Jacques Chirac parle de frappe nucléaire

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Et tout à fait par hasard, Jacques Chirac dit qu'il se réserve le droit d'une riposte nucléaire... pour faire le pendant à ce que nous disions ce matin, à savoir qu'une guerre se prépare et qu'elle aura lieu de toute façon, sans notre consentement, comme l'Irak. Seulement, cette fois elle va impliquer un plus grand nombre de pays, c'est certain. Ce discours du président n'est pas anodin. Loin s'en faut. De plus, nous habitons à 12 km d'une base militaire et depuis ce matin, les avions ne cessent de décoller et rien qu'au bruit des réacteurs, il est certain que ce sont des vols supersoniques et non de croisière. Mais il est vrai que la dernière fois qu'il y avvait du bazar en Côte d'Ivoire, il y avait aussi de l'agitation. N'empêche que là, tout le monde est sur le pied de guerre. Et que cette intervention de Jacques Chirac n'est à prendre à la légère dans le contexte actuel. Or tout le monde continue de brouter les infos des divers médias sans se faire de souci. Elle est belle la France !

Chirac se réserve le droit d'une risposte nucléaire


Le terrorisme, mais aussi "la garantie de nos approvisionnements stratégiques et la défense de pays alliés", sont des cas où l'utilisation de la force nucléaire est désormais envisageable, a affirmé jeudi Jacques Chirac.

La France se réserve le droit de riposter de façon "non conventionnelle", donc nucléaire, face aux "dirigeants d'Etats qui auraient recours à des moyens terroristes contre nous", a déclaré jeudi 19 janvier Jacques Chirac à la base nucléaire de l'Ile Longue.


La lutte contre le terrorisme est une priorité, mais cette menace n'a pas fait disparaître les autres, avait souligné peu auparavant dans le même discours le chef de l'Etat.


"La lutte contre le terrorisme est évidemment l'une de nos priorités" et "nous continuerons sur cette voie avec fermeté et détermination", a-t-il déclaré.


Il a cependant estimé qu'"il ne faut pas céder à la tentation de limiter l'ensemble des problématiques de défense et de sécurité à ce nécessaire combat contre le terrorisme".


Jacques Chirac a précisé que "ce n'est pas parce qu'une nouvelle menace apparaît qu'elle fait disparaître toutes les autres", rappelant sans citer de pays, que "notre monde est marqué par l'apparition d'affirmations de puissance qui reposent sur la possession d'armes nucléaires, biologiques ou chimiques".


Il a fustigé "la tentation de certains Etats de se doter de la puissance nucléaire, en contravention avec les traités".

"Intérêts vitaux"

Les approvisionnements stratégiques et la défense des alliés sont des intérêts qui, le cas échéant, peuvent être considérés comme "vitaux" et donc justifier le recours à la dissuasion nucléaire, a ajouté Jacques Chirac.


"La garantie de nos approvisionnements stratégiques et la défense de pays alliés sont, parmi d'autres, des intérêts qu'il convient de protéger", a-t-il déclaré.


La France considérait jusqu'à présent que les intérêts vitaux qui peuvent justifier, en cas de menace, le recours à l'arme nucléaire, sont l'intégrité du territoire, la protection des populations et le libre exercice de sa souveraineté.


Mais, a souligné le chef de l'Etat en citant l'hypothèse de menaces contre les approvisionnements stratégiques et la défense des alliés, "il appartiendrait au président de la République d'apprécier l'ampleur et les conséquences potentielles d'une menace ou d'un chantage insupportables à l'encontre de ces intérêts".


Cette analyse pourrait, selon lui, "conduire à considérer qu'ils entrent dans le champ de nos intérêts vitaux".

Réponse "flexible"

La France a configuré ses forces nucléaires pour pouvoir répondre de façon "flexible" à une menace, alors que selon sa doctrine, le recours à l'arme nucléaire doit être total et définitif, a par ailleurs annoncé Jacques Chirac.


Le président a expliqué que "contre une puissance régionale, notre choix n'est pas entre l'inaction et l'anéantissement".


Pour mettre en oeuvre "la flexibilité et la réactivité de nos forces stratégiques", Jacques Chirac a annoncé que "le nombre de têtes nucléaires a été réduit sur certains des missiles de nos sous-marins".


Chaque sous-marin nucléaire lanceur d'engins (SNLE) est équipé de seize missiles comprenant chacun six têtes.


Selon un responsable du ministère de la Défense, ce retrait de têtes nucléaires est une option dont dispose la France depuis quelques années mais n'avait jamais été annoncée.


A la différence des Etats-Unis, la France se refuse à développer des mini-bombes nucléaires destinées à frapper des cibles précises et non pas un pays dans son ensemble.

Défense européenne commune

Insistant sur le fait que la France consacre à la dissuasion nucléaire 10% de son budget de Défense, ce qui équivaut environ 3,3 milliards d'euros, Jacques Chirac a estimé que la dissuasion nucléaire constitue "un élément incontournable de la sécurité du continent européen".


Il a estimé que l'Europe devra, "le moment venu", se poser "la question d'une défense européenne commune qui tiendrait compte des forces de dissuasion existantes dans la perspective d'une Europe forte, responsable de sa sécurité".

Sources : LE NOUVEL OBSERVATEUR

Posté par Adriana Evangelizt

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