Sarkozy à Matignon ?

Alors Sarkozy à Matignon, rumeur, intox, infox ? On dit toujours qu'il n'y a pas de fumée sans feu. Mais il y a aussi autre chose. C'est que si par malheur, un journaliste lance un ballon crevé, tous les autres lui emboîtent le pas. Vous pouvez lire les unes tous les matins, c'est la même histoire. Sarkozy à Matignon avec un gros point d'interrogation est donc sur toutes les unes. Chirac serait-il assez fou pour cela ? Réfléchissons... malgré l'Unité affichée, c'est le clan Sarkozy qui subodore la possible nomination. Quand on sait l'animosité qu'il y a entre les deux hommes, que penser ? On s'extasiera deux secondes sur l'exploit de Villepin qui a réussi l'extraordinaire tour de force de se retrouver la tête sous l'eau alors qu'il était au zénith. Tout ça parce qu'il s'est entêté sur le CPE, pour commencer. Et maintenant, il y a l'affaire Clearstream. Il est trop têtu, pas assez humble et voilà où ça l'a conduit. A la catastrophe. Sarkozy doit bien rigoler, il a gagné la première bataille. Il se retrouve seul pour la course au podium. Mais il est fort certain qu'il n'en gravira pas les marches même s'il continue de penser, lui et son entourage, qu'il a la  "volonté de rompre avec des pratiques que les Français ne supportent plus".

Sarkozy à Matignon ? De l'intox selon Estrosi

Christian Estrosi, proche du ministre de l'Intérieur, a démenti les rumeurs d'une nomination à la tête du gouvernement, évoquée notamment par la députée sarkozyste Nadine Morano.

hristian Estrosi, ministre de l'Aménagement du territoire et proche de Nicolas Sarkozy, a estimé dimanche 7 mai matin sur France Inter que l'éventuelle nomination du ministre de l'Intérieur à Matignon "fait partie des rumeurs parisiennes".
Evoquée par Le Monde, cette hypothèse a été écartée par Christian Estrosi, qui a seulement affirmé qu"'il y a un climat de grande confiance entre le président de la République et Nicolas Sarkozy". Interrogé sur une éventuelle démission de Dominique de Villepin, il a déclaré que "bouger quoi que ce soit serait désigner un bouc émissaire (...) ce qui n'est pas acceptable pour qui que ce soit".
Il a assuré que "personne ne lui conteste son autorité" et que "l'unité de son gouvernement est réel". "Il n'est pas question pour nous d'ajouter une crise politique et institutionnelle à une épreuve judiciaire", a-t-il ajouté, en faisant référence à l'affaire Clearstream.
De son côté, la députée sarkozyste Nadine Morano, déléguée générale de l'UMP, a évoqué l'hypothèse d'une nomination de Nicolas Sarkozy à Matignon.

"Si Jacques Chirac fait appel à lui, je crois profondément à sa capacité à assumer cette responsabilité", déclare-t-elle dans une interview au Parisien du 7 mai.

Briser la malédiction

"Et je le crois capable, lui, de briser la 'malédiction de Matignon' qui a jusqu'ici interdit à un Premier ministre en fonction de gagner la présidentielle suivante", ajoute la députée UMP de Meurthe-et-Moselle, considérée comme faisant partie du premier cercle sarkozyste.
Mme Morano précise toutefois qu'elle exprime ainsi "une opinion qui n'engage" qu'elle, mais qu'elle "la sait partagée par beaucoup de (ses) collègues".
Pour justifier une telle éventualité, la députée explique que "Nicolas Sarkozy a une dimension d'homme d'Etat, mais aussi une vraie conscience de ses devoirs". Pour elle, le président de l'UMP "n'a pas un tempérament à se préserver, mais à servir", même "dans ces moments particulièrement difficiles".

"Cela fait beaucoup"

Cette sarkozyste met l'accent sur les difficultés rencontrées actuellement par le Premier ministre Dominique de Villepin.
"Une évidence: après la période très difficile que nous avons vécue avec le CPE (contrat première embauche, NDLR), maintenant c'est Clearstream, et cela fait beaucoup", souligne-t-elle.
Mme Morano affirme, à l'inverse, que Nicolas Sarkozy a la "volonté de rompre avec des pratiques que les Français ne supportent plus".
Dans son édition datée de dimanche-lundi, le journal Le Monde affirme que, lors d'une entrevue vendredi à l'Elysée, le président Jacques Chirac a évoqué avec Nicolas Sarkozy "les développements de l'affaire judiciaire, mais aussi le sort de Dominique de Villepin à Matignon". Selon le quotidien, "l'hypothèse d'une nomination du président de l'UMP comme Premier ministre a été évoquée entre les deux hommes".
Samedi, après la publication de ces informations, l'entourage du chef de l'Etat a tenu à faire une mise au point: "pour le président de la République, les choses sont claires: il fait une confiance totale et entière à Dominique de Villepin et son gouvernement" et "il n'est pas question de remaniement". (AP)

Sources : LE NOUVEL OBSERVATEUR