L'impopulaire Nicolas Sarkozy plombe la droite

Publié le par Adriana EVANGELIZT

par Sylvain Besson

 

La gauche a progressé lors du 1er tour des élections municipales françaises.

La gauche française est bien partie pour remporter le premier test électoral d'envergure depuis les victoires de Nicolas Sarkozy à la présidentielle et aux législatives de l'an dernier. Selon les projections de l'institut de sondages CSA, les socialistes, écologistes et communistes ont obtenu dimanche environ 47,5% des voix au premier tour des élections municipales, contre 40% à la droite. Malgré des efforts de dernière minute, le camp présidentiel n'est pas parvenu à remobiliser son électorat, dérouté par le style de Nicolas Sarkozy et l'absence de progrès économiques tangibles depuis son accession au pouvoir.

Ce résultat d'ensemble cache néanmoins de fortes disparités locales. La droite a réussi de bonnes performances à Bordeaux, où l'ancien premier ministre Alain Juppé a été réélu dès le premier tour, et semble en mesure de conserver Toulouse. La gauche devrait pouvoir conquérir Strasbourg et réalise des scores brillants à Lille, Lyon et Paris, villes qu'elle détenait déjà. La situation à Marseille, considérée comme un enjeu décisif de cette élection, était très serrée dimanche soir: selon une projection Ipsos/Dell pour TF1, le maire sortant Jean-Claude Gaudin, du parti présidentiel UMP, était à égalité parfaite avec son rival socialiste Jean-Noël Guérini, les deux hommes obtenant 40,1% des voix.

Un responsable socialiste, Pierre Moscovici, a estimé que le scrutin représentait une «sanction extrêmement claire» du pouvoir. Le premier ministre François Fillon a au contraire déclaré que les résultats étaient «plus équilibrés que ce qui nous avait été annoncé au cours de cette campagne». Par rapport aux élections municipales de 2001, la droite a perdu sept points alors que la gauche en gagne trois.

Au niveau local, ce résultat récompense le succès du «socialisme municipal», mélange d'urbanisme écologique (tramways, espaces verts), d'événements festifs type Paris-plage et de pragmatisme économique. Sur le plan national, il suggère que la droite a bel et bien pâti de la baisse de popularité de Nicolas Sarkozy. Plus d'un électeur sur quatre aurait d'ailleurs voté pour sanctionner le pouvoir, selon un sondage divulgué par TF1. Ni les tournées en province du premier ministre François Fillon, qui devance largement le président dans les enquêtes d'opinion, ni la tentative de faire des municipales un plébiscite pour les réformes, ni le spectre - agité tardivement - des hausses d'impôts que pourraient décider les nouveaux maires de gauche n'ont permis d'inverser la tendance.

Il faudra attendre le second tour, dimanche prochain, pour savoir quel impact auront ces élections sur la conduite du pouvoir. Nicolas Sarkozy, qui n'a pas réagi officiellement dimanche soir, expliquait la semaine dernière au Figaro que «ce scrutin aura aussi une signification politique que j'entendrai et dont je tiendrai compte». Le sens exact de cette phrase reste à déterminer: plusieurs membres du gouvernement ont annoncé hier que la politique engagée depuis l'élection présidentielle serait poursuivie quoi qu'il advienne. «Nous tiendrons le cap des réformes», a annoncé le premier ministre François Fillon.

Pour le second tour, beaucoup dépendra de l'attitude des centristes du Mouvement démocrate (MoDem), dont les représentants ont noué des alliances tantôt à gauche, tantôt à droite. Au niveau national, ils ont obtenu environ 4,5% des voix et peuvent jouer un rôle d'arbitre dans plusieurs villes. Mais leur leader François Bayrou devra jeter tout son poids dans la bataille pour l'emporter à Pau, dans le Sud-Ouest, où il ne termine que deuxième, derrière une candidate socialiste.

La gauche aurait cependant tort de crier victoire trop tôt, car la dynamique électorale peut s'inverser d'ici au second tour des municipales, le 16 mars. La droite présidentielle en avait elle-même fait l'expérience lors des législatives de juin dernier: après avoir enregistré une forte progression au premier tour, elle avait finalement dû se contenter d'une majorité moins forte que prévu.

Sources Le Temps

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Elections danger

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