C'est facile d'ajouter un nom sur une liste

Publié le par Adriana EVANGELIZT

La bonne question qu'il faut se poser est : "Qui est derrière Lahoud ?" Pourquoi ne lui demande-t-on pas de recommencer sa petite manip où il sortait le listing directement de chez Clearstream, soit disant. Or, il s'avère que c'est impossible. Pour nous, ce type est louche. Il avait le listing dans son ordinateur, il a mis en scène tout un scénario pour faire croire que c'était le "roi du hack" et il a sorti une liste -fausse- puisqu'à la base les noms des politiques n'apparaissaient pas. Qui donc à rajouté ces noms ? En répondant à cette question, on a le coupable et certainement le corbeau. Pourquoi les juges n'éclaircissent pas ces points ? Et pourquoi Sarko dit qu'il n'a pas été prévenu alors qu'il l'a été ? Manipulation et tour de passe-passe dans le seul but de faire porter le chapeau à Dominique de Villepin et à le discréditer. Mais certainement que Lahoud a des protections occultes, ne serait-ce qu'avec son beau-père... voici quelques extraits trouvés sur un site excellent : "Et de la... on arriverait jusqu'à Clearstream sur plusieurs comptes, dont les réseaux auraient été piratés par un certains Imad LAHOUD, informaticien, trader international, "honorable correspondant" de la DGSE, mis en examen auparavant dans une sale histoire de faux et usages de faux, avec son beau-père, François Heilbronner, P-DG de GAN Assurance. La femme de LAHOUD, Anne-Gabrielle Heilbronner-Lahoud, la fille de François Heilbronner, est elle-même conseillère technique chargée du budget dans le cabinet du ministre des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy. Elle était auparavant directrice de cabinet d'Eric Woerth, secrétaire d'Etat à la réforme de l'Etat. Mais elle n'a rien à voir avec l'affaire Clearstream (enfin... pas pour l'instant! En effet, à ce train là, je vais peut-être avoir moi-même des démentis à faire dès demain!)."

"C'est archi-facile d'ajouter un nom sur une liste"

par Karl LASKE


Clearstream. Ernest Backes, ex-Clearstream, est coauteur de «Révélation$»:

Coauteur avec Denis Robert de Révélation$, livre qui a fait connaître la face cachée de Clear-stream et ses comptes non publiés, Ernest Backes, 59 ans, a été, jusqu'en 1983, l'un des dirigeants de la chambre de compensation luxembourgeoise.

Comment avez-vous réagi à l'affaire du corbeau ?

Ce qui m'a étonné, c'est que le juge Van Ruymbeke ne m'ait jamais contacté pour me demander mon avis sur ce qu'il avait reçu du ou des corbeaux. Nous avions déjà évoqué les comptes de Clearstream ensemble. J'aurais pu lui dire en dix secondes qu'il s'agissait d'une falsification idiote. Sur la première page, déjà, on y voit des incongruités. Théoriquement, les numéros de comptes ne peuvent jamais se suivre selon une suite logique. Vous ne pouvez pas avoir 11 001, 11 002, etc. Une règle de calcul fixe des espacements différents d'un compte à l'autre. Le juge Van Ruymbeke a finalement rendu un mauvais service à la République en prenant tout ça au sérieux.

Le général Rondot dit avoir assisté à une tentative d'infiltration du système informatique de Clearstream par Imad Lahoud (directeur scientifique d'EADS), cela vous paraît-il possible ?

Il faudrait que Lahoud soit l'un des meilleurs informaticiens du monde. En 1997, un hacker est parvenu à entrer dans les ordinateurs de Clearstream. On m'a montré le résultat. C'était une liste de chiffres : tout était codé. Il fallait savoir que les trois premiers chiffres correspondaient à une vente de titres. Que les cinq chiffres qui suivent désignaient le vendeur, et que les cinq autres constituaient le code acheteur. Je n'ai jamais eu la preuve que les services secrets français aient réussi.

Comment expliquer cette circulation des listings clients sous forme de cédérom ?

