Imad Lahoud en garde à vue
Imad Lahoud en garde à vue à Nanterre dans l'affaire Clearstream
L'ex-informaticien d'EADS Imad Lahoud a été placé en garde à vue mercredi matin à son arrivée dans les locaux de la Division nationale des investigations financières (DNIF) à Nanterre, dans le cadre de l'affaire Clearstream, a-t-on appris de source proche du dossier.
M. Lahoud est arrivé à la DNIF vers 08H30 à bord d'une jaguar bleue foncée, accompagné de son avocat Me Olivier Pardo. Vêtu d'une chemise noire et d'un pantalon noir, il n'a pas fait de déclarations à la presse.
"Imad est partagé. Il a une peur bleue de l'incarcération, il ne faut pas oublier que les magistrats ont demandé la détention de Gergorin, mais il a aussi envie de s'expliquer devant les autorités judiciaires", a déclaré Me Pardo.
Après la garde à vue et la mise en examen la semaine dernière de Jean-Louis Gergorin, ancien vice-président d'EADS, la convocation de M. Lahoud était attendue. A l'issue de sa garde à vue, qui peut durer jusqu'à 48 heures, il devrait être présenté aux juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons en vue d'une éventuelle mise en examen. M. Lahoud est soupçonné d'avoir été le falsificateur des listings Clearstream truqués qui portaient des noms de personnalités industrielles et politiques qui auraient prétendument touché de l'argent dans l'affaire des frégates de Taïwan.
M. Gergorin, qui a fait embaucher M. Lahoud chez EADS début 2003, est suspecté d'avoir pris l'initiative d'envoyer les faux comptes à la justice en 2004. Il est donc poursuivi, lui, pour "dénonciation calomnieuse". Il est également poursuivi pour "faux et usage de faux" car les juges lui reprochent d'avoir participé à la falsification des listings.
Dans un livre à paraître jeudi intitulé "Clearstream, l'enquête", le journaliste Denis Robert donne le nom d'un ancien informaticien du cabinet d'audit Arthur Andersen, Florian Bourges, comme ayant copié des données chez Clearstream. Selon lui, ces données ont été utilisées plus tard par Imad Lahoud pour confectionner les fameux fichiers falsifiés avec des noms d'industriels et d'hommes politiques, dont Nicolas Sarkozy.
Interrogé mercredi par les journalistes devant les locaux de la DNIF sur ce point, Me Pardo s'est emporté : "C'est insupportable, on nous sort une nouvelle version à chaque fois". "Imad Lahoud s'expliquera devant les juges. A moi, il m'a assuré que cet informaticien ne lui avait jamais remis de fichiers". "Je vous rappelle qu'au départ on disait qu'il était le corbeau, ensuite on a dit que c'était la source de Gergorin, maintenant il y a une autre source", a ajouté l'avocat.
Sources : AFP
Posté par Adriana Evangelizt