Les enseignants remontés contre le service minimum et les suppressions de poste
Les enseignants remontés contre le service minimum
et les suppressions de postes
La question d'un service minimum à l'école, évoquée mardi par François Fillon, a mis en émoi les syndicats de l'Education nationale tandis que le gouvernement a cherché à calmer le jeu en affirmant mercredi qu'aucun projet n'était "pour l'heure" à l'ordre du jour.
Les syndicats avaient prévu de se réunir mercredi après-midi en intersyndicale pour envisager une riposte à la rentrée contre le projet du gouvernement de supprimer des milliers d'emplois dans le cadre du budget 2008.
Mais ce sont les propos gouvernementaux sur le service minimum qui sont sur le devant de la scène.
François Fillon a estimé, mardi soir sur France 3, que le service minimum dans les transports pouvait servir de "modèle pour être étendu dans d'autres secteurs, dont l'Education nationale".
Son ministre du Travail, Xavier Bertrand, a renchéri sur France Inter, jugeant "indispensable" que les enfants puissent être accueillis à l'école et allant jusqu'à poser la "question (de savoir) quel est le bon vecteur juridique, une loi ou autre". Le 16 mai, Nicolas Sarkozy avait évoqué auprès de la CFTC l'idée d'imposer une obligation d'accueil de tous les enfants en cas de grève.
Laurent Wauquiez, porte-parole du gouvernement, a confirmé le sentiment d'une marche arrière en affirmant qu"'il n'y a pas, à ce stade, de projet en préparation devant le Parlement (...) autre que celui sur les transports".
Confronté à une "cacophonie" gouvernementale, selon le Snuipp, les syndicats ont vivement réagi. Le gouvernement "accumule les sujets de conflit", a déploré Gérard Aschieri (FSU), alors que Luc Bérille (SE-Unsa) estimait: "Si on voulait préparer à un conflit social, ce serait la meilleure méthode".
"S'il s'agit de développer la pratique du dialogue social, on a envie de dire +chiche+! En revanche, s'il s'agit de mettre en place un dispositif qui restreigne le droit de grève, là on est contre", a averti Thierry Cadart (Sgen-CFDT).
Collèges et lycées sont aujourd'hui tenus réglementairement de rester ouverts et d'accueillir les élèves. En revanche, dans le primaire, les personnels étant pratiquement tous des enseignants, une grève massive ne permet pas d'assurer la surveillance des enfants. C'est alors au maire de décider s'il ouvre l'école, s'il trouve du personnel.
Côté parents d'élèves, Faride Hamana (FCPE) s'est déclarée "dubitative": "Si c'est pour entasser 50 élèves dans une classe, encadrés par des personnels dont on ne connaîtra ni le professionnalisme ni les compétences, dans des conditions qui peuvent faire craindre pour la sécurité des enfants, je ne vois pas l'intérêt".
En revanche, la Peep est "tout à fait favorable à ce que les enfants soient au moins accueillis, et pourquoi pas, à ce qu'il y ait une continuité de certains enseignements".
Cette polémique intervient alors que les syndicats sont déjà remontés contre les suppressions de postes - entre 10.000 et 17.000 - envisagées en 2008 au titre de la volonté du gouvernement de ne remplacer qu'un fonctionnaire sur deux partant en retraite.
Sources AFP
Posté par Adriana Evangelizt