Le CPE, tout faux pour DDV
Eh oui... il s'est entêté, il n'aurait pas du. A trop vouloir copier sur Sarkozy, c'est sur lui que ça retombe... voyez ce qui se passe en ce moment en Allemagne avec le chômage... c'est pire qu'avant...
Tout faux
par Jean-Michel HELVIG
Jamais un Premier ministre n'a quitté Matignon plus populaire qu'il ne l'était en arrivant. Dominique de Villepin avait mis toutes les chances de son côté, en commençant avec la cote la plus basse enregistrée en pareille situation par ses prédécesseurs. Mais il réussit à faire plus mal encore ce mois-ci, comme le relève notre sondage, ce qui augure du pire au terme de son mandat. Si les Premiers ministres de cohabitation, appelés à enchaîner sur une campagne présidentielle, ont une (im)popularité complexe, les autres doivent subir la défaveur de l'opinion tout à la fois du fait du ressentiment à l'égard du Président en place, des divers mécontentements à l'adresse des oeuvres gouvernementales, de la radicalisation du camp adverse, mais aussi, le plus souvent, en raison de la déprime sociale et économique ambiante.
Il faut néanmoins rendre à Villepin ce qui n'appartient qu'à lui. Le CPE, en passe de lui jouer le tour que la canicule réserva à Raffarin, doit essentiellement à une tactique d'affirmation personnelle qui tourne au fiasco politique. S'il n'y avait pas eu de Nicolas Sarkozy à qui se mesurer sur le terrain de la «rupture» avec un «modèle social français» qui serait source de tous les blocages économiques, s'il n'y avait pas eu la campagne présidentielle à échéance rapprochée, Dominique de Villepin ne se serait pas lancé dans cette affaire de CPE dont pas grand monde n'avait fait la panacée de l'emploi des jeunes. Les partisans d'un «assouplissement» des règles de l'emploi mettent généralement en cause les rigidités administratives de licenciements dissuadant l'embauche, plutôt que la nécessité d'avoir des motifs de congédier justifiables, que le CPE façon Villepin renvoie, dans son excès de zèle libéral, aux oubliettes du droit social. C'est ce qui s'appelle avoir tout faux.
Sources : LIBERATION
Posté par Adriana Evangelizt