Deux frères de Rachida Dati accusés de trafic de cannabis
Deux frères de Rachida Dati accusés de trafic de cannabis
Deux frères cadets de Rachida Dati, ministre de la justice, font l'objet d'une procédure judiciaire pour trafic de cannabis, ont indiqué vendredi 13 juillet différents médias : Jamal Dati comparaîtra mardi 17 juillet devant la cour d'appel de Nancy, après avoir été condamné en première instance pour trafic de stupéfiants, a révélé le quotidien Aujourd'hui en France-Le Parisien. Quant à Omar Dati, il est placé sous contrôle judiciaire depuis juin 2005, après avoir été interpellé dans le cadre d'une enquête portant sur un trafic de haschisch dans la région châlonnaise, a indiqué à l'AFP une source judiciaire.
En février, en pleine campagne présidentielle, Jamal Dati, âgé de 35 ans, avait été condamné à six mois d'emprisonnement avec sursis par le tribunal correctionnel de Verdun (Meuse). Le ministère public avait fait appel, a précisé vendredi le substitut général de la cour d'appel de Nancy. Le frère de la garde des sceaux comparaîtra avec trois autres prévenus condamnés en première instance dans cette affaire. Jamal Dati avait déjà été condamné en 2001 à trois ans d'emprisonnement, dont 18 mois ferme, pour un trafic d'héroïne dans la région de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire).
"UN JUSTICIABLE COMME LES AUTRES"
Dans l'entourage de Rachida Dati, on temporise :"L'affaire est ancienne, puisqu'elle est jugée en appel. C'est donc un dossier que la ministre connaît mais qui ne fait pas l'objet d'une attention particulière à la Chancellerie." La même source souligne :"D'ailleurs, la ministre ne connaît pas le contenu de cette affaire, ni en première instance, ni en appel (...). De toute façon, son frère est un justiciable comme les autres", ajoutait-on, précisant que Jamal Dati est "un frère dont elle [la ministre] n'est pas particulièrement proche et avec lequel elle n'a aucun contact". Selon Le Parisien, en 2006, M. Dati, placé sur écoute par un juge d'instruction, avait tenté de joindre sa sœur au ministère de l'intérieur, où elle travaillait pour Nicolas Sarkozy.
D'après un magistrat anonyme cité par le journal, "si l'on appliquait à la lettre le projet Sarkozy-Dati sur les multirécidivistes, Jamal Dati devrait être condamné lourdement". La garde des sceaux a présenté le 5 juillet au Sénat un projet de loi instaurant des peines plancher pour les récidivistes.
Omar Dati a lui été placé sous contrôle judiciaire pour un trafic de drogue de "moyenne importance", en 2004-2005, évalué à plusieurs "centaines de grammes" de résine de cannabis, révèle l'AFP. Une information judiciaire avait été ouverte courant 2005 par le parquet de Chalon-sur-Saône pour des faits d'"acquisition, détention, transport, usage et offre ou cession" de stupéfiants. L'ordonnance de renvoi de l'affaire remonte à février dernier mais la date de l'audience devant le tribunal correctionnel de Chalon-sur-Saône n'a pas encore été fixée, selon la jource judiciaire citée par l'AFP.
Mardi, le départ de trois membres du cabinet Rachida Dati, suivant celui de son directeur de cabinet la semaine dernière, avait suscité des commentaires anonymes sur le caractère "autoritaire" de la ministre. SOS-Racisme s'est porté à son secours vendredi en estimant que "Rachida Dati paie, dès son arrivée, le prix fort d'être la première personne issue de l'immigration maghrébine à accéder à une telle responsabilité gouvernementale". La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) a renchéri dans un communiqué. Selon son président Patrick Gaubert, elle "est victime, du fait de la consonance de son patronyme, d'une campagne injuste".
Sources Le Monde
Posté par Adriana Evangelizt