Villepin plombé par le CPE
Alors une large majorité demande le retrait du projet de Dominique de Villepin sur le CPE or, il n'a rien trouvé de mieux que de le faire adopter au Sénat... et après il dit être à l'écoute des français...
Villepin plombé par le CPE
par Alain Auffray
Selon notre sondage, sa cote de popularité s'effondre, et une large majorité de Français demande le retrait de son projet.
Toujours plus impopulaire. Depuis qu'il a annoncé, le 16 janvier, la création d'un contrat première embauche (CPE) assorti d'une période d'essai de deux ans, le Premier ministre voit fondre la confiance des Français. Selon le sondage réalisé par l'Institut LH2 pour Libération (1), le chef du gouvernement ne recueille plus que 37 % de jugements positifs. Il perd sept points par rapport à février, et douze par rapport à janvier. C'est son plus mauvais score depuis son arrivée à Matignon en juin 2005. Et l'enquête de LH2 montre que cette dégringolade va de pair avec un rejet croissant du projet de CPE, adopté sans vote le 9 février à l'Assemblée nationale et le 1er mars au Sénat dans le cadre de la discussion du projet de loi sur l'égalité des chances. 58 % des Français sont aujourd'hui «contre» le CPE alors qu'ils n'étaient encore, le mois dernier, que 52 %.
François Miquet-Marty, directeur des études à l'Institut LH2, souligne que «cette progression traduit une radicalisation de l'opposition de gauche». En effet, à la veille de la journée de protestation des syndicats et partis de gauche, 83 % des sympathisants PC-PS-Verts se disent opposés au CPE (contre 69 % en février). Plus inquiétant encore pour le gouvernement, la même «radicalisation» est à l'oeuvre chez les 15-29 ans : en un mois, la proportion d'opposants est passée de 56 % à 63 %. Cette hostilité au CPE s'accompagne naturellement d'une demande de retrait du projet de loi (une commission paritaire Assemblée-Sénat doit encore se réunir, probablement à la fin de la semaine, afin de mettre au point un texte commun qui sera soumis ensuite aux deux assemblées). 59 % des Français souhaitent que Dominique de Villepin retire le CPE.
A l'évidence, le gouvernement n'a pas su convaincre que ce contrat pouvait, comme il le prétend, faire reculer le chômage et la précarité chez les jeunes. Une enquête Ipsos réalisé pour la CGPME auprès de 604 jeunes, du 18 au 25 février, montre que 45 % des 15-25 ans estiment que ce contrat va plutôt contribuer à augmenter pour eux la précarité. Ils sont 28 % à estimer que le CPE n'influencera pas vraiment le marché du travail. Et seulement 23 % à penser qu'il contribuera à augmenter l'embauche des jeunes.
(1) Réalisé par téléphone les vendredi 3 et samedi 4 mars, auprès de 1056 personnes.
Sources : LIBERATION
Posté par Adriana Evangelizt