Bavures policières : La championne Barber maltraitée

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Un fait divers qui montre comment une banale erreur d'aiguillage peut mener à une arrestation violente. Eunice Barber, double médaillée des Mondiaux d'Helsinki, a en fait la triste expérience. Il y a décidément beaucoup de questions à se poser au sujet de la police.

 

 

Barber est brisée !

 

par Eric Deltour

 

Six jours après son interpellation mouvementée à proximité du Stade de France, autour d'une déviation routière anodine, Eunice Barber est sortie vendredi de son silence. A l'occasion d'une conférence de presse, l'athlète, soutenue par ses proches, dont Christine Arron, mais visiblement très éprouvée, a expliqué en pleurs les circonstances de ce qui, selon elle, semblerait être une bavure. Un état qui, après le dépôt d'une plainte auprès de l'IGS, ne devrait pas l'empêcher de porter l'affaire sur le front judiciaire.

L'image est saisissante. Expression même de la force physique éclatante sur un stade, Eunice Barber donnait vendredi après-midi, dans le bureau de son avocat, Me Emmanuel Daoud, où se déroulait la conférence de presse de l'athlète, l'image d'une jeune femme brisée tant au niveau psychologique que physique. Face aux caméras et aux flashs crépitants autour d'elle, la double médaillée des Mondiaux d'Helsinki d'août dernier (argent à l'heptathlon et bronze à la longeur) est alors bien loin et la lionne des pistes et des sautoirs ne peut plus retenir ses larmes à l'évocation de cette sombre fin d'après-midi de samedi dernier quand une banale déviation routière a aiguillé sa trajectoire, jusqu'alors parfaite, sur la voie du fait divers et du sordide...

Bien que soutenue par ses proches et la famille de l'athlétisme français, à travers la présence et l'?il bienveillant de Bernard Amsalem, le président de la FFA, et de son amie Christine Arron, ainsi que de nombreux athlètes, la championne a donné entre les larmes sa version de son interpellation par des gardiens de la paix, il y a six jours, aux abords du Stade de France et en marge du Trophée Andros lorsqu'elle circulait, accompagnée de sa mère et de son neveu âgé d'un an, au volant de son véhicule. Il est 16 heures quand la Golf de Barber arrive à hauteur d'une déviation routière, où un membre des forces de l'ordre surveille. Selon la version policière, l'athlète aurait tenté de forcer le passage en profitant d'un moment d'inattention de l'agent, puis, alors que ce dernier, étant parvenu à faire stopper le véhicule, procéder au contrôle, aurait tenté de redémarrer alors que le gardien de la paix avait encore son bras passé à travers la portière. La suite, c'est Barber qui la raconte d'une façon diamétralement opposée...

"Tu crois qu'on fait ça en Afrique?"

"J'ai tourné à gauche alors qu'un officier de police m'avait demandé de prendre à droite. Je n'ai pas compris son indication
, souligne l'heptathlète originaire de Sierra-Leone et dont la langue maternelle est l'anglais. Le policier a tapé sur ma voiture. J'ai ouvert la vitre et ce policier m'a giflée. Je suis sortie de la voiture. D'autres policiers sont arrivés... (...) Ils étaient six, ils étaient dix. Ils ont marché sur mes cheveux, sur mes mains." De source policière, Barber aurait alors d'emblée mordu un gardien de la paix. La protégée de Claude Monot et Bob Kersee, ses entraîneurs, qui n'a alors pas encore été reconnue, ne le nie pas: "Les policiers continuaient à me tordre les mains, mes bras, qui sont mon outil de travail. Je me disais alors: "Je ne vais jamais pouvoir relancer le poids et le javelot". J'étais désespérée et j'ai mordu un policier. Ils n'ont pas respecté mon corps.".

