Debré monte le ton contre Sarkozy
Ce n'est pas la première fois que Jean-Louis Debré dit ce qu'il pense au sujet des attitudes de Sarkozy. C'est certainement un des hommes politiques les plus francs... quelqu'un de surcroît de fort sympathique, que nous prisons beaucoup...
Après une semaine d'escarmouches,
Debré monte le ton contre Sarkozy
A l'issue d'une semaine où les chiraquiens ont multiplié les banderilles contre Nicolas Sarkozy, Jean-Louis Debré a passé la vitesse supérieure en dénonçant dimanche "une entreprise de démolition" de la part du président de l'UMP.
Les députés sarkozystes ont fermement répliqué au président de l'Assemblée nationale: l'un d'eux, Eric Woerth (Oise), l'a traité de "sniper" pouvant "faire perdre son camp", un autre, Frédéric Soulier (Corrèze), l'a accusé de faire une politique de "has been".
"Debré est d'un autre siècle. L'UMP n'est pas le RPR. Il a une stratégie de harcèlement qui peut conduire à la défaite", synthétise un troisième, Dominique Paillé (Deux-Sèvres).
Le très chiraquien député-maire d'Evreux (Eure) a fustigé dans le Journal du Dimanche ce qu'il qualifie d'"attaques incessantes" de Nicolas Sarkozy contre le gouvernement et Jacques Chirac.
"Ce dénigrement continu est insupportable". "Dénigrer, critiquer, contester la politique d'un gouvernement dont on est membre est non seulement une erreur, mais une faute politique", selon M. Debré.
"Pourquoi remettre en cause, par exemple, notre politique étrangère? Au nom de quoi parler d'arrogance, dire qu'elle a été défendue avec grandiloquence?", s'est-il indigné, en référence aux déclarations de M. Sarkozy durant sa récente visite aux Etats-Unis.
Selon lui, "l'idée de la rupture ne justifie en aucun cas les provocations".
Nicolas Sarkozy a fait de la "rupture" son credo, même s'il considère aujourd'hui qu'il ne s'agit plus de rupture avec le modèle social français, mais plutôt "avec la façon de faire de la politique depuis vingt-cinq ans".
"Aucune mouche n'a piqué Jean-Louis Debré. C'est le gaulliste qui parle ainsi. On est ici sur le fond des choses. M. Debré ne veut pas empêcher M. Sarkozy d'être élu. Il veut que l'on respecte les institutions et le gouvernement", explique-t-on dans l'entourage du président de l'Assemblée.
"On ne peut pas à la fois plaider la rupture et faire partie du gouvernement. On ne peut pas dénigrer la politique étrangère de la France!", remarque-t-on de même source.
"Tout cela, Debré a eu l'occasion de le dire à Sarkozy les yeux dans les yeux. Tout comme il lui avait dit, après l'université d'été de Marseille (début septembre, ndr) que tout n'était pas plié" pour sa désignation comme candidat UMP à la présidentielle, contrairement à ce qu'avait soutenu son conseiller politique François Fillon.
Dans le JDD, M. Debré a de nouveau refusé de considérer que M. Sarkozy devait être seul candidat. "Au nom de quoi empêcher Michèle Alliot-Marie, Dominique de Villepin ou qui que ce soit d'autre" de l'être aussi, s'est-il exclamé. "N'excluons rien, ni personne. Tout est ouvert et devra le rester encore un bon moment".
Ces derniers jours, la tension s'était accrue entre sarkozystes et chiraquo-villepinistes après que le Premier ministre et le ministre de la Défense eurent évoqué d'autres candidatures que celles de M. Sarkozy, dans la perspective de 2007.
C'est précisément ce qui met en colère les partisans de Nicolas Sarkozy, champion inconstestable des sondages à droite, y compris et surtout parmi les adhérents de l'UMP, ceux-là mêmes qui seront appelés à élire (le 14 janvier) le candidat que leur parti soutiendra en 2007.
"Un calendrier et une méthode ont été arrêtés. Il faut les respecter. Même si cela représente une forme de rupture avec la tradition gaulliste", soutient André Rossinot, co-président du Parti radical, associé à l'UMP.
Sources : AFP
Posté par Adriana Evangelizt