette dette représente 15% du budget, contre 6% en 1984: c'est le deuxième poste de dépense civile du budget, après l'Education nationale.
§ La somme des dépenses de l'Etat pour son personnel et sa dette représente aujourd'hui 42% de ses dépenses totales, ce qui ne laisse à aucun gouvernement une marge de manœuvre pour des investissements d'infrastructure sur fonds publics, qui pourraient favoriser la croissance de l'économie.
§ Cette dette de plus en plus catastrophique, qui étrangle notre économie, résulte de l'incapacité des divers gouvernements, depuis 30 ans, à réformer l'Etat pour en diminuer les gaspillages.
Elle résulte aussi de la pusillanimité des politiciens, qui n'ont jamais osé exposer le problème aux Français et proposer la rigueur indispensable. Elle résulte enfin de la malhonnêteté des syndicats et des partis qui réclament toujours plus de salaires et de prestations, que le gouvernement n'a pas les moyens de leur fournir, et qu'il fournit donc à crédit, achetant ainsi de la paix sociale sur le dos de ses successeurs.
§ Chaque année, chaque gouvernement s'est acheté de la popularité en distribuant à tout va de l'argent emprunté, à rembourser par les générations futures: et les politiciens osent parler de solidarité entre générations! C'est ainsi que les baisses d'impôts de 2003, 2004, etc. sont et resteront financées par des dettes supplémentaires.
§ Du fait des charges que fait peser sur les salaires (charges sociales), sur les investissements (taxe professionnelle) et sur les entreprises (impôt sur les sociétés) un Etat qui n'a jamais assez d'argent, la compétitivité de la France souffre. C'est ainsi que l'article de J-P Robin "Pourquoi il faut oser la réforme" (Le Figaro du 16/04/2004 page 9) montre qu'en 2003, du fait de la reprise, les exportations mondiales ont progressé de 10%, mais les exportations de la France n'ont progressé que de 0,2%: la France a donc perdu des parts de marché.
Pourquoi n'alerte-t-on pas les Français sur cette situation? Le Figaro et Le Figaro économie le font, mais leurs lecteurs représentent, hélas, moins de 1% des Français!
Sources : MEDIAS ET DEMOCRATIE
Posté par Adriana Evangelizt