Villepin loue les vertus de l'échange France-Outre-Mer

Villepin loue les vertus de l'échange métropole-Outre-Mer

par Elizabeth Pineau

FORT-DE-FRANCE, Martinique (Reuters) - Venu se "ressourcer" dans la Caraïbe de son enfance, Dominique de Villepin a salué lors de sa tournée aux Antilles les richesses de l'outre-mer, source d'inspiration et de préoccupation pour la métropole.

"C'est un véritable échange qui existe entre la métropole et l'Outre-Mer", a dit le Premier ministre français, qui a achevé vendredi une visite de travail de 48 heures en Guadeloupe et en Martinique. "Une même volonté d'aller de l'avant et surtout une même volonté de faire vivre nos principes républicains de justice, d'égalité et de solidarité".

Premier chef du gouvernement à se rendre dans cette région depuis Lionel Jospin en 2002, Dominique de Villepin a dit son souci de voir les résultats de sa politique de l'emploi et de cohésion sociale profiter aussi aux terres ultra-marines.

En réponse à des critiques d'associations et d'élus d'opposition d'outre-mer, il a annoncé le déblocage d'une enveloppe de 120 millions d'euros destinée à rattraper le retard sur la métropole en matière de logement social.

Il est allé lui-même visiter des chantiers de logements sociaux dans les deux îles séparées par quelques centaines de kilomètres.

Le chef du gouvernement a salué l'exemple donné par les Antilles dans des secteurs comme les énergies renouvelables - la Guadeloupe renferme l'unique centrale géothermique de France - et la réinsertion sociale.

Il a visité vendredi au Lamentin le premier régiment du service militaire adapté de la Martinique (RSMA), destiné à la formation de jeunes en difficulté, qui avait inspiré le gouvernement pour lancer, en 2005, le dispositif "Défense deuxième chance". Créé en 1961 en Martinique, ce programme militaire permet à des jeunes en grande difficulté scolaire et sociale d'apprendre des métiers comme la plomberie et la menuiserie. Environ 80% des jeunes qui suivent cette formation d'un an trouvent un emploi à leur sortie.

"C'est un outil puissant d'éducation, d'égalité des chances et de cohésion républicaine", a dit le Premier ministre. "La métropole a tiré les leçons de cet exemple qui nous est donné par l'outre-mer".

"LOIN DES PETITES HISTOIRES DE LA PETITE POLITIQUE"

Après un entretien avec le maire de Fort-de-France Serge Letchimy, le chef du gouvernement s'est promené dans les rues de la ville, ce qu'il n'avait pas eu l'occasion de faire en Guadeloupe - où son programme a été perturbé pour cause de mauvais temps.

Dominique de Villepin a rendu hommage aux victimes de l'accident d'avion du 16 août 2005 au Venezuela, dans lequel 152 Martiniquais ont trouvé la mort.

"Nous sommes dans cette douleur avec vous", a dit le Premier ministre à des proches des victimes réunis à la préfecture de Fort-de-France. Ces derniers lui ont demandé l'exonération totale des droits de succession pour les familles endeuillées.

Les conclusions de l'enquête sur cet accident devraient être rendues au premier semestre 2007.

Le Premier ministre s'est entretenu avec Aimé Césaire, chantre de la négritude et ancien député-maire de Fort-de-France, en qui il a salué un "exemple" pour la République. "Il nous faut une Martinique nouvelle, ce n'est pas facile à créer", lui a déclaré le poète de 93 ans dans son bureau aux murs couverts de masques africains et de photographies d'anciens compagnons comme feu le poète-président sénégalais Léopold Sedar Senghor.

Pour Dominique de Villepin, qui est grand amateur de poésie, l'auteur des "Cahiers de retour au pays natal" a su "trouver les mots pour chanter cette solitude de l'homme, cette douleur de l'homme mais aussi cette noblesse de l'homme, qui est capable de relever tous les défis".

Le Premier ministre, qui a passé une partie de sa jeunesse au Venezuela et qui a des attaches familiales en Martinique, a dit sa joie de pouvoir se "ressourcer" dans la Caraïbe, "loin des petites histoires de la petite politique".

"Quelles que soient les difficultés de la vie, quels que soient les aléas de la vie, il y a toujours des hommes, des femmes, des paysages où l'on peut se ressourcer. C'est une source de méditation, c'est une source d'espoir aussi, et c'est la formidable chance de la France de connaître et d'être riche de cette diversité", a-t-il déclaré à la presse.

"Il est chez lui ici", a souligné le ministre de l'Outre-Mer, François Baroin.

Sources : Boursier com

Posté par Adriana Evangelizt