Les listes que Denis Robert a refilées à Imad Lahoud datent d'octobre 2001 et venaient de l'intérieur de Clearstream. Denis n'a pas voulu m'en donner copie et il n'a jamais voulu me dire non plus le nom de son informateur. J'aurais aimé voir ce document pour savoir s'il était de bonne livraison. Le réalisateur Pascal Lorent [coauteur du film les Dissimulateurs] m'a dit que, sur cette liste, figurait déjà le nom de Gomez [l'ancien PDG de Thomson]. Sur mes listes, dont les dernières datent de 2000, ce nom n'apparaissait pas. Quelqu'un a dû ajouter des comptes fantaisistes sur cette liste aussi. C'est archifacile de rajouter un nom sur un tableau Excel.

Dans la Boîte noire, on évoque, en plus des listings, des microfiches de Clearstream...

Dans ce livre, il y a pas mal de roman. On ne peut pas effacer une opération de Clearstream, comme le décrit un témoin, Régis Hempel. Chez Clear-stream, Hempel n'était qu'un simple opérateur informatique, et il s'est trouvé dans l'impossibilité de prouver ses dires à la police financière luxembourgeoise. Il n'a pu produire aucun document. Mais j'ai été surpris de constater qu'il avait transmis une microfiche que j'avais moi-même communiquée aux éditions des Arènes [éditeur des deux livres].

Ce type de document est différent des listings falsifiés...

Une microfiche contient environ 400 pages. J'en détiens des milliers. Je les ai cachées bien avant la sortie de Révélation$. Elles resteront sûrement à l'abri jusqu'à ma mort. Elles ne sont pas dans le pays. Ces fiches comprennent plus de 80 millions de transactions, sur les années 1990 à 2000. Les politiques ou les particuliers ne peuvent avoir des comptes chez Clearstream. Ce que Clearstream dit sur ce point est parfaitement vrai. Par contre, des comptes chez des membres de Clearstream, évidemment oui. Donc jamais leur nom ne peut apparaître sur un listing. En revanche, des bénéficiaires peuvent parfois apparaître sur des microfiches, puisqu'y figurent des transferts franco de paiement. C'est ce qui explique tout l'intérêt des services de renseignement pour Clearstream.

Sur ces fiches, avez-vous trouvé des noms de bénéficiaires politiques ?

Aucun des noms cités par le corbeau n'apparaît dans les fiches que j'ai cachées, aucun !

Comment avez-vous réagi au fait que Denis Robert continue à dire que le corbeau ne dit pas que des bêtises ?

Denis s'est égaré dans la jungle qu'il s'est fabriquée. Avec ses idées fixes, il a beaucoup contribué à mettre sur pied cette affaire. A tout ce qui a amené à la situation du corbeau. Il aurait dû savoir que de telles listes ne peuvent être vraies et freiner le juge Van Ruymbeke. Denis a toujours eu un contact assez permanent et soutenu avec ce juge.

Aujourd'hui, l'aveu de Van Ruymbeke sur la remise de la première lettre désigne Gergorin comme étant le corbeau.

On approche de la solution, mais Gergorin n'est pas encore le corbeau... Le contenu de cette lettre ne peut avoir été composé par Gergorin. En tout cas, pas Gergorin seul. D'où tirerait-il les informations sur les 4 ou 5 cas de figures qu'il y a dedans ? A moins qu'il n'y ait 4 ou 5 personnes autour de lui. En analysant le texte de la lettre anonyme, j'en vois plusieurs qui l'ont écrite. Par ailleurs, les cédéroms de comptes circulaient beaucoup. Je ne sais pas qui devrait s'excuser auprès des nombreuses personnalités qui sont nommées dans ces listes bidons, mais ceux qui ont initié ça méritent châtiment.

Regrettez-vous d'avoir écrit Révélation$ ?

J'ai écrit la moitié du livre, la partie lexique. J'ai promis à l'éditeur de rester solidaire et, pendant longtemps, je n'ai rien dit. Mais la partie de Denis nous a amené beaucoup de procès en diffamation. Le journaliste doit se résoudre à chercher les faits et laisser aux juges le soin de travailler.

Comment jugez-vous le classement sans suite de l'enquête judiciaire sur Clearstream ?

J'en parlerai dans un prochain livre. Je continue de penser que la justice luxembourgeoise aurait pu trouver si elle avait voulu.

Sources : LIBERATION

Posté par Adriana Evangelizt

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