POUR SES 100 JOURS, UNE JOURNEE DE RECONFORT
Pour ses 100 jours, le premier ministre s'offre une journée de réconfort
par Christophe Jakubyszyn
Un lycée professionnel complètement reconstruit dans une zone d'éducation prioritaire, des élèves vouant une admiration sans borne à leurs professeurs et à leur proviseur, des élèves handicapés ou immigrés récents parfaitement intégrés, d'anciens élèves titulaires d'un BEP, d'un Bac Pro ou d'un BTS devenus chefs d'entreprise : jeudi 8 septembre à Beauvais, pour l'anniversaire des 100 premiers jours de Dominique de Villepin à Matignon, ses collaborateurs avaient transporté le premier ministre dans un monde presque parfait.
La rectrice de l'académie avait épluché René Char pour faire plaisir à M. de Villepin : "Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s'habitueront." Même Claude Gewerc, le président (PS) du conseil régional de Picardie, avait adopté un "profil républicain" : "Je voudrais vous faire plaisir aujourd'hui !" Mais l'hommage le plus remarqué est venu du député (UMP) Olivier Dassault, vice-président de la Socpresse (propriétaire du Figaro et de L'Express ), assurant le premier ministre de son "soutien pour cette bataille" : "Après 100 jours, vous n'observez pas de mornes plaines, vous avez quitté Arcole, Rivoli, vous avez en vue les Pyramides et le mont Tabor, vous êtes sur le chemin d'Austerlitz, évitez Leipzig et Waterloo !"
"UNE AMBITION : LA FRANCE"
La cinquantaine de manifestants de la CGT et de la FSU venus pour interpeller le premier ministre à son arrivée à la mairie de Beauvais n'arrive pas à casser l'ambiance : "100 jours, ça suffit, tout pour les patrons, rien pour les salariés." Le premier ministre traverse la place pour leur parler mais la rencontre tourne vite au dialogue de sourds. "Je veux bien discuter mais ailleurs qu'ici" , tranche M. de Villepin. Un peu plus tard, devant le millier de convives rassemblés dans la salle des fêtes, il retrouvera les accents lyriques qu'il prend soin de gommer depuis son entrée à Matignon. Evoquant l'héroïque offensive de la 4e division cuirassée du général De Gaulle devant Montcornet en mai 1940, le premier ministre jure "ne pas avoir d'autre ambition que celle de la France" , souhaitant que le "pays ne se disperse pas sur des batailles stériles" .
M. de Villepin se dit aussi marqué par sa visite du lycée professionnel Jean-Baptiste Corot le plus grand de France avec 800 élèves. L'établissement a bénéficié au cours des dernières années d'une conjonction d'éléments favorables : reconstruction du bâtiment, moyens supplémentaires de l'éducation nationale et spécialisation sur les métiers, porteurs, du BTP ont transformé en lycée modèle cet établissement situé dans une "zone de prévention de la violence".
Fouillant dans sa poche de pantalon, M. de Villepin en sort un coeur en ardoise offert par Leslie, croisée deux heures plus tôt sur l'atelier "couverture" : " Ce coeur de France nous nous battons pour lui."
M. DEBRE : "MONSIEUR VILLEPIN, UN HOMME D'ETAT"
Le président de l'Assemblée nationale, Jean-Louis Debré (UMP), a estimé, jeudi 8 septembre, que le premier ministre était "un homme d'Etat et de rassemblement". "Si, le moment venu, il le décide, -M. de Villepin- peut être candidat à la présidence de la République", a déclaré M. Debré sur France-Inter.
Il a en revanche précisé qu'il "ne -voit- pas" en Nicolas Sarkozy "un homme de rassemblement", et il s'est refusé à appliquer le qualificatif d'homme d'Etat au ministre de l'intérieur et président de l'UMP.
M. Debré a par ailleurs indiqué qu'avec leur rivalité M. de Villepin et M. Sarkozy "donnent le sentiment de ne pas s'occuper des Français" . "Cette bagarre à droite m'énerve" , a-t-il insisté
Sources : LE MONDE
Posté par Adriana Evangelizt