Villepin - Sarkozy : portraits comparés

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Portraits comparés de Villepin et Sarkozy

Avec le CPE, de Villepin renfile son costume de gaffeur, après l'Afrique et la dissolution de l'Assemblée en 1997

Né à Rabat, Dominique Marie François René Galouzeau de Villepin n'a jamais renié son attachement à l'Afrique. Que du contraire, lorsqu'il retourne au Maroc il n'hésite pas à parler de retour aux sources, en référence au pays qui l'a vu effectuer ses premiers pas. La marche de l'empereur Néron (surnom que lui a donné Bernadette Chirac) l'a d'ailleurs mené à plusieurs reprises sur les routes africaines. Quand il sort de l'ENA en 1980, il prend un poste à la direction des Affaires africaines et malgaches où il se voit confier la zone géographique de la corne de l'Afrique. Il n'y restera qu'un an, accumulant les gaffes indignes du diplomate qu'il est. Il s'occupera cependant toujours de la question africaine, mais dans un bureau parisien, loin de l'Afrique elle-même. Pourtant, il reste persuadé qu'il aime l'Afrique et qu'elle le lui rend bien. En témoigne sa collection d'objets d'art africain, aussi impressionnante que hideuse, au dire des quelques privilégiés qui eurent l'occasion de visiter ses appartements «encombrés de masques amoncelés sans goût».

Washington, New Delhi lui offriront encore l'occasion d'occuper de hautes fonctions diplomatiques, avant son arrivée à l'Élysée. Pas en tant que président, poste qu'il vise ouvertement pour 2007, mais en qualité de secrétaire général, après deux années passées au cabinet d'Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères à l'époque. Un poste qu'il occupera lui-même en 2002, avant de rejoindre l'Intérieur, puis Matignon. Si le CPE étiole chaque jour un peu plus sa cote de popularité, sa plus grosse gaffe reste à ce jour la dissolution de l'Assemblée nationale en 1997, dont il fut l'instigateur. Écarts politiques semblent aussi se conjuguer avec écarts de langage, à en croire Franz-Olivier Giesbert, qui lui attribue certaines formules pour le moins triviales (La tragédie du président, aux éditions Flammarion). L'auteur y relate en effet que, pour Dominique de Villepin, «la France a envie qu'on la prenne, ça la démange dans le bassin. Celui qui l'emportera à la prochaine élection, ce ne sera pas un permanent de la politique, mais un saisonnier, un chenapan, un maraudeur». Pourtant, tous ne semblent pas le détester puisque, pour Roselyne Bachelot, «il est génial et trop beau!». Ah bon? De là à dire que de Villepin est un coureur, il n'y a... qu'un pas. Cadencé dans le chef du Premier ministre français, puisqu'il est un marathonien émérite, avalant la distance en moins de trois heures lorsqu'il est au mieux de sa forme. Ce qui ne semble plus trop être le cas désormais...


Sarkozy attend son heure et la chute du CPE

 53% des Français estiment dans un sondage paru hier que la crise du CPE a renforcé Nicolas Sarkozy alors que plus de 80% jugent Jacques Chirac et Dominique de Villepin affaiblis. S'il y a bien un homme qui peut profiter politiquement de la crise, c'est le ministre de l'Intérieur.

La voie n'est pas pour autant dégagée. L'élection présidentielle, à laquelle Sarkozy rêve chaque matin en se rasant, pourrait lui être fatale s'il se retrouve face à la candidate pressentie de la gauche, Ségolène Royal. La compagne de Premier secrétaire du PS est donnée gagnante en 2007 en cas de second tour.

Un résultat qui devrait amener Nicolas Sarkozy à la prudence. Une vertu que le président de l'UMP devra cultiver avant l'échéance fatidique. Car il conserve l'image d'un homme pressé alors que son destin est plus que jamais entre ses mains. Une revanche pour ce fils d'immigrés hongrois, les Sarkozy de Bagy Bosca. Ses parents sont, certes, d'origine aristocratique, mais ils doivent fuir le communisme en 1944. À Paris, en 1955, le petit Nicolas voit le jour. Quatre ans plus tard, Paul, le père, quitte le domicile conjugal. Maman Sarkozy et enfants décident alors de vivre à Neuilly-sur-Seine, commune dont Nicolas deviendra plus tard le maire (à 28 ans).

Sa carrière politique démarre en 1974, il adhère à l'UDR (Union des démocrates pour la République). En 1976, il choisit le RPR. En 1980, il soutient Jacques Chirac dans son duel face à Mitterrand. Quinze ans plus tard, c'est le revirement, il prend le parti d'Édouard Balladur. Une traîtrise que ne lui pardonnera jamais Jacques Chirac, entre-temps devenu président de la République. En 2002, Chirac décide pourtant de le remettre dans la course. Sous le gouvernement Raffarin, il lui confie le portefeuille de l'Intérieur. Sarkozy en profite, se bat sur tous les fronts, fait chuter les statistiques de criminalité, crée un Conseil du culte musulman... Un bilan qui dérange.

En le nommant ministre des Finances (2004), Chirac espère le faire taire. Le non à la Constitution européenne oblige une fois encore le président à le remettre en selle. Retour à l'Intérieur et premiers dérapages dans la crise des banlieues («nettoyer la racaille» au «Kärcher»). Lors de la crise du CPE, le patron du parti au pouvoir s'est bien gardé de ne jamais exprimer son opinion personnelle, préférant laisser les manifestants tirer sur l'ambulance du poète.

Sarkozy le médiatique, sachant contrôler habilement sa communication, a pourtant perdu pied lorsque ses déboires amoureux ont fait la une des médias. Cécilia, son épouse, le quitte et s'affiche avec un prétendant à la une de Paris-Match. Aux dernières nouvelles, elle serait de retour. Les pages de son livre choc relatant sa relation resteront (à jamais?) secrètes.

Sources : DH NET

Publié dans Villepin Sarkhozy

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