Perquisition au bureau de Villepin en sa présence

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Affaire Clearstream: perquisition au bureau de Villepin en sa présence

Les juges de l'affaire Clearstream ont perquisitionné vendredi pendant plus de six heures, cette fois-ci en présence de l'ex-Premier ministre Dominique de Villepin, le bureau dont il dispose dans une annexe du ministère des Affaires étrangères à Paris (XVIe).

Jeudi, les juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons avaient perquisitionné son domicile pendant plus de six heures. L'ex-Premier ministre et ancien chef de la diplomatie (2002-2004), parti mercredi en vacances, était rentré d'urgence à Paris jeudi soir. Selon Le Monde, les juges sont repartis jeudi vers 21H20 avec plusieurs dossiers, dont deux notes classées "secret défense".

Vendredi, les magistrats se sont rendus vers 10H30 dans des locaux appartenant au Quai d'Orsay, avenue Kléber (XVIe) où M. de Villepin dispose d'un bureau depuis mai 2007. M. de Villepin était présent dans le bâtiment en même temps que les juges qui ont quitté les lieux à 17h00, suivis des policiers portant un gros carton et une grosse valise. M. de Villepin a quitté les lieux vers 21h00 déclarant aux journalistes : "Je viens de vivre des moments qui, comme vous l'imaginez, ne sont pas agréables mais je sais que la vérité apparaîtra".

Ces deux journées de perquisition sont la "suite logique", selon une source proche du dossier, des dernières trouvailles des juges dans l'ordinateur du général Philippe Rondot, l'un des personnages centraux du dossier. Cette expertise, rendue le 27 juin, a remis sur le devant de la scène le nom de M. de Villepin. Mais les juges ne devraient pas, selon toute vraisemblance, le convoquer avant d'avoir entendu les deux acteurs cités dans cette note, Jean-Louis Gergorin, ancien vice-président d'EADS et Imad Lahoud, ex-cadre du géant aéronautique, respectivement les 18 et 19 juillet.

D'après les notes inédites du général Rondot mises au jour par cette expertise, M. de Villepin serait à l'origine de la dénonciation à la justice de toute une série de personnalités, dont Nicolas Sarkozy, prétendument corrompues. Dans des listings de la chambre de compensation luxembourgeoise Clearstream, qui se sont révélés faux, les personnalités sont désignées à tort comme ayant touché des pots-de-vin en marge de contrats d'armement.

D'après les documents datés de mai-juin 2004, si M. Gergorin, le "corbeau", a envoyé à la justice les lettres de dénonciation, c'est qu'il tenait cette idée de M. de Villepin. "Lors d'un entretien avec Jean-Louis Gergorin, le 4 mai 2004, j'ai appris que, après avoir, selon lui, reçu des instructions de Dominique de Villepin, huit jours auparavant il avait été décidé de +parler au juge van Ruymbeke+", lit-on dans une des notes.

L'objectif, dans des propos prêtés à Imad Lahoud par le général Rondot, étant de "balancer Nicolas Sarkozy", dit explicitement une autre note. "Je démens catégoriquement ces propos", a assuré vendredi soir Imad Lahoud à l'AFP. Dans un entretien à L'Est républicain publié samedi", M. de Villepin se dit "stupéfait et indigné de voir qu'on peut instruire le procès de quelqu'un dans les médias alors qu'il n'a même pas accès au dossier".

"A aucun moment je n'ai demandé à qui que ce soit d'enquêter sur des personnalités politiques, encore moins de les compromettre", affirme-t-il. "Je démens formellement avoir pris quelque initiative que ce soit, ni en direction du juge van Ruymbeke, ni en faveur d'Imad Lahoud, que je n'ai jamais rencontré", déclare M. de Villepin. L'ex-Premier ministre avait déjà déclaré jeudi dans un communiqué qu'il souhaitait "maintenant disposer du statut de témoin assisté" pour pouvoir se défendre.

Entendu mercredi par les juges, le général Rondot avait confirmé avoir bien rapporté dans ses notes des propos tenus par MM. Gergorin et Lahoud, tous deux mis en examen dans le dossier. Le 21 décembre 2006, M. de Villepin qui était encore Premier ministre en exercice avait été entendu par les juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons comme simple témoin pendant 17 heures. Il réfutait alors toute implication dans le dossier.

Sources AFP

Posté par Adriana Evangelizt

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