Une minerve autour du cou, Barber, qui a obtenu une interruption temporaire de travail (ITT) de sept jours et souffre d'une élongation de l'épaule droite, n'a pas fière allure: "Ma bouche a saigné, je n'arrive plus à utiliser mon bras, je dois aller voir un médecin car j'ai une insensibilité des deux mains. Je ne sais pas où j'en suis physiquement." Le récit n'est pourtant pas fini et le calvaire décrit fait froid dans le dos.

"Ils m'ont ensuite mise dans le fourgon à destination du commissariat où Barber allait entamé sa garde à vue jusqu'au lendemain. Là, deux femmes, particulièrement méchantes, m'ont marché sur les mains et la tête. Elles m'ont dit: 'Tu as de la chance qu'il y a du monde sinon on pourrait te faire pire. Quand tu sortiras d'ici tu porteras des béquilles'." Menottée à un banc à son arrivée au commissariat, et toujours selon ses propos la cible d'injures de la part des policiers, Barber affirme, qu'à l'instant où son identité a été connue, la situation et le comportement à son égard ont changé du tout au tout: "Ils sont devenus gentils une fois qu'ils ont su qui j'étais. Pourquoi je ne l'ai pas dit avant? J'ai envie de vivre comme tout le monde. Je voulais qu'on me prenne pour ce que je suis, un être humain." Et elle ajoute, renforçant un peu plus le malaise: "Une femme (policier) m'a dit, je ne sais pas si c'est raciste mais ça ma touché au c?ur: 'Tu crois qu'on fait ça en Afrique?'", en référence à sa méprise au niveau de la fameuse déviation.

Amsalem: "Son agressivité, Eunice la garde pour la compétition"

Face à cette triste affaire, Barber ne veut pourtant pas sombrer et, après la plainte déposée auprès de l'Inspection générale des services (IGS), la "police des polices", souligne son intention, dans le cas où le ministère public ne jugerait pas utile d'ouvrir une procédure d'enquête, de porter plainte contre les policiers qui l'ont interpellée et qu'elle se constituera partie civile. "Je veux témoigner par rapport aux inconnus qui se font arrêter et se font tabasser, massacrer. J'ai envie de dire 'stop', il faut arrêter."

Attentif aux déclarations de son athlète, Bernard Amsalem se faisait le premier défenseur de Barber: "Cela ressemble plus à un passage à tabac qu'à une interpellation de simple police. Son agressivité, Eunice la garde pour la compétition. En dehors du stade, c'est une fille très sympathique, calme qui souhaite vivre normalement comme chaque citoyenne de ce pays."

Sources : AFP

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans BAVURES POLICIERES

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C
<br /> <br /> Lorsque l'on vient au commissariat pour déposer plainte et qu'à la confrontation,on exerce des pressions pour retirer sa plainte:comment appèle t-on ça?<br /> <br /> <br /> Lorsque la victime est-obligée d'accepter une expertise psychiatrique et pas l'agresseur?Comment appèle t-on cela?<br /> <br /> <br /> Quand les conclusions de l'expertise ne sont aps bonnes et que l'on a pas le droit de faire appel?Quand l'ordonnance de non-lieu est rendue et que l'on apas le droit de faire appel?Comment appèle<br /> t-on cela?<br /> <br /> <br /> Quand il n'y a pas de respect de la chartre déontologique en matière d'accueil des victimes dans les commissariats,es ce des bavures policières?<br /> <br /> <br /> <br />
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9
SArkozy le fils de fasciste  hongrois continue, sans discernement, sa chasse au facies en FRANCE !<br /> Le fils de fasciste fait cibler les francais ayant des origines outre-mer par la police républicaine. Après avoir éliminer la police de proximité, le facho hongrois, candidat caniche de BUSH, à la présidence française persiste et signe. <br /> Prenant les français pour des paysans hongrfois d'avant guerre, le néocons dit "français" poursuit ses exactions dans l'hexagone !
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G
Oups! Lire ''autographee'', bien-sûr !
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