Villepin veut faire oublier Clearstream

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Emploi, formation, santé : Villepin veut faire oublier Clearstream

par  Christophe Jakubyszyn

Dominique de Villepin s'empare de l'affaire Sogerma. Mardi 23 mai, le premier ministre devait se rendre à Bordeaux (Gironde), et sans doute sur le site industriel de Mérignac, pour rencontrer les syndicats, les salariés et les élus locaux concernés par la fermeture de cette entreprise de maintenance d'avions de 1 100 salariés. "Le rôle de l'Etat, c'est d'encadrer ce genre de décision et de trouver des solutions", devait-il affirmer sur place, avant de s'exprimer mardi soir, de Bordeaux, dans l'émission "Questions ouvertes" sur France 2.

M. de Villepin, qui a trouvé l'annonce de la fermeture de sa filiale par EADS "brutale", selon ses proches, tente d'infléchir la position de Noël Forgeard, coprésident de l'entreprise franco-allemande. Actionnaire à hauteur de 15 %, l'Etat a déjà obtenu d'EADS, la semaine dernière, un moratoire sur la décision de fermeture, jusqu'à fin juin. Mais, lundi 22 mai, devant les syndicats, M. Forgeard a affirmé qu'il "ne reviendr(a) pas sur sa décision" de fermer le site. L'entreprise a perdu 237 millions d'euros en 2005 et a 339 millions d'euros de dettes.

Pour le premier ministre, ce nouveau dossier industriel, après ceux de Hewlett-Packard et de Charles Jourdan, est une occasion d'affirmer et de mettre en oeuvre son volontarisme économique, "contrairement à l'action de certains de nos prédécesseurs", affirme son entourage. Ce propos est une allusion à "l'Etat ne peut pas tout" de Lionel Jospin lors de l'annonce de suppressions d'emplois chez Michelin en 1999.

Sogerma offre aussi à M. de Villepin un moyen d'exister et d'affirmer son autorité face à une majorité inquiète des conséquences de l'affaire Clearstream. Alors que Nicolas Sarkozy a hâte de faire aboutir ses deux derniers grands projets de loi (immigration et prévention de la délinquance) pour pouvoir quitter le gouvernement, le chef de celui-ci croit à une prolongation de son propre bail. Plusieurs députés gaullistes, proches de M. de Villepin, ont annoncé, lundi, leur projet de créer une association pour "promouvoir le bilan du président de la République et du gouvernement", et affirmer que "le premier ministre est le chef de la majorité".

M. de Villepin s'estime renforcé par les derniers sondages : selon une enquête TNS Sofres/Unilog pour RTL, Le Figaro et LCI, publiée lundi, 64 % des Français pensent qu'il doit rester à Matignon malgré l'affaire Clearstream. En outre, selon un sondage IFOP pour Acteurs publics, Metro et LCP, publié mardi, 93 % des Français jugent "urgent" que des réformes soient entreprises. De quoi relancer l'ardeur réformatrice de M. de Villepin.

Faisant fi des rumeurs qui le donnent partant avant le 14 juillet, il devrait ouvrir plusieurs chantiers lors de sa prochaine conférence de presse, début juin. Outre l'emploi, la sécurité et le pouvoir d'achat, avec des mesures sur l'énergie, son cabinet travaille sur deux sujets : l'éducation et la santé.

Sources : LE MONDE

Posté par Adriana Evangelizt

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