LE CRI DE LA GARGOUILLE
Puisque Liliane nous a parlé dans un de ses messages du livre de Dominique de Villepin, "Le cri de la gargouille", nous posons ici un petit exposé sur le sujet et il y en a aussi un différent de celui-ci sur notre autre site... Mister de Villepin n'a peut-être pas été "élu" comme se plaisent à le seriner les éternels perroquets mais c'est un érudit, lui... quelqu'un qui, de surcroît, se permet de poser ses idées noir sur blanc dans de magnifiques ouvrages avant de les mettre en pratique. Notons aussi que tout le monde ou presque est unanyme à louer le style et "l'incontestable érudition" de l'auteur. On est loin là de "on va nettoyer tout ça au karcher..." la noblesse du langage fait aussi la Noblesse de l'homme. Or assurément Dominique de Villepin surpasse Sarkozy dans ce cas très précis. Un parmi tant d'autres...
LE CRI DE LA GARGOUILLE
par Gauthier Descambres
Magistrale fresque historique, exhortation lyrique à garder confiance dans l’avenir qui se dessine, l’ouvrage de Dominique de Villepin est résolument ambitieux. Il nous invite en effet à écouter le cri et les leçons de ces gargouilles, gardiennes pluriséculaires de Notre-Dame, mémoires de Paris, «aujourd’hui encore plus vivantes que nous, apprivoisant les leçons du passé». Mais avant de tendre l’oreille, Dominique de Villepin dresse un tableau, sans doute sombre mais loin d’être définitif, de la France à l’aube de ce nouveau millénaire.
La France semble avoir perdu aujourd’hui confiance en ceux qui la dirigent. Ou tout au moins, les Français n’ont plus cette vieille et profonde révérence, qui créait ce que Dominique de Villepin appelle le «mystère français» à l’égard du pouvoir. Un pouvoir quasi sacralisé pendant des siècles, incarné au travers des grands hommes qui ont fait la France, avant et même après la Révolution. La démocratie est malade ; ses rouages institutionnels, symptômes d’une certaine déshérence, ne fonctionnent plus ; le peuple s’éloigne inexorablement. Et ce au moment où s’ouvrent pour notre société des défis à la fois formidables et redoutables : économie bouleversée à reconstruire, tissu social malmené à recréer ou encore dangers d’un nouveau terrorisme à contrer. Alors même aussi que dans notre pays le pouvoir, ces pouvoirs aux multiples visages, semblent plus présents, plus lourds, plus impuissants que jamais. Dans un monde qui perd ses repères, à qui désormais se référer ? Dominique de Villepin brosse un tableau saisissant de ce qui entraverait aujourd’hui la réforme, cet «esprit de Cour», «son narcissisme, son égocentrisme et sa superficialité» - pire : sa capacité à freiner le mouvement.
Car le livre de Dominique de Villepin n’est pas seulement un constat amer de déficiences ou d’une fatale immobilité. Il est aussi porteur d'un message de confiance en l’avenir. Mais la confiance, comme tout grand élan, a un prix. La France est capable de le payer. «On ne stabilise une démocratie que par le mouvement» remarquait Edouard Herriot. Ce mouvement que propose Dominique de Villepin doit s’articuler autour de trois impératifs : celui de la simultanéité, entre les aspirations du pays et leurs réponses ; celui de l’unité, la conjugaison notamment de la morale et du pouvoir ; celui du pragmatisme enfin, la réfutation des idéologies et des vérités dangereuses car posées comme absolues. La France doit ainsi entreprendre, dans un nouvel environnement, celui d’un monde de plus en plus ouvert, sa révolution, une «révolution pacifique» conforme à son histoire et à son message, universel depuis des siècles.
Ministre des Affaires étrangères et vassal, on le sait, très écouté du Président de la République, Dominique de Villepin détient quelques-unes des clefs pour mettre en oeuvre les propositions ambitieuses qu’il a formulé dans cet ouvrage d’une incontestable érudition. Laissons-lui le bénéfice d’une année pour voir si les actes de l’administrateur ont été fidèles aux propos du penseur
Sources : PARUTIONS COM
Posté par Adriana Evangelizt
Voir aussi Dominique de Villepin, président en 2007