La campagne dans le caniveau

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Excellent article qui montre la différence de traitement par la presse de Ségolène Royal et de Sarkozy et pour cause... il est grand copain avec tous les patrons des medias.

 

La campagne dans le caniveau

par Benito Perez



Procès en incompétence ou amateurisme : l’acharnement sur Ségolène Royal ressemble à un jeu de massacre, déplore le quotidien suisse de gauche Le Courrier.

Plus un jour ne s’écoule sans que les médias français ne se délectent d’un nouveau “faux pas” de Ségolène Royal. Vrai couac ou vaine polémique, peu importe : dans ce consternant début de campagne, seul compte l’effet d’annonce. Mme Royal ne connaît pas le nombre de sous-marins nucléaires français ? Incompétente ! Danger pour la patrie ! s’écrie le chœur médiatique. François Hollande propose de revenir sur des baisses d’impôt octroyées par la droite ? Ça ne peut être qu’une gaffe... Des amateurs, ces gens-là !
Répétées mille fois, les mêmes fadaises finissent par s’insinuer. A chaque jour, son pseudo-scandale, aussitôt éventé. Ainsi va une campagne “moderne” : on dessine des “tendances”. “Trous d’air” dans la campagne socialiste ? Beaucoup de vent à la “une” !

 


Après avoir bâti le “phénomène Ségolène”, les faiseurs d’opinion traquent donc désormais la moindre anicroche... On pourrait en sourire, se gausser de ces socialistes qui se sont donné corps et âme à la reine des sondages, n’était la gravité de la chose. La principale échéance électorale de la République n’est plus rien d’autre qu’un jeu de massacre, une chasse à courre où la presse quasi unanime joue du cor pour Nicolas Sarkozy.


Après une campagne 2002 battue au rythme des crimes et délits, 2007 se profile comme l’année du caniveau. On attend pour bientôt que les maîtresses de M. Hollande sortent du placard. Pathétiques, les Verts en sont réduits à supplier les médias pour qu’on les interroge enfin sur leur programme.


Au royaume de la “petite phrase”, le patron de l’UMP, lui, se délecte. D’autant que ses vieux amis Martin Bouygues (patron de TF1-LCI et parrain du petit Louis Sarkozy) et Bernard Arnault (La Tribune et témoin du mariage de Nicolas et Cécilia) – comme le reste du fan-club : Serge Dassault (Le Figaro et L’Express), Arnaud Lagardère (Europe 1, Paris Match et Le Journal du dimanche) ou encore Alain Minc (président du conseil de surveillance du Monde) – lui réservent un tout autre traitement. Car si on ne pardonne pas à Mme Royal d’avoir des sympathies pour le “Québec libre”, personne n’ose interroger le candidat gaulliste sur son atlantisme... Un virage à 180 degrés de la politique étrangère sans faire de vagues ? Qui a traité les Français de conservateurs ?


Même approche différenciée sur le patrimoine. Alors que toute la presse a relayé un mail anonyme accusant – sans fondementle couple Royal-Hollande de fraude fiscale, bien peu se sont étonnés que M. Sarkozy paie 1 900 euros d’impôt sur la fortune. Un vrai exploit pour un homme qui occupe depuis un quart de siècle de hautes responsabilités et qui vient de vendre son appartement de grand standing de Neuilly... Qu’il ait refusé d’exhiber sa déclaration d’impôt – contrairement à Mme Royal – n’a pas empêché la presse de croire en ses saintes paroles.


Mais il y a pire. Récemment, Le Canard enchaîné révélait que le ministère de l’Intérieur avait enquêté sur l’ex-dirigeant de Greenpeace, Bruno Rebelle, dès son ralliement au camp Royal. Une information confirmée par la police et aggravée par l’affectation à la “protection” de la candidate socialiste d’un policier connu pour son penchant à droite. Aux Etats-Unis, lorsqu’un responsable gouvernemental avait été accusé d’espionner ses rivaux, cela avait donné le Watergate et la démission du président Nixon. En France, cela vaut trois entrefilets. Vite enterrés sous des tombereaux d’ordures.

Sources Courrier International

Posté par Adriana Evangelizt

 

Publié dans Elections danger

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V
C'est vrai, on a telement l'habitude maintenant que ca ne nous même choque plus.<br /> Il arrive en France, ce qu'il est arrivé en Italie avec Berlusconi... Mais les français ont des défauts mais aussi des qualités c'est de refuser (inconsciement parfois) les infos toutes faites. C'est souvent pris comme un défaut mais le français et souvent critique et il ne se laisseront pas avoir ...
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