Un camarade d'enfance de Sarkozy à la tête de la PJ
Qu'il en profite bien, Sarko... qu'il en profite bien... ça a des avantages d'être fils d'immigré en France, n'est-ce pas ? Surout lorsqu'on s'est arrogé de prendre le pouvoir en ne lésinant pas sur les coups bas. Alors bien sûr... installer les amis où on veut, ça fait partie d'un des avantages... et tant qu'à faire les prendre de la même communauté. On connait sa façon de procéder. Pourvu que ça dure.
Un camarade d'enfance de Sarkozy bientôt à la tête de la Police judiciaire
par Patricia TOURANCHEAU
Le ministre place de nouveau un homme de confiance à un poste clé : Frédéric Péchenard.
Frédéric Péchenard, 49 ans, «grand flic» de police judiciaire et inconditionnel de Nicolas Sarkozy, doit prendre «ces jours-ci» la tête du 36 quai des Orfèvres. Avant de briguer la présidence de la République, le ministre de l'Intérieur place à nouveau un homme de confiance à un poste stratégique dans la police (Libération du 26 avril). Commissaire à la PJ parisienne depuis vingt-trois ans, patron de la brigade de répression du banditisme en 1996 puis de la brigade criminelle en 2000, Frédéric Péchenard cultive une vision très manichéenne du bien et du mal, impitoyable avec les voyous et les détenus, résolument du côté des victimes et des policiers «attaqués». Militant du conservateur syndicat des commissaires, il a manifesté en octobre 2001 après la remise en liberté du braqueur Jean-Claude Bonnal alias «Le Chinois» qui a tué trois de ses collègues.
Ce grand bourgeois svelte et sportif, passionné d'enquêtes, a failli sauter de son fauteuil de la crim' en mars 2002 à cause du suicide de Richard Durn, tueur du conseil municipal de Nanterre, par une fenêtre de son service. Il a revendiqué le fait de ne pas entraver les assassins et terroristes qui, mis en confiance, «avouent depuis des générations, sans menottes aux poignets ou lampe dans les yeux».
Fils d'un grand avocat d'affaires, biographe de Proust, Frédéric Péchenard n'a «pas dépassé la 40e page» d'A la recherche du temps perdu et a opté en réaction pour le camp des commissaires. Il a poussé dans un hôtel particulier du XVIIe arrondissement de Paris, dans la même rue Fortuny que les Sarkozy. Pendant que leurs mères, toutes deux juristes, voisines et amies, prenaient le thé, les petits Frédéric et Nicolas jouaient ensemble. Ils se sont perdus de vue. Ils se sont retrouvés en mai 1993 sur la prise d'otages de la maternelle de Neuilly-sur-Seine, l'un, numéro 2 de l'antigang, l'autre, maire de la ville. Le second en a imposé au premier «par son courage à sortir des enfants de la classe, face à Human Bomb bardé d'explosifs». Ils se sont revus en 2002 une fois Sarkozy devenu ministre de l'Intérieur et soucieux de se rallier des professionnels loyaux.
«Visiblement, cet homme m'a apprécié et j'en ai été flatté», dit le commissaire qui l'admire pour son «pragmatisme» et sa «réactivité». En décembre 2003, Frédéric Péchenard a été intronisé par Sarkozy sous-directeur des affaires économiques et financières qui traitent des dossiers sensibles tels que le marché des frégates de Taïwan et Clearstream, ses faux listings, ses corbeaux et ses implications politiques. Il souligne toutefois que le ministre a alors fixé un contrat et l'a respecté : «1) Je ne te demanderais jamais rien. 2) Quelqu'un qui se prévaut de ma part, c'est nul et non avenu.»
Il a été décoré de la Légion d'honneur par le ministre alors parti aux Finances. Frédéric Péchenard a vu le poste de patron du «36» lui passer sous le nez en novembre 2004 car Villepin, arrivé à Beauvau, a retoqué cet inféodé à Sarkozy qui aujourd'hui rectifie le tir.
Sources : LIBERATION
Posté par Adriana Evangelizt