Une diplomatie à deux visages, entre le chiraquien Jean-David Levitte et le "french doctor" Bernard Kouchner

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Nicolas Sarkozy aurait mieux fait de prendre Hubert Védrine à la place de Kouchner. Il nous étonnerait fort qu'il s'entende avec ce pseudo droit de l'hommisme qui du Darfour, en passant par la Tchétchénie oublie copieusement la Palestine et pour cause...

Une diplomatie à deux visages, entre le chiraquien Jean-David Levitte

et le "french doctor" Bernard Kouchner


par Natalie Nougayrède


Les nominations attendues à la tête de la diplomatie française, après la prise de fonction de Nicolas Sarkozy, traduisent une volonté de faire cohabiter des courants politiques différents, et des personnalités contrastées. La création d'un Conseil de sécurité nationale, structure inspirée de ce qui existe aux Etats-Unis, et qui serait chargée de conseiller le chef de l'Etat sur les grands dossiers stratégiques et internationaux, pourrait cependant accentuer la "présidentialisation" de la politique étrangère.

C'est à Jean-David Levitte, un expert à sang froid des dossiers internationaux, diplomate expérimenté, marqué par une longue collaboration avec Jacques Chirac, que M. Sarkozy a fait appel pour coiffer l'équipe diplomatique à l'Elysée. M. Levitte a été conseiller diplomatique à l'Elysée, de 1995 à 1999, et il occupe depuis 2002 le poste d'ambassadeur à Washington.

Le choix de Bernard Kouchner comme ministre des affaires étrangères viendrait quant à lui signaler un engagement prononcé sur le terrain des droits de l'homme - un des thèmes récurrents de M. Sarkozy dans la campagne électorale.

Les deux hommes s'entendent bien, mais leurs prises de position n'ont pas toujours coïncidé, et la marge de manoeuvre qu'aura M. Kouchner reste incertaine. Jean-David Levitte a l'agilité sobre d'un diplomate de profession, qui s'est distingué par sa gestion adroite des retombées de la crise ouverte entre Paris et Washington en 2003, au moment du déclenchement de la guerre en Irak. Il avait alors accompagné sans hésitations apparentes la campagne menée à l'ONU par Dominique de Villepin, en opposition frontale avec l'administration Bush. Auparavant, en tant que représentant auprès des Nations unies (de 1999 à 2002), il favorisait les contrats français dans le cadre du programme "Pétrole contre nourriture", le mécanisme de sanctions aménagées visant l'Irak de Saddam Hussein, dont de nombreux abus ont été exposés. Après 2004, et le début d'une coopération franco-américaine étroite sur le Liban, M. Levitte a joué un rôle important dans le retour à un certain pragmatisme entre Paris et Washington.

Le fait que ses relations personnelles avec M. de Villepin n'aient pas toujours été au beau fixe, depuis l'époque où tous deux travaillaient à l'Elysée, a pu peser dans son rapprochement avec M. Sarkozy. En septembre 2006, l'entregent de M. Levitte avait facilité la visite à Washington du candidat de l'UMP, photographié dans le bureau ovale de la Maison Blanche avec George Bush.

A l'inverse de M. Levitte, Bernard Kouchner, le "french doctor" de gauche héraut du "droit d'ingérence", est un sanguin aux prises de position passionnées, que ce soit sur le Kurdistan ou plus récemment sur le Darfour.

En 2003, Bernard Kouchner s'était démarqué de la diplomatie française, en considérant que l'offensive américaine en Irak avait avant tout le mérite de renverser un dictateur sanguinaire. Il a tenu des propos très critiques sur l'évolution du régime russe et la guerre en Tchétchénie, ce qui rend son arrivée au Quai d'Orsay plus compatible avec les prises de position de M. Sarkozy, pendant la campagne électorale, que celle - envisagée un temps - d'Hubert Védrine, connu pour son hostilité au "droit-de-l'hommisme".

Sources Le Monde

Posté par Adriana Evangelizt

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