Villepin, champion du protectionnisme

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Et toujours vu d'Amérique... alors si Jacques Chirac est qualifié de meilleur ami de Bush, Dominique de Villepin, lui, est totalement vilipendé... et tant mieux ajoutons-nous...

"Villepin, champion du protectionnisme"

Pour Newsweek, la politique du Premier ministre, teintée de "protectionnisme", élève des "barrières"qui seront préjudiciables à terme à l'économie française face à la mondialisation.

Décidément, la France est l'un des sujets les plus récurrents de Newsweek. Ces dernières semaines, l'édition européenne du magazine américain a ainsi consacré un article à Ségolène Royal et un second à la "nouvelle politique étrangère de Jacques Chirac".

Cette semaine, c'est la politique économique du gouvernement qui est passée en revue. Et qui est l'objet d'une attaque en règle. En "Une", Dominique de Villepin est brocardé comme le "champion national" en matière de "nouvelle politique du protectionnisme". Pour illustrer sa démonstration, l'hebdomadaire a choisi deux affaires symboles : l'OPA de Mittal sur Arcelor et celle d'Enel sur Suez.

Suez et Arcelor, les symboles

Les deux fois, l'intervention de l'Etat français pour défendre l'industrie française au nom des emplois -sans succès contre la première, avec réussite pour la seconde en favorisant la fusion de Suez avec Gaz de France- est considérée comme une réponse inadaptée et totalement déconnectée du monde actuel. "Villepin suggère ainsi que les murs peuvent contenir le flux de la compétition mondiale" souligne Newsweek.

Citant plusieurs économistes européens et américains, Newsweek fait remarquer que cette politique est "vicieuse" et sans intérêt à long terme. Dans un premier temps, elle entraîne les mêmes réponses car le "protectionnisme n'est jamais unilatéral" : le gouvernement allemand défend les entreprises allemandes, le gouvernement italien les entreprises italiennes....  Le résultat de ce néo-protectionnisme pourrait être "désastreux" selon le magazine, qui compare la situation actuelle à  celle de l'avant-1914 quand les nations européennes "se repliaient sur elles-mêmes au lieu de coopérer", voire à la crise des années 30 quand le repli sur soi américain la propagea dans le reste du monde.

Dans un second temps, ce protectionnisme n'empêche en rien les investisseurs étrangers de pénétrer sur le marché national. Pour preuve, notre confrère met en avant le Fonds monétaire international dont une enquête récente a montré que 42% du PNB français provient de fonds étranger.

"Pas prêt au changement"

Surtout, Newsweek estime qu'en agissant ainsi, Dominique de Villepin se retrouve en porte-à-faux entre ses paroles et ses actes. La fusion Suez-GDF entraînera notamment de fait la privatisation du gazier, donc son ouverture aux capitaux étrangers. "C'est le mouvement classique français : la rhétorique à gauche, mais la direction à droite".

Difficile ensuite de faire passer des "réformes draconiennes" nécessaires à l'économie française. Le meilleur exemple : la bataille du CPE. Et Newsweek de citer Jean-Louis Borloo : "La société française a du mal à accepter le changement".

Cliquez ici pour lire l'article de Newsweek (en anglais)


Sources : TF1

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