Sarkozy à Bamako : "La France n'a pas besoin de l'Afrique"

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Sarkozy en Afrique, vu du Mali... pas triste !

Nicolas Sarkozy à Bamako : "La France n'a pas besoin de l'Afrique"

par Ahmadou Traoré

Nicolas Sarkozy voulait expliquer la portée de sa loi sur l'immigration choisie et convaincre les Maliens. Nos compatriotes venus l'écouter n'attendaient que ça. Hier après midi à l’hôtel de l’Amitié des échanges parfois houleux ont opposé Sarkozy à certains intervenants. Les échanges qui ont eu pour cadre l'Hôtel de l'Amitié n'ont rien eu d'amical.

L'initiateur de la loi sur l'immigration choisie devait se défendre au pays où l'hospitalité est sans restrictive. Selon le ministre français, le moment de sa visite a été très bien choisi pour un tel débat qui comporte certes le risque de malentendu. Mais d'absence de débat comporte la certitude du malentendu selon lui. Raison pour laquelle il a choisi de débattre maintenant pour choisir avec le Mali l'immigration profitable aux deux pays. Sarkozy s'est dit connaisseur de l'histoire et de la culture du Mali qu'il respecte. "L'immigration choisie, nous la choisissons ensemble. Une immigration choisie par la France et le Mali". Avec Salif Sanogo de l'Ortm comme maître de cérémonie et N'Tji Idriss Marico, écrivain et ancien ministre, les échanges devaient commencer. Premier à prendre la parole, Me Kassoum Tapo, avocat et député à l'Assemblée nationale. Selon lui, il lui faut dire à Sarkozy un adage de chez nous "on ne peut pas raser le crâne de quelqu'un en son absence". Me Tapo a donc souligné l'adverbe "ensemble" prôné par le ministre français pour le choix de l'immigration. Le ministre étant arrivé au Mali alors que la loi était déjà votée par l'Assemblée nationale de la France, quel sera donc la place de cet adverbe tel qu'il l'a évoqué. Alors qu'il prenait son élan pour d'autres remarques, Me Kassoum Tapo sera brutalement interrompu par le ministre français qui voulait ainsi prendre la parole et répondre. Une réaction de l'avocat malien qui déclare qu'il n'a pas à subir de forme du débat de Sarkozy. "Je ne suis pas votre étudiant, j'ai été au barreau de Paris comme vous. Sur la forme, vous me laissez parler ou j'arrête. On n'est pas là pour subir", assène Me Kassoum Tapo.

Selon cet avocat malien, l'immigration choisie vise la meilleure qualité, or des catégories d'immigrés maliens exercent dans les domaines de la main d'oeuvre. Quel sort leur réserve cette immigration choisie ? Un autre adage africain sera évoqué : "quand on accouche d'un serpent, on l'attache à la ceinture". Ces nombreux immigrés sont les nôtres, ils sont notre sang, poursuit l'avocat malien. Selon Nicolas Sarkozy, le vote de la loi ne ferme pas le débat, au contraire il permet de l'ouvrir. "Il y aura toujours de la place pour la main d'œuvre non qualifiée. Je ne fais pas de l'immigration pour la meilleure qualité, mais dans les secteurs choisis", répond-il. Le deuxième intervenant, une journaliste Sadio Kanté axera son intervention sur le pillage systématique des ressources économiques africaines par la France pour asseoir ainsi son économie. Elle cite des ressources comme le café et l'uranium. La réponse de Sarkozy ne s'est pas fait attendre, soutenant que l'Afrique ne représente que 2% du flux économique de la France. "La France économiquement n'a pas besoin de l'Afrique", a déclaré le ministre français de l'Intérieur. Selon lui, croire que la France dépend économiquement de l'Afrique est une "vision déconnectée de la réalité". Me Brahima Koné, avocat, a indiqué que l'Afrique n'a pas choisi la colonisation et que l'immigration choisie telle que prônée par le ministre français a "une coloration purement raciste". Il a fait état des expulsés maliens victimes de traitements inhumains et dégradants parce que venant attachés et enchaînés dans des charters. Et la plupart des expulsés sont des Maliens. L'intervenant a t-il oublié qu'il n'y a pas eu de charters transportant des expulsés maliens depuis quelques années même si des Maliens arrivent enchaînés mais transportés par des vols réguliers ? Nicolas Sarkozy profitera de cette faille pour marquer sa défense car le maître de cérémonie annonçait la fin des débats, le ministre devant prendre l'avion pour le Bénin. Répondant à Me Brahima Koné, Sarkozy, il le mettait au défi de dire au cours des cinq dernières années s'il y a eu un seul vol charter transportant des expulsés maliens. Mieux, il signale que sur 22 000 personnes expulsées de la France en 2005, le nombre de Maliens était 400. Un chiffre énorme mais ne constituant pas la majeure partie, a dit Sarkozy. "Ceux qui n'ont pas de papiers en France seront raccompagnés...", a conclu le ministre d'Etat français. Boukary Daou La délégation de Sarkozy - M. le Ministre d'État - M. Mariani Thierry, député - M. Mehaignerie Pierre, député - M. Lefranc Jean-Marc, député - M. Martinon David, conseiller diplomatique - M. Solly Laurent, chef de cabinet - M. Lowrier Franck, conseiller communication - M. Gaudin Michel, Directeur Général de la Police Nationale - M. Mignaux Jacques, Conseiller Gendarmerie - M. Goubet Cédric, conseiller Technique. - M. Tandonnet Maxime, Conseiller - M. Larrive Guillaume, conseiller - Mme Rama Yadé, secrétaire nationale UMP à la franco phonie On notait la présence de 35 Journalistes

Sources : Le Républicain

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Nicolas Sarkozy

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