En un an, DDv a compromis ses chances pour 2007
En un an à Matignon, Villepin a compromis ses chances pour 2007
Accueilli sans effervescence à son arrivée à Matignon il y a un an, le volontarisme de Dominique de Villepin avait commencé à porter ses fruits auprès de l'opinion, mais l'échec du CPE et l'affaire Clearstream compromettent désormais sérieusement ses ambitions pour 2007.
Dès ses premiers jours, le nouveau Premier ministre se lance au pas de charge dans la bataille pour l'emploi, avec l'espoir de rétablir la confiance en "cent jours".
Il faut "agir vite", s'appuyer sur les "résultats" obtenus. Il impose ainsi par ordonnance un contrat nouvelle embauche (CNE) décrié par les syndicats, qui lui vaut une première motion de censure de la gauche.
Privé de tout état de grâce - les premiers baromètres le créditent de 33 à 41% d'opinions favorables -, Villepin joue l'électrochoc. Il tente de sortir la France de la morosité après le rejet du référendum sur l'Europe qui a précipité le départ de son prédécesseur Jean-Pierre Raffarin.
Le nouveau Premier ministre, bridant les envolées lyriques dont il était familier, s'essaye à un discours plus pragmatique pour évoquer sans cesse sa volonté de "servir" les Français.
Dans sa rivalité avec le numéro deux du gouvernement, Nicolas Sarkozy, Dominique de Villepin joue le panache et marque des points à La Baule en septembre 2005, s'affichant en maillot de bain devant les objectifs des caméras alors que son ministre de l'Intérieur l'attend pour un petit-déjeuner.
Quand le président Jacques Chirac est hospitalisé, Villepin le remplace au pied levé pour un sommet à l'Onu. Retrouvant ainsi la scène internationale et la tribune où il s'était illustré en 2003 contre la guerre en Irak, il renforce sa stature de présidentiable pour 2007.
Lors de la grave crise des émeutes en banlieue en novembre, il s'efforce de ne pas laisser la main à Sarkozy et réaffirme l'autorité de l'Etat en instaurant l'état d'urgence pour faire face aux violences.
Début janvier, M. de Villepin est au plus haut dans les sondages, avec 58% d'approbation, dépassant largement son rival. Dénonçant les "déclinologues", il leur oppose détermination et dynamisme.
Mais le lancement à la mi-janvier du contrat première embauche (CPE), sans concertation préalable avec les partenaires sociaux, vient contrarier cette dynamique.
Contraint en avril de retirer cette mesure contestée, qui a jeté des millions de manifestants dans la rue, il sort politiquement affaibli de cette crise sociale qui fragilise la majorité. Après un dénouement qui a nécessité l'intervention du président Chirac à la télévision et des tractations parlementaires, M. de Villepin n'a pas le temps de souffler que le scandale Clearstream explose avec une perquisition au ministère de la Défense.
Sur fond d'enquêtes secrètes dans les coulisses de l'Etat, cette affaire remet sur le devant de la scène la rivalité Villepin-Sarkozy et rend l'action gouvernementale inaudible.
Les rumeurs de remaniement, tenaces ces dernières semaines, semblent assourdies, mais l'hypothèse d'un changement à Matignon n'a pas disparu.
Le Premier ministre ne paraît pas pour autant avoir renoncé à 2007. "Avant même d'être conçu, Villepin rêvait déjà d'être président", relève un fidèle chiraquien.
Et le chef du gouvernement assurait encore le 23 mai, à propos de l'identité du candidat de l'UMP à l'élection présidentielle, que la "photographie d'aujourd'hui" n'était "pas le sujet", insistant sur l'importance de "la dynamique de (la) majorité qui s'appuiera sur le travail d'un gouvernement".
Sources : LINTERNAUTE
Posté par Adriana Evangelizt