Un proche de Sarkozy entendu comme témoin assisté

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Un proche de Sarkozy entendu comme témoin assisté

Thierry Gaubert, qui a travaillé avec le candidat UMP à Neuilly et dans différents ministères, a été entendu comme témoin assisté dans une affaire de détournement présumé de fonds. Il nie toute implication.

Un proche de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert, entendu mardi comme témoin assisté à Nanterre dans une affaire de détournement présumé de fonds dans des ministères entre 1993 et 1997, a nié en bloc ces accusations, jeudi 5 avril.


"Il n'y a jamais eu d'argent détourné" dans des ministères des gouvernements Balladur et Juppé (1993-1997), a déclaré Thierry Gaubert.


"On confond collecte (du 1% logement, ndlr) et détournement. Si les détournements avaient eu lieu, il y aurait eu des conséquences immédiates", a affirmé Thierry Gaubert. Il voit dans cette affaire "une tempête dans un verre d'eau". "Je n'ai jamais été mis en examen. Il n'y a jamais eu d'argent détourné", a-t-il ajouté.

23,5 millions d'euros

Ces fonds sont estimés à environ 23,5 millions d'euros. Ils collectés en tant que 1% logement destiné au logement social sous les gouvernements Balladur et Juppé, auraient finalement "permis l'enrichissement de personnes privées", selon les mêmes sources confirmant des informations parues jeudi dans Libération.


Marié à la princesse Hélène de Yougoslavie, Thierry Gaubert était chargé de la communication à la mairie de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) dans les années 1980 alors que Nicolas Sarkozy en était le maire. Sous le gouvernement Balladur, il a été membre du cabinet du président de l'UMP au ministère du Budget, avant de devenir son chef de cabinet au ministère de la Communication.


Il a été entendu par le juge d'instruction Richard Pallain à plusieurs reprises en février et mars, ainsi que son associé, le promoteur immobilier Philippe Smadja, comme témoin assisté, un statut intermédiaire entre celui de témoin simple, sur qui ne pèse aucune charge, et celui de mis en examen, sur qui pèsent des indices graves et concordants.

Rapport de l'IGF

En 1999, le procureur de la République de Nanterre de l'époque, Yves Bot, avait ouvert une information judiciaire pour "abus de biens sociaux, abus de crédit, exercice illégal de la profession de banquier, abus de confiance, favoritisme, escroquerie au préjudice de l'Etat".
Cette information judiciaire faisait suite à des rapports d'organismes gouvernementaux, portant sur l'activité d'organismes dirigés par Thierry Gaubert et Philippe Smadja. L'un de ces rapports, dont l'AFP a obtenu copie, a été rédigé par l'Inspection générale des finances (IGF).
Thierry Gaubert avait créé dans les années 1980, avec Philippe Smadja, une structure de collecte du 1% logement, le CIL (Comité interprofessionnel du logement) Habitation Française, chapeautant des sociétés civiles immobilières (SCI) et des sociétés d'économie mixte (SEM) basées à Neuilly.


De 1992 à 1994, il est aussi président d'une filiale du CIL, l'association Habitation pour tous (HPT), créée afin de collecter des fonds pour fournir des logements aux fonctionnaires. Ce que fera Thierry Gaubert à partir de son arrivée au cabinet de Nicolas Sarkozy, notamment aux ministères de l'Intérieur et les Finances.

Sarkozy informé ?

Or, selon l'IGF, HPT "ne rentre pas dans les catégories d'organismes avec lesquels l'Etat est autorisé à signer des conventions de réservations de logements pour les fonctionnaires", et n'était donc pas réglementairement autorisée à collecter les 23,5 millions litigieux. Une situation dont Nicolas Sarkozy avait été informé à l'époque, selon Libération, élément dont l'AFP n'a pu obtenir confirmation.


Globalement, relève l'IGF, l'activité de HPT "apparaît entachée de graves irrégularités": "enrichissement de personnes privées", "pratique active de distribution de cadeaux à des agents de ministères", délivrance de prêts immobiliers à des proches ou relations d'affaires (un avocat, un notaire, un commissaire aux comptes...).


Pour l'IGF, Thierry Gaubert et Philippe Smadja menaient un "train de vie excessif, non dénué d'aspects somptuaires, sans rapport ni avec la taille ni avec la finalité non lucrative" de HPT.

Sources Le Nouvel Observateur

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans LES HOMMES DE SARKO

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