PARIS BRUXELLES QUELQUES PROBLEMES

Publié le par Adriana EVANGELIZT

A lire l'article ci-dessous, on peut craindre effectivement quelques problèmes... la France serait le mauvais élève... en quoi sommes-nous bons alors ?

Un gros déficit de confiance entre Bruxelles et Bercy

 

La Commission table sur un trou de 3,2 % du PIB français. Paris annonce 2,9 %.

L'Europe doute de la France. Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia, n'a pas caché hier qu'il y avait «divergence» entre Bruxelles et Paris sur les prévisions de croissance pour les deux années à venir. Alors que le ministre des Finances Thierry Breton assure que le déficit public français ne dépassera plus les 3 % en 2005 et 2006, la Commission européenne a estimé hier, dans ses prévisions économiques d'automne, que ce déficit resterait «excessif» : «à politique inchangée», il sera de 3,2 % du PIB en 2005, et augmentera à 3,5 % en 2006 et 2007.

Dans cette hypothèse, la France serait passible des sanctions pour «déficit excessif» prévues par le pacte de stabilité et de croissance. «J'écouterai avec beaucoup d'intérêt les arguments du gouvernement français pour savoir pourquoi ses prévisions de croissance sont supérieures aux nôtres», a affirmé Joachim Almunia. Le commissaire veut savoir «si le gouvernement français a l'intention d'adopter d'autres mesures pour finir l'exercice à 3 %».

Doutes à l'UMP. Les déclarations de Bruxelles tombent mal pour le gouvernement français. A l'occasion du débat à l'Assemblée sur le projet de loi de finances pour 2006, Thierry Breton avait dû batailler ferme, sans vraiment convaincre, y compris sur les bancs de l'UMP, que ses perspectives de croissance et de déficit étaient crédibles. Le voici donc condamné à recommencer l'exercice, cette fois-ci avec la Commission, qui n'est pas vraiment béotienne en matière de croissance et de comptes publics. Le ministre étant en visite à Tunis pour le sommet sur l'Internet, son cabinet affiche la sérénité : «La commission dit que ce sera 3,2 % de déficit en 2005, et nous 2,9 %. C'est très proche, argue-t-on. La divergence provient de l'appréciation de la croissance en 2005. Visiblement, Bruxelles ne prend pas en compte le dernier très bon chiffre du troisième trimestre.»

Vendredi dernier, l'Insee avait indiqué que le PIB avait crû de 0,7 % pendant cette période (Libération du 11 novembre).

Ceci dit, Bruxelles n'est pas seul à délivrer un avertissement à Paris. Hier, l'agence de notation internationale Standard and Poors a indiqué que si la dette publique française continue de mériter la meilleure note possible (AAA +) «sa performance budgétaire s'affaiblit», estimant qu'«il est peu probable que cette détérioration budgétaire soit endiguée en l'absence d'un effort plus soutenu d'assainissement des finances publiques.»

S & P souligne que les finances publiques françaises, «se sont progressivement détériorées au cours des deux dernières décennies, comme en témoigne l'accroissement de la dette des administrations publiques qui représentait plus de 65 % du PIB en 2004, contre un peu plus de 20 % en 1980». Selon le projet de loi de finances 2006, la dette publique devrait se stabiliser à 66 % du PIB.

Berlin félicité. Inquiet pour la France, le commissaire Almunia s'est montré hier nettement plus optimiste pour l'Allemagne, l'autre mauvais élève de l'Union dont le déficit public devrait atteindre 3,9 % en 2005, 3,7 % en 2006 et 3,3 % en 2007. Il s'est dit «très satisfait» des engagements du nouveau gouvernement allemand qui, pour réduire le déficit public, vient notamment d'annoncer une hausse de trois points de la TVA. Sans prendre en compte ce programme de la grande coalition, l'exécutif européen prévoit que les déficits publics allemands resteront excessifs jusqu'en 2007. Le déficit allemand est considéré comme excessif depuis 2002, et l'Allemagne est sous le coup d'une procédure de sanction par l'UE. Suspendue début 2005, cette procédure devrait être réactivée. Néanmoins, Joachim Almunia a laissé entendre que Berlin bénéficiera d'un nouveau délai jusqu'en fin 2007 pour remettre en ordre ses finances publiques.

Concernant Paris, il a indiqué que sa situation sera évaluée «au plus tard en janvier 2006». En attendant, le commissaire aux Affaires économiques et Thierry Breton sont convenus de se rencontrer avant la fin du mois. Pour surmonter leurs «divergences».

Sources : LIBERATION

Posté par Adriana Evangelizt

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