Les deux panthères de Sarkozy dans la jungle du pouvoir

Publié le par Adriana EVANGELIZT

 

 

 

Les deux panthères de Sarkozy dans la jungle du pouvoir


par JEAN-NOËL CUÉNOD

 

Les ministres Rachida Dati et Rama Yade continuent de mobiliser la scène.

Elles peuvent tout se permettre. Car le président Sarkozy garantit son auguste protection à sa panthère de l’Atlas et à sa panthère noire. Ministre de la Justice, Rachida Dati, 42 ans, s’est transformée en mannequin pour Paris Match en portant bas résille et bottes vernies à talons aiguilles de style sadomaso. Maints premiers présidents de Cour d’appel ont dû en manger leur hermine. Et c’est bien ce que veut Sarkozy, lui qui déteste ces magistrats empestant la naphtaline. Les bottes de Rachida sont une façon pour le président de mettre les juges à la sienne!

Rama Yade, 31 ans secrétaire d’Etat aux droits de l’homme, a frappé encore plus fort que sa concurrente en glamour gouvernemental. Elle a réservé un accueil incendiaire à l’invité officiel de l’Elysée, le colonel Kadhafi (qui quitte aujourd’hui le pays). Pour la galerie, Nicolas Sarkozy l’a convoquée le lendemain, mais sans même la gronder.

A griffes tirées?
Les deux ministres sont-elles à griffes tirées? Elles partagent au moins deux points communs: elles sont musulmanes et ont fréquenté les écoles catholiques françaises. Mais leurs milieux sociaux ne sont en rien comparables. L’une est née à Dakar de parents universitaires et l’autre en Bourgogne dans une famille ouvrière d’origine algéro-marocaine.

Rama Yade s’est engagée à l’UMP, moins par conviction idéologique que pour suivre Sarkozy, alors ministre, qui a vu en elle l’icône des «minorités visibles». Il en a fait son arme favorite contre la gauche, très frileuse lorsqu’il s’agit de promouvoir des militants d’origine immigrée. Pour illustrer la France issue du Maghreb, le choix s’est immédiatement porté sur Rachida Dati, qui a su tisser un impressionnant réseau de mentors dès l’université et des liens amicaux avec Cecilia Sarkozy.

Mais tout n’est pas rose pour les panthères. Avec son caractère volcanique, Rachida Dati a usé sept collaborateurs, qui lui ont jeté leur tablier à la figure. L’influent avocat général Philippe Bilger – à la langue agile et vipérine – a mis publiquement en doute ses compétences. Et la réforme de la carte judiciaire qu’elle a menée à la hussarde a révulsé magistrats, avocats mais aussi élus de gauche et de droite. Toujours protégée par la puissance présidentielle, Rachida a passé outre. Elle est toutefois devenue un peu encombrante à ce poste. On ne saurait prendre trop longtemps les hermines à rebrousse-poil. D’après les dernières rumeurs, Sarkozy lui préparerait une belle position de repli, le Ministère de l’intérieur. Et pour la remplacer, Jack Lang fait déjà la danse du ventre à la porte de l’Elysée.

Rama Yade, elle, a éprouvé moult difficultés à exister après sa nomination. Elle n’a dit mot sur la dictature de Ben Ali pendant un voyage en Tunisie. Et n’a pu suivre qu’en spectatrice la visite sarkozienne en Chine. Dès lors, sa sortie contre Kadhafi l’a fort opportunément remise en selle et en scène. Pour son plus grand plaisir. Et celui de son patron. Sans doute accepte-t-elle aujourd’hui d’être instrumentalisée. Mais cela ne saurait durer trop longtemps.

Sources 24 H

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Rachida Dati

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