Gergorin met en cause de Villepin
Comme quoi, il faut n'avoir confiance en personne y compris en ses amis...
Jean-Louis Gergorin met en cause Dominique de Villepin
Vice-président d'EADS (aujourd'hui déchargé de ses fonctions), Jean-Louis Gergorin multiplie les déclarations publiques. Après avoir admis, jeudi 18 mai dans Le Parisien, être l'auteur de la première lettre adressée en mai 2004 au juge Renaud Van Ruymbeke, il a prolongé ses confidences, vendredi 19 mai dans Libération et Le Figaro. Au fil de ses explications sur son rôle dans l'affaire Clearstream, il implique directement Dominique de Villepin : revenant sur la réunion du 9 janvier 2004, au Quai d'Orsay, en présence du général Philippe Rondot, M. Gergorin assure y avoir "parlé de mettre la DST (Direction de la surveillance du territoire, service dépendant du ministère de l'intérieur) sur le coup". Selon lui, M. de Villepin aurait répondu : "Non, Sarkozy va être au courant".
Outre que cet épisode atteste que le nom de M. Sarkozy - alors ministre de l'intérieur - fut bien prononcé au cours de cette réunion, il semble confirmer que M. de Villepin souhaitait une enquête parallèle, hors la connaissance de son rival. Dans ses notes, le général Rondot avait relevé l'intérêt de M. de Villepin pour les fichiers Clearstream. Après la réunion du 9 janvier, il écrivait ainsi : "Fixation sur Nicolas Sarkozy (...) un compte couplé (?) : Nicolas Sarkozy, Stéphane Bocsa - à préciser."
SOURCE ANONYME
Le 14 juin 2004, le juge Van Ruymbeke recevait une deuxième lettre anonyme, avec une liste de comptes. M. Sarkozy y figurait parmi les détenteurs prétendus de comptes occultes à l'étranger, sous les noms "Nagy" et "Bocsa" - son patronyme complet.
Dans son édition du 19 mai, Le Figaro affirme que M. Gergorin est aussi l'expéditeur de ce deuxième envoi - qui fut encore suivi de trois autres. Le quotidien précise que le dirigeant d'EADS aurait reçu, d'une "source" qu'il ne veut pas nommer, cette liste imprimée de 895 comptes le 11 juin 2004. Auparavant, le 4 mai 2004, au lendemain de la remise de la première lettre au juge Van Ruymbeke, M. Gergorin aurait prévenu le général Rondot de son contact avec le juge.
"Je ne pouvais pas ne pas en informer Rondot, dit-il à Libération, et il en a rendu compte à très haut niveau". De fait, dans un mémo publié par Le Nouvel Observateur et intitulé "Chronologie concernant le (s) corbeau (x)", le général faisait état de cet entretien. A la date du 4 mai 2004, il inscrivait : "JLG (Jean-Louis Gergorin), grâce à un ami commun (Montbrial ?), a vu le juge VR (Van Ruymbeke)." Puis : "Il devait y avoir un "retour" du juge VR dans les 15 jours (envoi d'une lettre "anonyme" au juge VR = remise au juge ?)." Le 13 mai suivant, M. Rondot écrivait encore, après une rencontre avec l'informaticien Imad Lahoud, aujourd'hui soupçonné d'avoir été le complice de M. Gergorin : "Au courant de toutes les actions du juge VR". Puis, le 28 juin : "A la demande du juge VR - JLG a envoyé une 2e lettre anonyme."
Sources : LE MONDE
Posté par Adriana Evangelizt