Coup de théâtre : Gergorin a quitté la France
De rebondissements en rebondissements, on n'en finit plus. Il est clair et net que Gergorin sait beaucoup de choses, qu'il va tout balancer dans un futur très proche et que quelques têtes vont tomber. Il y en a qui ne doivent pas avoir la conscience tranquille...
Jean-Louis Gergorin, mis en cause dans l'affaire Clearstream a quitté la France "pour fuir la pression" précisant dimanche dans un entretien au quotidien L'Est Républicain qu'il se tient à la disposition de la justice.
"J'ai fui la pression et les paparazzi. Je ne suis pas en fuite, je me tiens à la disposition de la justice en qui j'ai entièrement confiance" at-il déclaré au journaliste du quotidien de Nancy lors d'un entretien téléphonique. "Mais que les magistrats se rassurent, j'ai encore beaucoup de réserves pour eux" a-t-il précisé.
Interrogé sur le fait qu'il n'ait pas été entendu à ce jour, il indique: "les juges Henri Pons et Jean-Marie D'Huy ont rapidement compris que c'était une affaire très complexe où je jouais un peu un rôle d'initiateur. Ils ont commencé par explorer toutes les branches de cette affaire avant de remonter au noeud. Par ailleurs, je pense que les juges ont des problèmes de procédure avec les carnets du général Rondot, car ces documents sont classifiés confidentiel défense".
M. Gergorin a notamment avoué dans des confessions médiatiques être l'auteur d'envois anonymes parvenus en mai et juin 2004 au juge d'instruction Renaud van Ruymbeke, dans lesquels apparaissent les noms d'hommes politiques, dont celui de Nicolas Sarkozy.
Samedi soir, la présence de policiers dans l'immeuble du général Rondot a provoqué une fausse alerte sur son départ forcé devant les juges chargés de l'affaire Clearstream, témoignant d'une tension extrême chez le militaire et son avocat Me Eric Morain. 20H10: le général Rondot repère la présence de policiers au bas de son immeuble à son domicile de Meudon (Hauts-de-Seine). Deux fonctionnaires pénètrent dans l'immeuble et montrent au gardien leur carte de police judiciaire. Ils demandent les codes d'accès au bâtiment et procèdent à des repérages, montant dans l'escalier jusqu'au palier de l'ancien conseiller du ministre de la Défense pour le renseignement. Pendant ce temps, le militaire est derrière sa porte et téléphone à son avocat Me Eric Morain pour l'alerter. Son sac est préparé à ses côtés, il s'attend à être emmené par les policiers. Le conseil qui se trouvait à un dîner saute immédiatement dans sa voiture pour se rendre au pôle financier. Sur le chemin, il prévient l'AFP.
20H40: coup de théâtre, les deux policiers partent et le général se trouve toujours à son domicile. Les policiers qui sont restés dans l'immeuble environ une demi-heure n'ont même pas sonné à la porte, se contentant de s'assurer de la présence du général auprès du gardien de l'immeuble, d'inspecter le hall d'entrée et les jardins alentours.
"On peut aisément comprendre que l'irruption de policiers un samedi soir dans l'immeuble du général génère une certaine appréhension et une fébrilité, tout général Rondot que l'on soit", a expliqué Me Morain. Les deux officiers de police judiciaire qui se trouvaient dans l'immeuble ont procédé, fait très rare, à des "actes préparatoires" à l'exécution future du mandat d'amener des juges, accentuant la pression psychologique sur le général. Les magistrats avaient convoqué le général jeudi 18 et lundi 22 mai.
Cette dernière date, déjà fixée dans l'agenda des juges, pourrait être celle d'une audition contrainte. Le militaire, un des personnages clés du dossier, doit être entendu comme témoin par les deux magistrats. Incontournable, c'est avec lui que l'affaire des listings truqués de Clearstream a renforcé sa dimension "politique", touchant Dominique de Villepin, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy.
Le militaire a en effet indiqué aux juges, lors d'une audition le 28 mars, qu'il avait été chargé par M. de Villepin et sur instruction de Jacques Chirac d'enquêter sur des comptes présumés, notamment de M. Sarkozy, en janvier 2004.
Philippe Rondot pourrait cependant ne plus rien dire à MM. d'Huy et Pons. Il avait affirmé qu'il refuserait de "répondre aux questions des juges" dans un entretien au Journal du Dimanche du 14 mai. Il était également revenu sur ses premières déclarations, affirmant que M. de Villepin ne lui avait jamais demandé "d'enquêter" sur son rival ou d'"autres hommes politiques".
Sources : AFP
Posté par Adriana Evangelizt