Chirac ? Un canard boîteux...
Alors quand on lit l'interview de Franz-Olivier Giesbert ci-dessous, on en apprend effectivemnt des vertes et des pas mûres sur Jacques Chirac qui appréciera sûrement le livre, notammant ses conquêtes... dont Claudia Cardinale... nous n'imaginions pas que le président fut un grand séducteur. Le pavé dans la mare.
"Chirac ? Un canard boîteux"
Auteur du best-seller La Tragédie du Président, Franz-Olivier Giesbert évoque la personnalité de Jacques Chirac
Un CPE «karcherisé» après deux mois de grognes et d'émeutes. Un Premier ministre, Dominique de Villepin, qui, enflé d'orgueil et de certitudes, prétend à l'incompréhension de l'autre - les syndicats, le peuple... Un ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, qui, à loisir, joue le double langage. Et un Président de la République, Jacques Chirac, qui, replié en son Palais de l'Elysée, feint de croire qu'il dirige encore le pays.
Jusqu'en mai 2007 et la prochaine élection présidentielle, la France vit donc la fin de règne. Ambiance, ambiance... Parmi les plus brillants et les mieux informés de l'Hexagone, un journaliste (directeur de l'hebdomadaire Le Point) et écrivain raconte vingt ans de scènes de la vie politique : c'est La Tragédie du Président, énorme succès en librairie pour Franz-Olivier Giesbert. Pour La Dernière Heure-Les Sports, il décode le PPF, ce fameux paysage politique français, et son président Jacques Chirac.
Le titre de votre livre, puis la lecture de cette Tragédie du Président, vous n'avez pas la sensation d'avoir tiré sur une ambulance?
«Une ambulance? Ce n'est pas très approprié. Au départ, Jacques Chirac avait d'énormes qualités : l'intelligence, une grande compétence, un certain courage physique - pour mémoire, pendant la Guerre d'Algérie, il s'est bien battu, il a été un bon soldat... Mais voilà, de ses qualités, il ne s'est pas servi. Alors, disons plutôt que j'ai tiré sur un canard boiteux!»
A vous lire, Chirac est aussi un sacré bouffeur, cinq repas par jour et parfois un en-cas dans la nuit!, et un homme à femmes avec un palmarès vertigineux...
«Il a toujours bon appétit ! Quant aux femmes, desquelles voulez-vous parler? Il y en a tant! Des officielles, on peut dire que, ces derniers temps, Bernadette Chirac a repris le pouvoir, elle a un rôle très politique alors que leur fille Claude a surtout eu une importance pour la communication. Les autres ? Oui, on évoque une ancienne ministre, une journaliste, la comédienne Claudia Cardinale... Le soir de sa première élection présidentielle, le 7 mai 1995, comme je l'écris page 143 de mon livre, il a fait la fête chez ses amis François et Maryvonne Pinault avant de disparaître avec sa dernière conquête... Alors, les autres, il y en a eu beaucoup et Bernadette le sait.»
Il n'est pas non plus vraiment fidèle en amitié!
«On dira qu'il a l'amitié utile... Il presse ses amis et ses collaborateurs, les use et s'en détourne. Mais si l'un d'eux a un problème de santé, il se mettra en quatre pour lui trouver le meilleur hôpital, le meilleur chirurgien!»
Un événement précis vous a poussé à écrire cette Tragédie ?
«J'ai commencé la rédaction de ce livre, après le 29 mai dernier et la victoire du non au référendum sur la Constitution européenne. J'étais en colère et j'ai eu du mal à comprendre que Chirac ne démissionne pas après un tel fiasco. On avait rarement vu une campagne aussi mal menée.»
Le grand sujet, ces dernières semaines en France, a été le CPE. Que retiendra-t-on de cet épisode ?
«Sûrement que Jacques Chirac est influençable. Durant toutes ces semaines, on a vu que Dominique de Villepin le tient... Un temps, on a dit que Chirac a des gourous. C'est exagéré, inexact : il a besoin d'avoir toujours des repères. Dans le passé, ce furent Charles Pasqua, Marie-France Garaud, Edouard Balladur, Alain Juppé... Et puis, avec la promulgation puis le retrait du CPE, Chirac a moins perdu que Villepin - parce que ce n'est pas sa première reculade! »
Vous évoquez un canard boiteux mais, en même temps, on sent que vous avez une certaine tendresse pour l'homme Jacques Chirac.
«Oui, Chirac, je l'aime bien et pourtant son bilan de Président depuis 1995 est désastreux. Pourtant, il n'est ni un monstre ni un personnage démoniaque. Au contraire, quelque chose le rend sympathique et irrésistible : son humanité. Il va vers l'autre, il est toujours attiré par l'autre, même si ça ne lui rapporte pas une voix.»
DE NOTRE CORRESPONDANT EN FRANCE SERGE BRESSAN
Franz-Olivier Giesbert: La Tragédie du Président. Scènes de la vie politique. Ed. Flammarion
Sources : LA DERNIERE HEURE
Posté par Adriana Evangelizt