A l'origine de l'affaire, K. S.

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Et voilà un autre protagoniste qui sort de l'ombre... le curieux de l'affaire est qu'il aurait été "mêlé" à une vente d'arme à l'Iran... à l'heure où l'Iran est sur le tapis, voilà quelque chose d'assez surprenant...

A l'origine de toute l'affaire, un invisible résident fribourgeois
par Sylvain Besson
 
L'homme d'affaires Karl-Erich Schmitz apparaît sur les faux listings.

Le mystère Clearstream s'épaissit, en passant une nouvelle fois par la Suisse. Dans son interview au Parisien, Jean-Louis Gergorin a expliqué comment il s'était progressivement convaincu de l'existence d'un complot financier international contre la France. Cette conviction l'amènera à transmettre à Dominique de Villepin, puis à la justice, de fausses informations accusant diverses personnalités de disposer de comptes occultes à l'étranger.

«J'ai, fin 2002, des informations de source «humaine» me disant qu'il y a un personnage, basé en Suisse, que je désigne sous les initiales de K. S., qui fait de l'espionnage industriel sur le groupe Lagardère.» Ce groupe, actif entre autres dans l'armement, est alors l'employeur de Jean-Louis Gergorin. Celui-ci ajoute: «On me dit que cette personne, qui est un ancien membre du milieu de l'armement, s'intéresse à Arnaud Lagardère, le fils de Jean-Luc, et à des ventes de missiles en Iran.»

Le 14 mars 2003, Jean-Luc Lagardère, président du groupe homonyme, meurt soudainement après une opération à la hanche. Jean-Louis Gergorin devient méfiant. Il croit voir dans cette mort la main de la mafia russe. Une seconde «source» - peut-être l'informaticien Imad Lahoud - lui remet alors des listings bancaires de Clearstream (faux, en réalité) où apparaît le nom de K.S. «C'est pour moi une sorte de recoupement», explique Jean-Louis Gergorin. Peu après, il alerte les plus hautes autorités de l'Etat français, notamment Dominique de Villepin, alors ministre des Affaires étrangères. L'affaire est lancée, elle ne s'arrêtera plus jusqu'à aujourd'hui.

Selon nos informations, «K.S.» est Karl-Erich Schmitz, un homme d'affaires d'origine suédoise qui possède une adresse à Châtel-Saint-Denis et deux sociétés dans le canton de Fribourg. L'une de ces sociétés serait active dans le commerce de pierres et de métaux précieux, l'autre serait en sommeil depuis des années. Un responsable du cabinet fiscal Beutler Consulting, qui administre ces deux sociétés, affirme qu'il n'a «jamais vu» Karl-Erich Schmitz et le connaît seulement de «réputation». Le nom de l'homme d'affaires avait été mentionné dans les années 1980, en liaison avec une affaire de ventes d'armes clandestines à l'Iran.

Rien n'indique que Karl-Erich Schmitz - qui n'a pas pu être joint jeudi par Le Temps - ait jamais espionné le groupe Lagardère. Rien n'indique qu'il dispose d'une société «d'intelligence économique» en Suisse. Et bien entendu, il n'a jamais pu disposer de compte occulte chez Clearstream, puisque les documents qui le suggéraient sont des faux avérés. Reste à comprendre qui a utilisé son nom pour déclencher l'affaire Clearstream, et dans quel but.

Sources : Le Temps

Posté par Adriana Evangelizt

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