Kouchner bouscule les tabous à Washington

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Lisez ça vaut le coup. Des manifestantes se sont fait virer après un peu de charivari pendant le discours de Kouchner, il a demandé à ce qu'on les fasse revenir... il est vrai que Medea Benjamin, fondatrice du groupe anti-guerre Code Pink et de l'organisation internationale pour les droits humains Global Exchange, est un sacré personnage. Elle possède plus d'une corde à son arc.

Le ministre français des affaires étrangères, Bernard Kouchner, en discussion avec Medea Benjamin, fondatrice du groupe anti-guerre Code Pink, jeudi 20 septembre à Washington.

A Washington, M. Kouchner promet de ne plus employer

 "le mot qui choque"

par Corine Lesnes


 

 

 

A peine Bernard Kouchner avait-il commencé son discours sur la France, les Etats-Unis et les tensions internationales, que quatre manifestantes ont déroulé une banderole : "Bush + Kouchner : Va-t-en guerre sans frontières !".

Les vigiles de l'hôtel Hilton, à Washington, où se tenait la conférence organisée par le Center for Strategic and International Studies (CSIS), ont bondi pour arracher les banderoles et pousser brutalement les femmes vers la sortie. Elles ne se sont pas laissé malmener sans quelques cris : "Non à la guerre en Iran !"

Personne n'a bougé. Comme à chaque fois que Code Pink, Vétérans contre la guerre ou d'autres associations anti-Bush perturbent les interventions publiques à Washington, l'assistance s'est figée en souhaitant être ailleurs.

Sauf Bernard Kouchner, qui a fait face sans hésitation. Il n'avait pas lu la banderole, mais il avait entendu les cris. "Mais je suis d'accord, idiotes !", a-t-il lancé aux activistes qui avaient déjà été repoussées dans le couloir.

Le ministre s'est tourné vers le président de séance. "Faites-les revenir, qu'elles m'écoutent...", a-t-il demandé. Sur l'intervention d'Eric Chevallier, le conseiller chargé de la cellule de crise, les "dames" sont revenues.

John Hamre, président du CSIS, qui venait de se féliciter du "coup brillant" qu'avait été la nomination du Dr. Kouchner au ministère français des affaires étrangères, n'était pas au bout de ses peines.

Toute la conférence a eu lieu sous l'œil vigilant de Medea Benjamin, fondatrice du groupe antiguerre Code Pink, radieuse de se voir considérée comme une interlocutrice devant plus de 200 diplomates et personnalités des "think-tank" (clubs de réflexion).

Quand elle a de nouveau interrompu le ministre français pour réclamer un "dialogue sans sanctions" avec Téhéran, M. Kouchner a quitté le pupitre pour s'approcher plus près. "Mais on l'a fait ! On leur a dit : arrêtez l'enrichissement et on va parler. On leur a demandé plusieurs fois", a-t-il insisté.

Il a expliqué qu'il avait justement parlé avec Téhéran au téléphone et qu'il verrait son homologue iranien à New York, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU.

"LE PIRE, C'EST LA PAIX!"

Pour sa première visite à Washington depuis sa nomination, Bernard Kouchner a passé la journée à se justifier d'avoir employé "le mot". Devant la presse, M. Kouchner a promis de ne plus l'utiliser, évoquant "ce mot que je prononcerai plus puisqu'apparemment, cela choque".

Pour y revenir immédiatement : "La guerre –pardon– le conflit". Et dédramatiser son usage : "Ce non-mot, je peux vous dire que ce n'est pas cela qui a choqué le ministre russe [Sergueï] Lavrov", a-t-il dit en référence à sa récente visite à Moscou.

A force de tourner autour, il a même fini par faire un lapsus, dont il a ri lui-même : "Le pire, c'est la paix !" Pour le reste, le ministre français a tenu un discours hors normes, au cours duquel il a lancé les formules qui sonnent agréablement aux oreilles américaines. Mais il a aussi employé un vocabulaire inhabituel à Washington.

A propos de l'Afghanistan, il a essayé d'expliquer qu'il y a des hommes, des peuples, des cultures et qu'il faut "améliorer le niveau de notre intervention humaine". "La guerre est parfois nécessaire pour faire cesser l'oppression mais, ensuite, il ne faut pas oublier que nous sommes dans leurs maisons, dans leur pays, sous leur supervision", a-t-il dit.

En réponse à une question posée sur la bombe atomique des Israéliens et la zone dénucléarisée que le Proche-Orient attend toujours, il a rétorqué : "Oui, je sais qu'ils ont une arme nucléaire".

Devant la presse, il n'a pas répété cette affirmation, s'en tirant par une pirouette : "Vous ne le savez pas plus que moi. Donc nous le savons tous", a-t-il plaisanté. "La diplomatie de la vérité, a-t-il conclu, c'est mieux que l'absence de vérité en diplomatie."

Sources Le Monde

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Bernard Kouchner

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