URGENCE SOCIALE : NOUVEAUX PLANS DE DDV

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Face à «l'urgence sociale», Villepin promet un plan entre «contreparties légitimes» et «souplesse»

 

Le Premier ministre a proposé aux partenaires sociaux un plan d'action axé sur une sécurisation des parcours professionnels et une meilleure récompense des efforts des salariés.

En visite vendredi chez Ubisoft, Dominique avait promis du «concret» aux partenaires sociaux. Il leur donnait rendez-vous lundi en fin d'après-midi, non pas à Matignon mais au ministère de l'Emploi et devant la commission nationale de la négociation collective, avant la reprise des négociations avec le patronat sur le régime de l'assurance-chômage Unedic mardi.

Face à ce qu'il a qualifié «d'urgence sociale» en France, le Premier ministre a proposé un plan d'action, axé sur une sécurisation des parcours professionnels et une meilleure récompense des efforts des salariés. «N'attendons pas demain de nouvelles crises, attachons-nous au contraire à moderniser aujourd'hui notre pacte social (...) Etat, syndicats, entreprises, nous avons une exigence d'action pour répondre aux grands enjeux de notre pays» a insisté Dominique de Villepin en promettant, contre davantage de «souplesse» dans les règles d'organisation du travail des «contreparties légitimes».

Mesure phare de la sécurisation des parcours professionnels, la mise en place à titre expérimental dans six bassins d'emploi en difficulté d'un «contrat de transition professionnelle» (CTP) destiné aux licenciés économiques d'entreprises de moins de 300 salariés. Ce contrat doit assurer aux licenciés économiques le même salaire, une formation et une activité auprès d'entreprises privées ou d'organismes publics. Sa durée n'a pas été précisée.

Le Premier ministre a également pensé au pouvoir d'achat des salariés comme le réclament les syndicats avec la création d'un «dividende du travail» basé sur la conversion des comptes épargne-temps pour alimenter l'actionnariat salarié. Dominique de Villepin considère que la participation et l'épargne salariale ne sont pas des «substituts aux augmentations de salaires» mais doivent permettre l'émergence de rapports nouveaux entre salariés et employeurs. «C'est pourquoi nous serons attentifs aux règles de déblocage qui devront être fixées au sein même de l'entreprise par voie de négociation», a-t-il précisé.

Le Premier ministre a également annoncé l'élaboration avant le 1er juin 2006 d'un plan d'action concerté pour les jeunes afin de mieux les orienter «vers les métiers d'avenir et vers les métiers en tension qui demandent de la main d'œuvre». Il a également rappelé qu'il avait décidé la mise en place d'un «service public de l'orientation», qui devra être opérationnel au 1er septembre 2006.

Dominique de Villepin qui espère que les négociations sur l'Unedic déboucheront sur un accord «responsable et favorable à l'emploi» sans se traduire «par un transfert de dépenses vers l'Etat» s'est également prononcé en faveur d'un droit universel à la formation d'une durée d'un an pour ceux qui n'auraient pas pu poursuivre leurs études au-delà de 16 ans et auraient déjà eu une expérience professionnelle d'au moins deux ans.

Il a également cherché à cajoler les fonctionnaires, assurant que l'Etat allait «poursuivre ses efforts en direction des fonctionnaires» en matière salariale avec les «bons espoirs» que des «terrains d'entente» seraient trouvés début 2006.

Le premier ministre a annoncé qu'il avait demandé au Conseil d'orientation pour l'emploi, présidé par Raymond Soubie, de lui remettre en février 2006 un rapport sur les aides publiques aux entreprises. Un rapport qui portera sur «la juste utilisation et l'efficacité des aides publiques accordées aux entreprises» et sur «les conditions à poser pour de nouveaux allégements de charges». Autre rapport commandé, celui dont sera chargé Raphaël Hadas-Lebel, le président de la section sociale du Conseil d'Etat, qui devra définir avant le 15 mars les insuffisances des règles de représentativité et de financement actuelles des organisations syndicales. «Le dialogue social et la négociation collective sont au cœur de notre modèle républicain», a conclu le Premier ministre devant la Commission nationale de la négociation collective en estimant que «notre modèle social (devait) progresser sur plusieurs aspects». En résumé, plus de dialogue, de concertation et moins de conflit.

Première à réagir, la CGT a jugé que le «contrat de transition professionnelle» (CTP) qui sera testé dans six bassins d'emploi en difficulté était une «bonne chose» car elle allait dans le sens de la «sécurisation des parcours professionnels». Avant la réunion, cette mesure dont le contenu avait été dévoilé dans La Tribune de lundi matin avait suscité les interrogations de François Chérèque de la CFDT. «Comment va-t-il financer cette mesure ?», se demandait le syndicaliste en souhaitant «un vrai accompagnement avec une indemnisation plus forte» pour les salariés licenciés. Le secrétaire général de la CFDT ironisait également sur le «concours de beauté social entre M. Sarkozy et M. Borloo» après que le ministre de l'Intérieur a prôné, toujours dans La Tribune, l'invention d'une « protection sociale du salarié du XXIe siècle».

Sources : LIBERATION

Posté par Adriana Evangelizt

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