10 milliards pour les quartiers dégradés
Les quartiers dégradés dotés de 10 milliards
par Tonino Sérafini
La somme va permettre d'intensifier le plan de rénovation de 2003
Dix milliards d'euros de financements supplémentaires vont être consacrés à la rénovation des quartiers d'habitat social les plus dégradés où vivent 4,2 millions d'habitants. Cette somme va se rajouter au programme de rénovation urbaine adopté en août 2003 portant sur 20 milliards de travaux jusqu'en 2009. Mais les demandes de financement, provenant des collectivités territoriales, affluent à l'Agence nationale de rénovation urbaine, qui valide les dossiers et distribue les subventions.
Des travaux sont engagés déjà dans 300 quartiers et d'autres attendent des subventions pour lancer leurs projets. Il a donc fallu réinjecter de l'argent et rallonger la durée du programme de rénovation appelé à durer désormais jusqu'en 2013. L'Etat rajoute cinq milliards au pot. Mais d'autres notamment l'UESL (1) qui gère les cotisations au 1 % logement provenant d'entreprises de plus de dix salariés vont aussi mettre la main à la poche. Hier cet organisme paritaire patronat-syndicats a signé une convention avec le ministre de la Cohésion sociale, Jean-Louis Borloo, dans laquelle il s'engage à verser 2,5 milliards d'euros. Une somme équivalente à celle qu'il avait accepté de débourser, lors du lancement de la rénovation des quartiers en 2003.
«La question du logement est intimement liée à la sécurisation des parcours professionnels. Le salariat a beaucoup changé avec le développement des CDD, l'intérim, l'emploi à temps partiel non choisi ou saisonnier, sans compter les chômeurs, plaide Jean-Luc Berho, vice-président de l'UESL et secrétaire confédéral de la CFDT. Tous ces salariés vivent souvent dans ces quartiers relevant de la politique de la ville. Les opérations de rénovation urbaine visent à améliorer leur cadre de vie et à leur redonner un peu d'espoir.» Mais il admet des dévoiements : sous couvert de rénovation, des maires projettent ainsi de démolir des immeubles sans dialogue avec les habitants. Malgré ces ratés , Borloo juge ce programme «indispensable» pour lutter contre la «ségrégation territoriale» et «le délitement républicain». Il «fait honneur à la République», a-t-il dit, entendant incarner «la droite sociale».
(1) Union d'économie sociale du logement.
Sources : Libération
Posté par Adriana Evangelizt